mardi 31 octobre 2017

The Plimsouls - Peter Case

The Plimsouls - Peter Case

Plimsouls
The Plimsouls

On se souvient tous plus ou moins des Nerves et particulièrement du titre Hanging On the Telephone, le titre mis en lumière quelques années après sa sortie par la séduisante Debbie Harry et son groupe Blondie. Un trio Power Pop imparable, fin des années 70 à San Francisco, qui en l'espace d'un peu plus de deux ans aura composé quelques petites pépites Rock encore aujourd'hui absolument délectables. Les trois membres étaient tous chanteurs et compositeurs, avec chacun une empreinte vocale et artistique remarquable. Il y avait Jack Lee, Paul Collins (The Beat) et Peter Case. En 1978, le groupe se disloque et après quelques pérégrinations, Peter Case monte son groupe, encore à l'état de trio en compagnie du bassiste Dave Pahoa, et du batteur Louis Ramírez. Après s'être appelé les premiers temps The Tone Dogs, le groupe opte définitivement pour The Plimsouls, s'adjoint un second guitariste en la personne d'Eddie Munoz et devient rapidement populaire dans les clubs de Los Angeles. Il faut dire qu'il y avait une énergie rock absolument contagieuse chez les Plimsouls à tel point qu'il me semble encore surprenant aujourd'hui que ce groupe n'ait à ce point si peu connu la lumière. Rapidement repéré par Stephen Zepeda, les Plimsouls signent sur le label Beat Records pour un premier EP de cinq chansons intitulé Zero Hour en 1980. Quelques titres déjà prometteurs, Zero Hour, Hypnotized, dans une veine Power Pop racée, virile et pourtant extrêmement mélodique... Une première galette plutôt prometteuse.

The Plimsouls : Zero Hour


En 1981, Les Plimsouls signent sur Planet Records leur premier album éponyme, un disque également produit par Holloway et distribué chez Elektra. Le titre Now franchement accrocheur reçoit localement un très bon accueil, un véritable exemple de Power Pop musclée, emmené par la délicieuse voix éraillée de Peter Case qui se révèle également être dès ce premier disque un véritable songwritter talentueux. On y retrouve le fameux Zero Hour du précédent EP, mais surtout des titres admirables de puissances, où le rock redoutable et enlevé côtoie la force tranquille des mélodies généreuses. Ce qu'il y a de certain, c'est que Peter Case maîtrisait déjà parfaitement l'efficacité de la composition, refrains accrocheurs, mélodies saignantes, énergie véloce, tout y est. Now, I want you bach ou Hush Hush en sont les illustrations vivantes.

The Plimsouls : Hush Hush


Dernière pierre angulaire de la carrière des Plimsouls - 1983 - Everywhere at once. Du rock pur et généreux, guitares électriques sophistiqués, harmonies pop aux accents soul, harmonicas déchirant, des mélodies enlevées portées par la voix puissante et sauvage de Peter Case. Cet album est magnifique, cohérent d'un bout à l'autre, même si la production de Jeff Eyrich souffre d'un son sans doute un peu trop "cheap" comparé au niveau des compos et des interprétations. C'est à cette époque, que l'on va commencer à entendre parler des Plimsouls, notamment grâce au titre A million miles away qui va les inscrire dans le Top 100. Véritable tube rock en présence qui leur ouvrira à peine les portes d'une reconnaissance nationale, certains s'en contentent, même si l'album aurait mérité beaucoup mieux. Un vrai album rock jouissif, avec des harmonies pop-rock soignées, des guitares en avant, riffs et chorus flamboyants, un disque fougueux, défini, réussi qui les place au rang des meilleurs albums Power Pop des années 80. Des titres fièvreux comme Shaky City, enivrant comme Inch by inch ou absolument fondant, comme la ballade incontournable, le Love and Rock Slow: (comme on disait dans les années 80) Oldest Story in the World.

The Plimsouls : Shaky City


Il ne faut évidemment pas oublier, cet excellent album Live One night in America enregistré en 1981 et paru en 1989. Mais le groupe est déjà plus ou moins disloqué, Peter Case démarre une carrière solo dès 1986, avec un excellent premier album, dans lequel il troque l'état d'esprit Rock, pour un univers beaucoup plus folk, acoustique et parsemé d'univers poétiques. Il y aura quelques reformations ponctuelles, l'une d'elles donnera naissance en 1998 au dernier album studio: Kool Trash.
Hush Hush, Now, A million miles away... Reste gravé dans l'histoire, quelques uns des meilleurs morceaux du Power Pop américain, et la trace d'un groupe qui aurait eu l'aptitude et le talent de côtoyer la légende... il s'en est fallu de peu.

