mercredi 30 août 2017

MOTÖRHEAD : Les derniers rugissements

MOTÖRHEAD : Les derniers rugissements

Lemmy Kilmister
Lemmy Kilmister - MotörHead

 Lemmy et MotörHead

Je ne peux penser à Motörhead sans penser à Philthy Animal Taylor, le premier marteleur du groupe: réminiscence d’une marionnette du Muppet Show qui pratiquait la batterie à coups de marteau. Je remonte donc vingt cinq ans en arrière, au moment précis où j’entends une double grosse-caisse en action pour la première fois: Overkill (1979). En 2013, Motörhead usine quasiment le même acier. Batteur et guitariste ont changé mais la musique conserve son caractère d’urgence bien spécifique, à boulets rouges, ça canarde dans tous les coins!!! De visu, les acteurs paraissent moins sauvages. Au sortir des amplis, c’est du brutal, ça «turgesce» toujours et roidement!

Motorhead
Motörhead

Lemmy Kilmister, âme pensante et damnée du gang

A l’origine, la Croix de Fer se rapporte à la déesse de la paix. Son stylisme s’apparente en tout point à une croix de Malte, symbole distinctif de certains ordres religieux. Pourtant, en Allemagne, elle devient une décoration militaire qui tombe un temps en désuétude. Hitler rétablit cette décoration en 1939. De ce fait, elle devient représentative du nazisme qui, pour se singulariser, rajoute un svastika incliné à 45° en son centre. A l’image de la croix de Malte, le svastika, autre symbole d’origine religieuse, devient ainsi la symbolique d’une toute autre chose.

Motörhead - No Class


Lemmy Kilmister, âme pensante et damnée du gang, collectionneur d’oripeaux militaires, tel Ron Asheton des Stooges, n’apparait jamais sans une croix de fer autour du cou. Cette particularité alliée au graphisme adopté pour le nom du groupe, cette monstruosité moitié smilodon / moitié mammouth chapeauté d’un casque à pointe qui orne les pochettes de leurs disques, génère une certaine confusion. Comme d’autres adeptes du métal lourd, Jeff Hanneman de Slayer par exemple, le leader de Motörhead en pincerait pour le IIIème Reich !
Que faut-il en penser? Pfffffff ... quelle plaie ces habitudes et attitudes polémiques!

Motorhead
Motörhead

S’il est certain que le groupe a laissé tomber le double arbre à cames en tête: Clarke/Taylor, qui le faisait rugir au début des 80’s, il n’en est pas moins certain que l’alcool continue à rentrer pour une bonne part dans le composé explosif qui lui sert de carburant. Le breuvage alimente par hectolitres la scie musicale et circulaire des trois «hé-g-oïnomanes». Sur la pochette d’Aftershock (2013), leur dernier véritable album de qualité, l’icône semble propager de la vapeur au sortir d’un cloaque, à moins que ces fumées évanescentes ne soient le résultat de terres brulées? En matière de destruction, de table rase, rien ne semble impossible à ces Attila du rock. Et le titre de l’album, Aftershock, résume bien son contenu: ce qu’il reste de vie après la lecture des 14 chansons, pas grand-chose en vérité… si ce n’est le plaisir de les rejouer au plus vite! Dans cet album, il y a grand choix: du typique Motörhead comme Heartbreaker ou Paralyzed, une charge de cavalerie à l’assaut de Fort Alamo: Going to Mexixo, un moment très atmosphérique avec Lost woman blues ou carrément blues sur Dust and glass, du pur rock’n’roll: Do you beleive, jusqu’au titre «popysant» heavy classique: Knife. Cette diversité dans la continuité me rappelle le controversé Another perfect day (1983) ou l’excellent Snake bite love (1998).

Motorhead - Lost Woman Blues


Et puis, à l’orée de 2016, le 28 décembre 2015 exactement, l’incarnation d’Héphaïstos sur Terre (Dieu des forges et des métaux) a rejoint l’Olympe. Quatre mois plus tôt, sortait le dernier LP du groupe: Bad magic , «Mauvais tour»? Il semble que ce titre était prémonitoire et que Lemmy sentait venir la Faucheuse et sa salle gueule bancroche. Ce qui est certain, c’est que partout où il a joué, les tympans cramés n’ont pas repoussé.
Billet Motorhead
Billet Motörhead

En concert … Je vois Motörhead live un peu tardivement. «Tardivement» de l’avis des Motör’s addict purs et durs, après le déluge de fer et de feu de la première mouture. Ça se passe le 26 novembre 2011, au Zénith de Paris, avec Danko Jones en 1ère partie. Autant ces derniers dynamitent les petites salles, autant dans l’arène de toile grise, ils semblent un peu perdus. Et Motörhead, alors? Et bien les «garçons» touillent leur truc et le moteur gronde en pétaradant. Quid des saignements d’oreilles et autres légendaires débordements soniques? Un petit «bourdo/sifflement» à la sortie, rien de plus. Nonobstant, la scène doit être le poumon de Lemmy, élément sans lequel sa survie serait compromise, d’où ces tournées incessantes. A l’issue du concert, suis-je déçu? Peu importe, tant qu’ils continueraient à sortir des disques comme Aftershock, ça le ferait. Manque de pot, ça ne le fait plus.

