Blur - De Parklife à nos jours

BLUR : Maître es pop britannique


Blur
Blur
Ça commence presque comme l’onomatopée caractérisant un renvoie: Blurp! Ça continue par ce qu’il est commun d’appeler de la Brit Pop et ça se prolonge jusqu’à nos jours, bon an mal an, après quelques velléités d’indépendance doublé d’une assiduité élastique à produire des albums. Une bagatelle de 12 années se sont écoulées entre l’antépénultième Think tank - 2003 et le petit dernier The magic whip - 2015. 
Et oui, ça c’est BLUR.

1994 Période Fast pour Blur

La période fast du groupe démarre sans conteste avec l’album Parklife en 1994 et son hit planétaire: Girls and boy. Pourtant, ce n’est pas une chanson pop «facile». Son riff de guitare sonne moitié faux et totalement désagréable. La voix cooknéïque d’Albarn y randonne à la limite de la justesse sans rien faire en particulier pour l’atteindre. L’assise basse-batterie, à la marge d’un disco-funk bancal, peut-elle revendiquer à elle-seule la réussite de l’OVNI? 

 Blur : Parklife 


Donner une suite à un tel carton n’est jamais facile. Pourtant, un an plus tard, sur The great escape -1995, Blur double la mise. Il place deux satellites en orbite radiophonique: Country house et Charmless man. Cette fois, la navigation sur partition présente une approche bien plus pop-up, genre «Ob-la-di, Ob la da» (1968) des Beatles. Par la suite, rien ne sera plus écrit aussi simplement, aussi grand public. 

 Blur : Song2


Dernières facilités avant les ornières: Beetlebum et Song 2 sur l’album Blur -1997. Avec Song 2, le groupe fait presque croire à un virage métallique alors qu’il prend fait et cause pour une direction plus expérimentale, résurgence de ballades languissantes mise à part. Lassitude venant, Albarn multiplie les projets parallèles tels que Gorillaz ou The Good, the Bad and the Queen avec l’ex Clash Paul Simonon
Travaux d’aiguilles pour Graham Coxon? Ses Lp solo: qui s’en soucie? Et pour les autres, c'est le néant.

Il est des groupes, comme celui-ci, qui refusent la voie royale toute tracée que leur principal concurrent prendra. Négligeant le verdoyant oasis, Blur lui préfère le désert. Malgré cette mise au vert paradoxale, le groupe maintient un niveau de popularité inconditionnel en Angleterre. Damon Albarn n’a pas grand-chose d’un chanteur mais possède un charisme à toutes épreuves. Nonchalant comme une sorte de Jacques Dutronc, n’est-il pas amoureux de La F. Hardy (CF To the end sur Parklife) qui séduisit en son temps le tout swinging London? 
A part ce fait d’arme… le calme plat. Pour un groupe de son envergure, qu’il soit étiqueté pop ou rock, et contrairement à Oasis, Blur n’est l’objet d’aucune légende urbaine, de déjante hôtelière ou de dégoupillage de groupies. Des miettes dans les tabloïds anglais pourtant à l’affût de la moindre rumeur mensongère. En cela, le quatuor se rapproche beaucoup plus de groupes comme Pulp (Different class - 1995) ou The Divine Comedy (Promenade - 1994), combos qui œuvraient dans les charts concomitamment à leur propre sommet. 

En matière d’influences: The Kinks pour le côté laboring? The Smiths pour le côté référence? Bien difficile à dire. Incontestablement plus Beatles (White album -1969) que Stones, Blur reste une sorte de chose à part, sans look et sans racines. 
A ce titre, dans la mémoire collective, le groupe restera-t-il comme un élément majeur de la pop-music anglaise, tel un pilier? Après une brève enquête auprès d’une population féminine à 95%, âgée de 20 à 25 ans, la réponse semble négative. Les seuls à connaitre Blur et son glorieux passé sont une poignée de garçons approchant la trentaine: «Le groupe me rappelle mon enfance». D’un point de vue plus large, peut-on actuellement affirmer que la pop ou le rock sont majoritairement une affaire de quadra?  Ça ne nous rajeunit pas. 

Thierry Dauge 

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