AC/DC - Joy Division - Rencontre sur une même platine

AC/DC - Joy Division - Rencontre sur une même platine

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AC/DC - Joy Division

Back in Black - AC/DC et Closer Joy Division - 1980

En 1980, dans le milieu du rock, le noir et blanc est à la mode. Il faut dire que les faires parts de décès aussi, ceci expliquant peut-être cela, en tous cas pour ces deux albums. En février, Bon Scott, hurleur d’AC/DC, écrit la dernière page de son autodestruction. Ian Curtis, plus radical, autolyse son mal de vivre au mois de mai. Ainsi, fait exceptionnel, en juillet 1980, les albums respectifs d’AC/DC: Back in black, et de Joy Division: Closer, sortent tous deux alors que leurs chanteurs emblématiques ne résident plus sur la planète. 
Pour Back in black, les comparses de Bon, éplorés, lui ont même déjà trouvé un remplaçant:  Show must go on. Afin que nos deux récipiendaires se sentent moins seuls, d’autres illustres artistes et groupes on crevés les charts cette année-là, dont Bruce Springsteen, en canotage sur The river, Talking Heads à la lumière de Remain in light, The Pretenders avec un 1er Lp prétendant au Titre, et alors que Renaud Marche à l’ombre, Trust «antisocialise» sous Répression.

AC/DC - Have a drink on me


En 1980, l’actualité pleure tout autant qu’elle sourit, mêlant de concert deux guerres débutantes, celle d’Iran/Irak qui perdurera plusieurs années et celle dite «des Malouines» qui aboutira à la démocratisation de l’Argentine. Au Japon, Nintendo se la joue mondial en sortant le 1er jeu vidéo de poche: Game & watch. A Hollywood, Steve McQueen décède alors que Ronald Reagan devient président des USA: allez comprendre! En décembre, épitaphe à 1980, John Lennon est assassiné. En mourant, «The eternal» aurait dit : «Have a drink on me», nous ramenant à Closer et Back in black.

Joy Division - Isolation


Le Division expose un gothisme expérimental et dépressif scandé par des rythmes martiaux ou séquencés. La voix d’outre-tombe de Curtis y verse des larmes d’encre noire. En face, les accords rugueux «Marshallisés» des frères Young, Shake a leg sur les hurlements suraigus d’un Brian Johnson déchireur de tweeters. Closer véhicule un minimalisme déviant susceptible d’inspirer tous les équarrisseurs en activité où Back in black met le pied dans la porte, ouverture à tous les possibles. Plus en détail, se pourrait-il que Decades, dernier titre de l'album Closer, est inspiré une «épaule tatouée» chez notre Daho? Se pourrait-il qu’AC/DC est épuisé son inspiration dans Back in black?
Le hard rock et le post-punk, deux mondes parallèles insidieusement mêlés par ces deux Lps. Destinées croisées? Qui sait... Seule certitude: les albums qui génèrent ce type de secret, on les écoute encore.

Thierry Dauge


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