Thierry Dauge 

Motörhead
Motörhead



samedi 26 août 2017

Paul et Mickey

Paul et Mickey

Paul et Mickey
Paul et Mickey

 Album : Vol de nuit


Dans un style singulier et somme toute un brin décalé, on avait envie de partager aujourd'hui l'univers d'un groupe actuel assez particulier: Paul et Mickey. En trio ou en quatuor, ils possèdent une veine rock indéniable et ont choisi de s'exprimer en Français dans le texte en assumant totalement la couleur donnée par leur écriture sombre et romantique (au sens littéraire bien entendu, rien à voir avec l'esprit "fleurs bleues").
Côté musique, Paul et Mickey s'en réfère à des racines larges, ne craignant pas le grand écart avec des influences allant de Sonic Youth à Gainsbourg, et je trouve ça finalement bien vu, cet alliage de références hybrides leur sied comme un gant. On y ajoute des moments Grunge, parfois un zeste de Slam, du rock sans conteste, quelques fois violent et un style vocal reconnaissable instantanément, quelque part à la croisée de Bertrand Cantat, La tordue, Mano Solo ou peut-être même Arno. Et quand Paul et Mickey nous parle, nous Slam, la composition et la décomposition du langage, la tonalité sombre et la poésie déstructurée nous renvoie en pleines face les réminiscences vibratoires d'un moment passé au chevet d'un disque de Bashung. 
Leur musique transpire l'intensité brûlante, le malaise, la fêlure, dans une relative froideur où les compositions s'attachent à dégager une poésie amère de la vie. La révolte, l'injustice, les affres de la condition humaine, les déchirures de l'amour pourrait être les thèmes principaux de cette écriture des mots, qui possède chez Paul et Mickey une signification essentielle, au même titre que la composition musicale. Évidemment, une chanson est un tout, mais le parti pris philosophique et poétique est ici incontestable.

PAUL ET MICKEY - Aux Oubliés 


En témoigne cet extrait de leur self-présentation biographique:

Paul Et Mickey c'est cette femme enceinte, qui se demande ce qu'elle a dans le ventre, qui se sent brûlée de l'intérieur, qui cherche à vivre et qui fleurte avec la mort. Qui attend d'accoucher et de mettre à jour ce son qui dira tout.
Ce son qui dira qui nous sommes, d'où nous venons, par où nous passons et où nous allons. Qui en demande toujours plus au soleil couchant. Qui crie dans le silence son mal de vivre, son sentiment d'être enfermée dans un monde qui prend une direction sans poésie, sans humanité, sans Amour, où l'expression artistique et le rapport entre les hommes sont régis par les lois du marché. C'est quelques mots pour toucher, pour nous réunir, pour trouver la brèche."

PAUL ET MICKEY- Les années sombres

Un brin d'histoire

L'aventure Paul et Mickey démarre véritablement en 2010 à l'état de trio, avec Baptiste - drum - Thomas - guitare - et Adrien - basse et chant -
Les premières compos naissent dans un style allant du punk/rock au pop/rock avec à la clé, les premiers concerts pour des associations, des tremplins, des concours, des scènes ouvertes. Très rapidement, de très belles premières parties s'enchaînent. En 2011, ils participent au festival Aluna qui accueillera cette année, Louis Bertignac, Déportivo, Joe Cocker et Aaron. En 2012, ils réalisent la première partie de Zebda et Massilia Sound System sous l'égide de Zigoto Production. Ils participeront également au festival Jazz Sur Un Plateau en compagnie de Quadricolor (futur Griefjoy) et Transgunner. Début des résidences artistiques notamment à la Presqu'île d'Annonay. Rencontre avec Les Hyènes (Denis Barthe, Jean-Paul Roy, ex-Noir Désir).

En 2013, le trio s'enrichit d'un quatrième membre, ensemble ils composeront leur EP "En Attendant L'Aurore". Celui-ci sera enregistré au studio Nodal un an plus tard notamment avec la participation du conservatoire de Privas. Après une tournée des festivals et des scènes ouvertes en 2015, et le départ de leur guitariste Thomas, Paul et Mickey intègre l'électro, (batteries assistées par ordinateurs, pads...), rien ne les arrête, ils composent la mixtape "Vol De Nuit" en 2016.
En 2017, les clips sont diffusés progressivement. A suivre sur Youtube ainsi que sur leur page Facebook.
A noter également, cette année, Paul et Mickey vont être encadré à l'excellente école nationale de musique de Villeurbanne dans le cadre de leur projet de Mixtape. A suivre...



