Starshooter - Mode - L'album le plus punk du groupe ?

Starshooter - Mode - L'album le plus punk du groupe?

Starshooter
Starshooter - Mode - 1979

Starshooter - Mode - 1979

Retour en 1978: un groupe de quatre gones lyonnais déboulent sur les ondes avec un titre imparable, Betsy Party, où un jeune homme subit la fougue amoureuse d’une jeune fille entreprenante... Époque bénie... Bref, la quasi-totalité des titres qui composent cet album vont permettre aux jeunes crêteux de pogoter dans les soirées...

Betsy Party, avec son riff imparable :


Starshooter : Inoxydable : 



Mais c’est quand sort l’album suivant que tout se complique: Mode sort en 1979 et déjà, la pochette est un choc: Kent - chant, guitare - Mickey Snack - basse - Phil Pressing - batterie - et Jello - guitare - arborent des tenues plus adaptées à enflammer les dance-floor qu’à slammer dans les concerts. De plus, une phrase barre la pochette: 
«Cette année, la jeunesse sera intelligente et sexy….» 
La pochette du disque signe Etienne Robial (fondateur de la maison d’édition Futuropolis et créateur de nombreux logos et notamment du célèbre habillage de Canal Plus dans les années 90) est parfaite illustration du décalage second degré, comme le sont également la plupart des chansons du disque.
Bon, tout ça n’est pas bien grave, et être Punk c’est être là où on ne vous attend pas, non? Mais s’ensuit une grande incompréhension entre le groupe et son public. Kent s’en explique: 
«Tout cela est en grande partie de notre faute. Au moment où nous avons fait la pochette , nous étions branchés sur les nanas et la mode, comme nous l’étions auparavant sur les camions..C’était notre truc du moment. Pour nous, c’était un gag. Malheureusement, personne ne l’a pris comme ça...»
Mais pourquoi ce virage musical, alors que le premier album avait si bien marché. Là aussi, Kent nous en donne la raison: 
«La maison de disque nous demandait de faire du Punk. Ça se vendait. La malhonnêteté aurait été de suivre ses directives pour le second album, alors que nous voulions faire autre chose...» 
Mais il affirme : 
« Il n’y a pas de différence de thème entre Inoxydable, du premier album, et Congas et Maracas du second . On y parle des mêmes choses, mais je veux que les gens écoutent la mélodie et qu’après ils s’aperçoivent qu’il y a autre chose derrière...»

Starshooter : Congas et Maracas 



Et de conclure: 
« Ce qui m’a énormément déçu, c’est que cet album a été pris au sérieux par tout le monde. Au départ, on est des vanneurs, des plaisantins. Ce qui avait séduit la presse et le public dans le premier album a été complètement occulté par ces mêmes personnes dans le second. D’où le plantage.. » 
Si être Punk, c’est être là où on ne vous attend pas, alors oui cet album est Punk. Tout autant que l’album de Country québécoise que vient d’enregistrer Didier Wampas, dont on a parlé ici-même. Et pour le plaisir, un dernier morceau de ce fameux album: Ma vie c’est du cinéma. J’adorais le premier couplet:
«Mon père s’appelait Cochran, il est mort le jour où je suis né, pour moi ce n’est pas un drame, et je ne l’ai jamais regretté. Je préfère me souvenir que de devoir supporter un vieux rocker vivant sur son passé…. » 
C’est pas Punk ça ?

Etienne FLT

Starshooter : Ma vie c'est du cinéma



Mode le deuxième album de Starshooter sort en 1979. Avide de provoc' et d'humour second degré, le groupe lyonnais en sortant cet album pour le moins en décalage avec l'état d'esprit déjanté du précédent, se tire finalement une balle dans le pieds, vis à vis de son public des débuts. Décrié et critiqué par certains, défendus par d'autres, l'album suscite la controverse. Provoc' vis à vis de leur maison de disque et humour second degré selon Kent, j'm'enfoutisme du résultat, n'est-ce pas là l'esprit punk? Une question suscitée aujourd'hui par Etienne FLT.

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