The Rolling Stones - Black and blue

The Rolling Stones : Exit my Taylor, welcome Wood, le bois des Richards. 

rolling stones

 Black and Blue - 1976

Fool to cry, c’est pour la drague. En fin praticien, un copain possède le 33 tours d’où est extrait ce titre: Black and blue - 1976. Les Stones, ce sont les 60’s, les 70’s, les 80’s, les … fin. Les 80’s? Subjectivement, le groupe se sépare (se saborde avec Emotional rescue?) en 1978, après avoir publié Some girls. «Mais si je dis ça, je casse mon image, ce serait dommage, ce serait dommage» (A. Souchon). Alors que j’ai repoussé la double initiation Stones/Beatles à la trentaine, atteinte dans les 90’s, contextuellement, ces deux formations n’existent plus. 
Pour les Stones, un premier contact relatif a pourtant eu lieu dès 1973 avec Angie. En 1976, tout naturellement, dans un monde musical radiophonique en partie dominé par les slows: Sailing, If you leave me now, Hotel California, Fool to cry prend le relais du chemin pierreux: de la glu à souris! Côté muscle, comme beaucoup d’autres cette année-là, je crois à tort que It’s only rock’n’roll figure également sur Black and blue. Titre inusable, il est en fait le seul édifice d’un album éponyme. Ça, sent la fin de règne, l’épuration, dans le sens épurer son propos… ou l’affadir. 

The Rolling Stones : Fool to cry


Déjà, les critiques rock creusent la terre meuble des partitions Jagger/Richardsienne à la poursuite de leurs cercueils respectifs: hors de question d’enterrer ces deux-là ensembles! Black and blue? Cette daube sans saveur ni tenue?Jalousie. Une fois Black and blue acquis, je m’aperçois que je connais très bien Hot stuff, le titre pseudo funk qui introduit la Face A. Le 45 tours trône dans le juke-box du camping où je tente chaque été et je l’ai joué un nombre de fois incalculable. 

L’écouter, par assimilation d’idées, m’emporte vers des rivages blonds où des sylphides virevoltent, divines désincarnations sépia. «Mais de quoi tu causes, là? C’est le pire de tous les disques des Rolling Stones: sitôt sorti, sitôt soldé». Mélopée lancinante issue des tabloïds et reprise par la rue. Inébranlable, seul dans mes charentaises à l’effigie du groupe, je persiste et vote pour. C’est que, outre celles précitées, d’autres chansons présentent des qualités musicales indéniables. Sans avoir à en rougir, on peut cite: Hand of fate, carrément Stones, Hey negrita, très exotique ou Crazy mama la somme des deux. Cinq titres sur huit m’apparaissent susceptibles de titiller agréablement la chaine des osselets. Ils ne sont pas si nombreux les disques où l’on peut sauver plus de deux ou trois plages… sur douze! Alors, cinq sur huit! En matière de qualité, d’assemblage cohérent de sons, qu’en est-il de la production récente des Stones? Blue and lonesome en 2016? C’est moi qui l’écris, c’est ce qui se dit...

The Rolling Stones : Hey Negrita


Sur la pochette de Black and blue, on a l’impression que Richards éructe dans l’oreille de Jagger. Un poisson hors de l’eau ou un junky hors d’héro, entamé mais jamais cramé comme tant d’autres de ses contemporains. Qui a lu son autobiographie sait que nombre de ceux-là en sont morts et que seule une constitution d’airain l’a sauvé: Dieu aime les cavaliers de l’apocalypse. Attendri, il lui accorde enfin un compagnon à sa mesure, un autre rescapé, l’ami Ron Wood. Propre autobiographie faisant, une balade dans la pharmacopée universelle nous est proposée, sa propre valise ainsi que celle de nombreuses autres Stars du rock, Keith Moon en tête. 

The Rolling Stones : Crazy mama


En conclusion, même si Black and blue n’apparait pas comme une Pierre précieuse telles Beggars banquet, Let it bleed ou Sticky fingers, reconnaissons-lui un costume suffisamment bien coupé pour ne pas être déclassé de leur garde-robe. Et puis, la langueur ensoleillée qui baigne la psyché après l’avoir écouté colore toutes les grisailles du monde. Black c’est leurs âmes, Blue leur repentir.

Thierry Dauge



L'album Black and Blue des Stones sort en avril 1976, un disque souvent mal aimé. On y découvre les premières apparitions de Ron Wood à la guitare, présent sur quelques titres. Amour et Désamour des aficionandos, et même si Black and blue n’apparait pas comme une Pierre précieuse telles Beggars banquet, Let it bleed ou Sticky fingers, Thierry Dauge lui reconnaît dans ce post un costume suffisamment bien coupé pour ne pas être déclassé de leur garde-robe.

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