Wooden Shjips

Wooden Shjips  

Wooden Shjips
Wooden Shjips 

Prenant son nom d'un morceau de Crosby, Stills & Nash mais de façon détournée, voici le groupe Wooden Shjips (Wooden Ships à l'origine). Mélangeant, rock psychédélique, minimalisme, rock primitif, ainsi que du drone rock et spacey rock, actif depuis 2006, ce groupe indépendant nous arrive de San Francisco. Ils s'inspirent d'ailleurs largement du Velvet Underground, Spaceman 3, 13th Floor Elevator, The Doors, Tortoise, d'Amon Duul, Krautrock, Suicide… Ces Californiens nous offrent un son psychédélique enragé, brut et sauvage. Composé du guitariste et chanteur Ripley Johnson, également membre du groupe 'Moon Duo', de Dusty Jermier à la basse, Nash Whalen à l'orgue et de Omar Ahsanuddin à la batterie, le groupe signe six albums, trois compilations et une quinzaine de singles/EP's.

Wooden Shjips - Down By The Sea


Leur premier album Wooden Shjips sort en 2007 sous le label Holy Mountain. Il est composé de cinq morceaux; une demi-heure de pur rock, pour un véritable retour aux sources. Pour le lancement de cet album, Wooden Shjips a fait un sacré buzz en proposant d'envoyer gratuitement l'album à qui le demanderait. L'album est tellement énorme que tout le monde se l'arrache.
La saturation, les réverbérations électrifiant de manière démesuré de la guitare à l'orgue… Ça ne rigole pas chez Wooden Shjips! La voix de Ripley Johnson ressemble à s’y méprendre à celle de Jim Morrison. Les paroles sont de Ripley Johnson et le disque est enregistré et mixé par Don Rifle et Tedrick G. Rippy.

En 2008, rien n’arrête les californiens. Ils enregistrent à San Francisco l'album Dos. Il sortira un an plus tard, le 6 avril 2009 chez Holy Mountain.
Jouant sur les dissonances et les riffs primitifs, détournant le pop-rock, ils nous secouent les tripes avec Dos. On y retrouve la basse répétitive, la guitare rigide et le murmure énigmatique et fantomatique du clavier et du chant. Dans la foulée, ils enregistrent Live at primavera sound festival 2009 on WFMU.
Concert donné à l'occasion du festival Primavera Sound à Barcelone. Sorti sous Free Music Archive (c'est une bibliothèque interactive de téléchargements audio légaux de haute qualité). Le quartet néo-psychédélique y joue une foule de chansons nouvelles et anciennes dont trois pistes de leurs album Dos. Les interprétations rendues limpides à travers le fuzz et les voix sont presque plus claires que les versions studio. Une trentaine de minutes où l'on tombe dans les coins les plus sombres du drone.
Wooden Shjips'
Wooden Shjips'
En 2010, arrivé de Wooden Shjips ATP NY 2010.
Ce live a été enregistré le 5 septembre 2010 lors du troisième festival annuel de Tous les départs de demain, au Kutsher's Country Club à Monticello de New York.
En 2011, Wooden Shjips nous sert West.
Comme son nom l'indique,  c'est un album qui sent l'ouest, qui sent la route, le mauvais whisky, la fumette et les substances psychotropes. Sorti chez Trhill Jockey, l'album est enregistré et mixé à San Francisco.
West est loin d'être une mauvaise musique d'ambiance, c'est plutôt une vibration musculaire. Une série de morceaux avec les chants nébuleux du clavier et de la guitare et la voix de Ripley Johnson virant au murmure narcoleptique sans jamais perturber l'ambiance et vous prenant toujours aux tripes. On y retrouve tout de même une assez grosse influence de rock classique. Dans cet album, les quatre célibataires se donnent quand même un certain coup de neuf mais ne perdent en rien ce qu'ils font de mieux, le bon rock psychédélique et le space rock qui tâche. Ils conservent bien leurs riffs répétitifs agrémentés de nappes et de mélodies infinies.

 Wooden Shjips  : Flight


Le 12 novembre 2013, les navires de bois sortent Back to land.
Pour ce nouveau disque, Ripley Johnson délocalise Wooden Shjips de San Francisco à Portland en Oregon.
Après 11 jours d'enregistrement en studio, il en découle un album psyché-rock très intéressant et assez attrayant. Le groupe varie le tempo des morceaux et bien qu'ils aient élu domicile à Portland, gardent toujours les valeurs psychédélique de San Francisco. On passe du psychédélique au heavy, du boogie au cosmique, on fait un détour par l'hypnotique et le rock envoûtant et on poursuit dans le planant. Rien n'est monotone, l'album est  beaucoup plus cadré, la voix plus frêle, et délibérément  plus distante. Le clavier est envoûtant, les mélodies de guitare sont harmonieuses et beaucoup plus travaillées.
L'album est précis et énergique, il nous fait frissonner. Il devrait ravir les amoureux d'Anton Newcombe.

Wooden Shjips : Aquarian Time


Avec Ripley Johnson qui navigue entre Wooden Shjips et Moon duo, Les shjips en bois nous entraînent dans les nébuleuses psychédéliques de Californie. Le côté velvetiens du groupe et cette manière de faire tourner les riffs comme des boucles infinies nous ramène dans les années 70, nous faisant voyager aux États-Unis d'Est en Ouest.
Il n’y a pas a dire, la formule de ces mecs a fait ses preuves et est efficace. On y prend goût à Wooden Shjips.

mike2mike

Wooden Shjips - We Ask You To Ride



 

Les membres de  Wooden Shjips  :

Ripley Johnson alias Tedrick G. Rippy
Guitariste et chanteur Aussi membre du groupe ''Botulism'' ainsi que du groupe ''Moon duo''.

Ripley Johnson
Ripley Johnson 
Dusty Jermier (Aussi connu sous le nom de Don Rifle)
Bassiste - Membre de Wooden Shjips depuis 2006.

Dusty Jermier
Dusty Jermier 
Nash Whalen - Claviériste 

Nash Whalen
Nash Whalen
Omar Ahsanuddin - Batteur 

Omar Ahsanuddin
Omar Ahsanuddin

vendredi 25 août 2017

The Outcasts : Le Punk venu d'Irlande

The Outcasts : Le Punk venu d'Irlande

The Outcasts
The Outcasts

1977 Belfast : The Outcasts

Retour en 1977: alors que les Sex Pistols et le Clash explosent en Angleterre, l’Irlande est elle aussi touchée par le phénomène. Ainsi, Catholiques et Protestants en oublient leur guerre fratricide: émergent alors des groupes comme les Undertones, Stiff Little Fingers mais également The Outcasts.
Trois frangins, les Cowan, se distribuent les rôles: Greg à la basse et au chant, Martin à la guitare et Colin aux drums, plus un pote qui sera lead guitar: Colin Gettwood.
Leur premier concert aura lieu à Belfast, à l’automne de la même année. Puis sort Frustration leur premier EP en 1978 avec les trois titres,  Frustration , Don’t want to be no adult et You’re a disease.

The Outcasts - Don't Wanna Be No Adult 


Tout s’enchaîne, ils sont signés par le label Good Vibrations Records, deux titres figurent sur le 45 tours: Just another teenage rebel et Love is for sops.

The Outcasts - Love is For Sops


C’est début 79 que sort leur premier album avec les titres imparables que sont Self conscious over you et The cops are coming, qui viendront chatouiller nos oreilles jusque dans l’Hexagone… 

The Outcasts: Self-Conscious Over You 


Malheureusement, le groupe ne résiste pas au décès accidentel du batteur…Les frères Cowan, désormais à deux, reprennent l’entreprise familiale de peinture en bâtiment… Ils décrocheront à nouveau leurs instruments au début des années 2000, car ils ont du temps libre, ils sont semi-retraités de leur entreprise… Greg déclare alors:
« c’était curieux, on tournait comme n’importe quel groupe, et une fois revenu à la maison, nous reprenions notre boulot, qui n’avait rien à voir avec la musique! D’une certaine façon, vue l’époque, on était vraiment verni d’avoir un vrai job car nous n’avons jamais fait un rond avec les Outcasts !! C’était même recommandé vu que la plupart des concerts n’étaient pas payés. Cela c’est beaucoup amélioré de nos jours et j’apprécie le changement ! »

Etienne Frelet 

The Outcasts - The Cops Are Coming


Gainsbourg - Paroles

Gainsbourg - Paroles




Je trouve qu’il est plus acceptable de faire du rock sans prétention littéraire que de faire de la mauvaise chanson à prétention littéraire. Ça c’est vraiment pénible.
Gainsbourg

jeudi 24 août 2017

SONIC'S RENDEZVOUS BAND

Sonic's Rendezvous band

Sonic Rendezvous band
Sonic Rendezvous band

Sonic's Rendezvous band : La Genèse

Lorsqu'il est question du Rock de Detroit, les deux noms de groupe qui viennent instantanément à l'esprit sont The Stooges et MC5 plus que The Rationals et The Up. Pourtant, ces deux formations ont eu en leur sein des musiciens de poids, Scott Morgan pour la première, Gary Rasmussen pour la seconde.
En 1975, après la débâcle (comprenez la séparation des groupes sus-cités), Scott Morgan et Fred «Sonic» Smith (ex-MC5, mari de Patti Smith) créent le Sonic's RendezVous Band. Le line-up est assez changeant au début, jusqu'à ce que l'ex-Stooge Scott Asheton - batterie - et Gary Rasmussen - basse - viennent définitivement consolider les fondations.
Musicalement, le SRB joue un Rock'N'Roll aux portes du proto-Punk des Stooges avec un côté soul qui rappelle un peu MC5. En 1978, le groupe enregistre City Slang et Electrophonic Tonic, mais pour des questions de budget, seul City Slang sera mixé et sortira en single (avec une face indiquant «mono» et l'autre «stereo») sur le label Orchidé Records, créé par Fred Smith pour l'occasion. 

Sonic's Rendezvous band : City Slang



Ce n'est qu'en 2006 que Devil's Jukebox Records sort le disque dans la version qui était prévue au départ, c'est-à-dire avec Electrophonic Tonic en face B. A noter que les deux titres sont également disponibles sur l'album Too much Crank (Devil's Jukebox Rds).

Sonic's Rendezvous band : Electrophonic Tonic 


Le 14 Janvier de la même année, SRB fait la première partie des Ramones au Masonic Auditorium de Detroit. Le concert est aujourd'hui disponible en CD et LP sur le label Alive Records.

Sonic's Rendezvous band : Sweet Nothin' 


Jusqu'en 1980, année de sa séparation, le Sonic's RendezVous Band passera la plupart de son temps en concert et en répétition. Peu de studio, peu de moyens, une vie de galère et la reconnaissance qui n'arrivera que tardivement, dans les années 90, d'une part grâce à des formations telles que Hydromatics et Hellacopters qui reprendront des titres du SRB, et d'autre part grâce à des labels qui officialiseront des bandes live. Pour les complétistes et les fans hard-core, il existe un coffret 6 CD qui regroupe des concerts de 1975 à 1978 ainsi l'album Too much Crank et ce qui ressemble à des répétitions sur le CD 5 intitulé Basement tapes & Live Rarities.

The Hydromatics - "City Slang" live 1999 


Aujourd'hui, les deux survivants, Scott Morgan et Gary Rasmussen, continuent dans la musique. Après de sérieux problèmes de santé, Scott Morgan a repris les chemins des studios pour l'album Rough & Ready quant à Gary Rasmussen, il tourne sans cesse, infatigable depuis les 60's. 

Fernand Naudin 

mercredi 23 août 2017

Patti Smith - Paroles

Patti Smith - Paroles

Patti Smith
Patti Smith

"Pour moi le punk rock c'est la liberté de créer, d'avoir du succès, de ne pas avoir de succès, liberté d'être qui tu es. C'est la liberté "


Patti Smith.

Keith Moon - Un 23 aout dans l'histoire du Rock

Un 23 aout dans l'histoire du Rock

Keith Moon
Keith Moon - The Who

Une voiture dans la piscine : la légende de ses 21 ans

Keith Moon est né le 23 aout 1946. L'histoire, ou peut-être la légende (largement entretenue par Keith lui-même) raconte qu'il aurait plongé sa voiture dans la piscine de l'hotel Holiday Inn le soir de ses 21 ans. Pourtant, d'autres sources nous dévoilent une version un peu plus édulcorée...quoi que!
A cette époque les Who réalisent leur première tournée en Amérique et sont d'ailleurs attendus le 23 août au matin à l'aéroport de Flint dans le Michigan par Nancy Lewis, leur attachée de presse attitrée.

Nancy Lewis raconte l'after du concert des Who du façon sensiblement différente. Après avoir saccagé la salle comme à leur habitude, le groupe se retrouve à l'hôtel Holiday Inn en compagnie d'un grand nombre d'invités afin de fêter dignement l'anniv' de Keith.

Assez rapidement la petite cérémonie commence à dégénérer bon enfant avec des jets de gâteaux de toutes parts, Keith qui est la cible principale de cette bagarre culinaire se retrouve enduis de crème des pieds à la tête. A ce moment le bassiste des Herman's Hermits, Karl Green, plaque Keith Moon au sol et lui enlève son pantalon. (On raconte qu'il n'avait pas de sous-vêtements...). 

La police, préventivement sur les lieux, décide alors d'intervenir, Keith tente alors de s'enfuir mais glisse sur la crème et se casse une dent sur le sol. Les policiers le ramassent en sang et il finira la soirée hurlant de douleur se faisant soigner par un dentiste

Et quand serait-il de la légende?

D'après Nancy Lewis, la fête ayant été avortée par les forces de l'ordre, certains des participants décidèrent de poursuivre les festivités en déversant le contenu d'un extincteur sur les voitures garées devant l'hôtel, des distributeurs de boissons auraient été saccagés dans les couloirs et un piano aurait été retrouvé fracassé dans la piscine de l'hôtel, mais aucune trace de la voiture de Keith... 
Alors, légende du Rock?

Auguste Marshal


mercredi 9 août 2017

Les Inveteres du rock - Mercredi soir 21H

Les Invétérés du Rock - Radio Show Rock




Emission de Radio Rock indé et Légendes du Rock présentée par Auguste Marshal

Les Invétérés du Rock Mercredi soir 21H sur Radio Cultures Dijon 100FM, le retour à partir de septembre 2017 - Rock indépendant, Punk - New Wave - Légendes du rock - Leurs histoires, leurs musiques, et l'énergie Rock qui nous possède et nous fait vibrer... durant 1 heure.


les inveteres du rock

samedi 5 août 2017

ELVIS PRESLEY : tout est de sa faute

ELVIS PRESLEY : tout est de sa faute...

Elvis Presley
Elvis Presley

Elvis Presley - décédé le 16 août 1977 : l'année punk...

J’ai écouté Clash, les Ramones, The Damned, les Sex Pistols. J’ai écouté les Go Go’s, The Runaways, Blondie. J’ai écouté Springsteen, Bob Seeger, Dylan. J’ai écouté les Dogs, les Wampas, Bijou, Oberkampf. J’ai écouté Cure, Siouxsie, the Stranglers. J’ai écouté les Stray Cats, Crazy Cavan, Matchbox. J’ai écouté les Kinks, les Beatles, les Stones. J’ai écouté 0tis Redding, Sam Cook, Aretha Franklin. Un seul dénominateur commun: Elvis Presley. Décédé il y a exactement 40 ans, le 16 aout 1977.

Car on peut retourner le problème dans tous les sens, critiquer sa période Las Vegas, ses costumes à paillettes qui clignotent, son visage bouffi et son embonpoint prononcé, gonflé au beurre de cacahuète: avant lui, il n’y avait RIEN! (John Lennon a fait le même constat). Quelques crooners, deux ou trois chanteurs de country, de rares bluesmen, pas de quoi sauter en l’air... Et si un beau jour de 1954, il n’avait pas poussé la porte des studios SUN, à Memphis, on écouterait peut-être tous aujourd’hui du Paso doble, de la Rumba, du Tango mais certainement pas de Rock’n’Roll!

Je ne vais pas vous faire l’affront de vous retracer l’HISTOIRE, mais en deux mots Sam Philips, propriétaire du fameux studio SUN cherchait «un blanc qui pourrait sonner comme un noir». Sa secrétaire lui parle d’un jeune camionneur, qui était passé récemment enregistrer un disque pour sa mère. Qu’à cela ne tienne, il le fait venir, le fait bosser sur quelques morceaux, mais la sauce ne prend pas... Allez, petite pause méritée pour le jeune homme aux rouflaquettes et ses deux musiciens, Scotty Moore à la guitare et Bill Black à la contrebasse «slappée» (ce qui a l’avantage de remplacer une batterie...). Elvis entame un vieux Blues d’Arthur Crudup: "That’s all right mama", dans une version plus enlevée que l’original, les deux musicos le suivent, Sam Philips bondit sur sa console d’enregistrement: ça y est, il a exactement ce qu’il cherchait. Le titre est diffusé en radio, le reste appartient à l’Histoire.

Elvis Presley : That’s all right mama



Puis les choses s’enchaînent, Elvis tombe dans les pattes d’un manager particulier: le colonel (?)Tom Parker, et signe chez RCA.

Elvis Presley : Heartbreak Hotel - Live 1956


Tourne dans des navets (à quelques rares exceptions près).

 Elvis presley : Jailhouse Rock 


Il part à l’armée. John Lennon déclarera: 
«le Rock n roll est mort le jour où Elvis est parti à l’armée»
C’est pas faux... Et c’est sans doute pour ça que j’arrêterai là cette bio des plus succinctes. Maintenant, rien ne vous empêche de ressortir un vieux vinyle qui craque et d’écouter qui était le KING, et constater que sans lui, on ne parlerait pas de Rock sur ce blog, puisque le Rock n’existerait pas...

Etienne Frelet

vendredi 4 août 2017

England Dreaming - Les Sex Pistols et le Punk - Jon Savage

England'S Dreaming : Les Sex Pistols et le Punk - Jon Savage

Englands dreaming
England's dreaming

England'S Dreaming par John Savage - Editions Allia

L'ouvrage de référence sur le punk est-il vraiment "Please Kill Me" de Legs McNeil?  Pas si sûr...
Jon Savage a vécu le mouvement punk côté anglais. Dès 1976 il crée son fanzine London's Outrage, puis travaille pour les magazines Sounds et Melody Maker. Proche de Malcolm McLaren, il va côtoyer les Sex Pistols et le punk anglais dans son ensemble, ce qui lui permettra, 25 ans plus tard, de sortir England's Dreaming.
Please Kill Me traite du punk US avec énormément de mépris pour les groupes anglais, un ego boursouflé et une mythomanie proche de la folie, ce qui en fait à mon sens un ouvrage terriblement ennuyeux.
England's Dreaming est bien plus fin, plus riche, et plus fiable. Savage laisse la parole à tous les protagonistes, ou presque. Lydon ne s'exprime qu'à travers les témoignages des autres membres du groupe, ennemi juré de McLaren il n'y est pas interviewé directement, ce qui est un tort. Malgré cela, l'ouvrage reste très intéressant. Il débute en Angleterre fin 60, après les Mods dont il est toutefois question au début, et présente les événements à venir à travers l'ouverture du magasin de Macolm McLaren, ses aller-retours à New York, les Dolls, le Max's Kansas City, Pere Ubu, Cleveland, les Dead Boys, le tout sur fond de vie politique et sociale.

Malcom Mc Laren
La boutique Sex de Malcom Mc Laren

Peu à peu arrivent les Sex Pistols, puis Clash, Damned, Adverts, le Roxy, le 100 Club, les concerts historiques au Lesser Free Trade Hall du 4 Juin et 20 Juillet 1976. Buzzcocks, Joy Division, The Fall, la scène de Manchester, puis retour à Londres, Siouxsie, Billy Idol, Nick Kent, le concert des Pistols sur la Tamise, les interdictions de jouer, tout est passé au peigne fin, y compris La grande escroquerie du rock n'roll et la légende selon laquelle les Sex Pistols auraient été montés de toutes pièces par le manager. Le mythe en prend un gros coup dans l'aile page 565, quand le manager lui-même avoue que tout n'était que mensonge. Page 142, on apprend que pendant que McLaren est à New York, John « Rotten » Lydon est repéré par Bernie Rhodes, futur manager de Clash, qui travaille de temps en temps à la boutique. Il est attiré par le look du «pourri», cheveux verts, t-shirt de Pink Floyd en lambeaux, customisé à l'aide de l'inscription «I Hate» (Je hais) au dessus du nom du groupe. On est en 1975, Lydon a déjà son look «punk», nul besoin de Richard Hell et de son futur manager pour cela.
Sex Pistols
Sex Pistols

Pages 182-183, il est question de la première partie d'Eddie & The Hot Rods et du petit article de Neil Spencer qui en découlera. Article qui fera descendre les deux futurs Buzzcocks, Devoto et Shelley, à Londres pour assister à deux concerts des Pistols. Ces derniers inviteront ensuite le groupe à jouer chez eux, à Manchester, la suite est connue.
journal
La «légende» de l'agression de Nick Kent par Sid Vicious est mise à mal. Le rock-critic se serait fait défigurer par le futur bassiste des Pistols lors d'un concert au 100 Club en 1976.... Page 211, on apprend que le principal agresseur n'est autre que Jah Wobble, futur bassiste de PiL, après que Sid Vicious ait mis un coup de chaîne de vélo à Kent. Pourquoi alors se focaliser sur le Vicieux? Probablement plus «vendeur» que Wobble pour une autobiographie...

On y trouve également des témoignages très intéressants sur d'autres groupes, sur les concerts, les labels, sur l'ouverture du Roxy, par exemple. Page 335, Tony James explique que tout s'est fait rapidement, Chelsea a viré Gene October, invité des journalistes à venir les voir jouer sous le nom Generation X dans ce club de prostitués qu'ils venaient de rebaptiser Roxy Club, eux et leur manager Andrew Czezowski, et c'est ainsi que le lieu a vécu, durant 100 jours, grâce aux concerts, au public, aux fanzines, à l'excitation du moment.
Le Roxy
Le Roxy

Tout est allé si vite pour tant de choses. Les groupes signaient, sortaient des disques, faisaient des concerts, splittaient, se reformaient (The Damned), il y avait un réel mouvement, sauf pour les Pistols, finalement, embourbés à chaque fois dans des histoires de censure, de rupture de contrat et de tensions internes, pendant que The Clash, par exemple, signaient et sortaient leur premier simple. Page 350, Mark P, du fanzine Sniffing Glue, exprime sa contrariété à propos de la signature de Clash chez CBS pour une avance de 100 000 livres sterling:
 «J'avais tout arrangé pour eux, un EP avec « 1977 », « White Riot » et « Career Opportunities », réalisé par eux-même, ça aurait tout cassé. C'était un vrai gâchis qu'ils se fassent signer ».
Clash
Clash

Plus loin, il est question du White Riot Tour avec The Jam, Subway Sect, Slits et Buzzcocks. Les Prefects y participent également. Vic Godard, chanteur de Subway Sect, témoigne: 
« c'était du vandalisme de bon aloi. Ils auraient applaudi n'importe quoi. N'importe qui pouvait faire n'importe quoi. Ils devenaient fous. C'est quand tout allait de travers qu'ils nous aimaient le mieux, quand les amplis ne marchaient pas ».

Ce livre de 700 pages est une mine d'informations, bien loin des clichés et des larmes des rockers US que l'on trouve dans Please Kill Me (en gros «On a tout inventé et les vilains punks anglais nous ont tout piqué»). Couvrant la période de Décembre 1971 à Mai 1979, en toute logique on y trouve donc des infos sur le proto-punk américain, le premier simple des Ramones, celui des Damned, puis, plus loin, le second album de Clash, la création de Public Image Limited, Gang Of Four, le décès de Sid Vicious, et aussi une discographie punk très riche et qui ne se limite pas aux groupes anglais puisqu'elle liste les groupes US, pas seulement les plus connus (on y trouve Weirdos, X, entre autres) et les groupes Australiens (The Saints, par exemple). 
Un des meilleurs livres sur le punk, sans aucun doute.

England'S Dreaming par John Savage - Editions Allia

Fernand NAUDIN


jeudi 3 août 2017

Pete Townshend - Paroles

Pete Townshend - Paroles - A propos de Jimi Hendrix


Pete Townshend
Pete Townshend


Kit Lambert, notre manager, venait de signer avec Jimi Hendrix. Il faisait nos premières parties. C’était incroyable. Je pensais : « Que va-t-il se passer ? » Il a commencé à bousculer les amplis, à mettre le feu à sa guitare, à la casser, et à jouer d’une façon inimitable. Après ça, je n’étais plus qu’un gratouilleur.
(Pete Townshend, The Who)

Si j'avais été un guitariste aussi exceptionnel que Jimi, j'aurais détruit ma guitare pour cette raison, par amour. Quand Jimi est arrivé à Londres, pour moi il était une véritable apothéose, une combinaison suprême du meilleur des plus grands. Il avait en lui le meilleur de Clapton, le meilleur de Beck, le meilleur de Buddy Guy, le meilleur de Chuck Berry, même le meilleur de moi-même. Tout en une seule personne. Quand on m'a dit que Jeff Beck détruisait sa guitare, ça m'a rendu furieux, mais lorsque j'ai vu Hendrix le faire, cela m'est apparu comme un acte naturel, spontané, un cadeau, alors que chez moi c'est un geste très égoïste. Je suis, inutile de le préciser, très loin de Hendrix. Il vivait incroyablement vite. Le jour de sa mort, il avait probablement embrassé des centaines d'années d'existence 
(Pete Townshend, The Who, Best, 1971).

mardi 1 août 2017

Paranoid Cats

Paranoid Cats :

Paranoid Cats
Paranoid Cats

Paranoid Cats - LP : Thought Control

Un groupe infiniment surprenant, minimaliste et pourtant explosif. Paranoïd Cats est un duo au son impulsif et pêchu. La puissance et les vibrations sont au rendez-vous, ce qui est toujours une qualité lorsqu'on occupe le son et la scène à deux seulement. En matière de duo électrique, Jack et Meg White ont largement élaboré le genre au sein de White Stripes et pourtant, ce duo conserve la primauté d'une forme atypique, voir même carrément rare: un duo basse - batterie. 
Si le projet m'avait été présenté en tant que tel, il se peut que j'eusse émis quelques préjugés post-écoute. Bien heureux, je les ai découvert sans savoir, séduit par la puissance rageuse et l’énergie rugueuse... des guitares, allais-je dire? Lapsus, il s'agit bien d'une basse occupant à la fois son statut rythmique et le travaille mélodique d'une ou deux guitares, grâce à une technique et quelques effets largement maîtrisés. Un chanteur bassiste aux accents et à l'énergie grunge, une batterie qui  transperce l'espace sonore...
Comment, j'en fais trop? Écoutez plutôt. 

Paranoid Cats : Thought Control



Les Paranoïd Cats : Alex - batterie - et François - Bass Chant - deux fous furieux réunis autour de ce projet audacieux depuis 2014, avec à leur actif une première démo la même année, suivie d'un album auto-produit l'année suivante: Hide this part of you. Le groupe va défendre cette album en 2016 avec plus d'une trentaine de concerts dans l'année avant de retourner en studio fin 2016. Il en résulte cet impertinent nouvel album Thought Control sorti en mai 2017 et enregistré au HillBilly Sound Studio.



Auguste Marshal