Auguste Marshal

The Plimsouls: A Million miles away




vendredi 27 octobre 2017

REM : Reckoning

R.E.M : Reckoning

REM
REM - Reckoning

R.E.M : Reckoning

Reckoning est le deuxième album du célèbre groupe américain R.E.M sorti en 1984, un opus qui confirmait les assises des débuts de la longue et fertile carrière du groupe. Après un premier album Murmur chaleureusement accueilli par la critique - pour mémoire Rolling Stone Magazine en avait fait son album de l'année 83 - le groupe repart en studio avec les incitations de leur maison de disque d'orienter leur travail vers un style plus pop, sous entendu, moins névrotique... L'obstination de Mickael Stipe et de l'ensemble du groupe largement soutenu par ses producteurs Mitch Easter et Don Dixon aura raison de cette injonction de départ... R.E.M installe définitivement son style, impose sa marque de fabrique largement portée par la voix aux accents légèrement monocordes et lyriques de Michael Stipe et les guitares rythmiques ou arpégées de la Rickenbacker de Peter Buck. R.E.M installe sa griffe, ce genre mélancolique rock pop imparable, déversant sa vision sombre du monde sur un style musical à la fois simple et innovant. Quelques mesures suffisent déjà à les reconnaître, n'est-ce pas l'apanage des grand groupes?

R.E.M : Reckoning


Du côté du texte,les engagements et les grandes aspirations politiques écologistes ne sont pas encore inscrits à la thématique des chansons, même si les écrits de Michael Stipe reflètent sévèrement sa sombre vision de l'air du temps. L'esprit du songwritter est encore embrumé des tourments météorologiques de l'époque, la Géorgie, terre natale de R.E.M ayant subi de plein fouets une série d'inondations dévastatrices. Un certain nombre de textes tournent autour de la métaphore aquatique... noyade, mauvais temps, confirmant cette capacité étonnante à associer des textes sombres à des musiques lumineuses.

Et malgré cette volonté de ne pas sombrer dans les concessions commerciales, la mayonnaise prend et Reckoning va même être largement plébiscité par la critique. Les ventes sont supérieures à celles enregistrées sur le premier disque, et tandis que des chansons comme So. Central Rain (I'm Sorry) et (Don't Go Back To) Rockville s'installent progressivement comme des classiques du groupe, Reckoning se classe 27ième dans le classement des meilleurs ventes d'album américain, et devient le premier album de R.E.M. à entrer dans les charts au Royaume-Uni.

Auguste Marshal

mardi 24 octobre 2017

Calvin Russell - Paroles

Calvin Russell - Paroles

Calvin Russell
Calvin Russell

"Mes chansons s'inspirent de l'histoire de ma vie. Une vie qui a ressemblé par instants à un revolver chargé, et à d'autres à celle d'un pauvre gars dont la voiture a de mauvais freins."
Calvin Russell




Shane Mc Gowan - Pogues - Paroles

Shane Mc Gowan - Pogues - Paroles

Shane Mc Gowan
Shane Mc Gowan - The Pogues 


Les gens ne m’insultent pas. Je n’attends aucun respect de personne, je m’en fous du respect. Je me fiche bien de savoir ce que les gens pensent de moi. Je n’ai pas un grand sens de ma propre importance. Les gens s’imaginent toujours que j’ai quelque chose de particulier, alors que je ne suis qu’un type comme les autres.

Shane McGowan, 1991

samedi 21 octobre 2017

Freddie Mercury: le Roi de l’arène

Freddie Mercury : le Roi de l’arène

Freddie Mercury
Freddie Mercury
Comment expliquer que, le 5 septembre 1946, Dieu se pencha sur le berceau du petit Farrokh BULSARA pour lui glisser à l’oreille qu’il serait le son de sa Voix sur Terre? Et comment expliquer que, sous le pseudonyme de Freddie Mercury, il en fut ainsi?

Freddie Mercury : trois périodes distinctes caractérisées par une technique de chant différente

Freddie Mercury, c’est une perle dans son écrin en tant que chanteur, une fiesta party dans sa vie d’homme. «L’important c’est d’aimer» (Obispo sort de ce corps), en l’occurrence: le chanteur. Sur ce versant éclairé, on recense trois périodes distinctes caractérisées par une technique de chant différente. De la façon dont cet extraordinaire Narcisse fit vibrer ses cordes vocales le temps que dura la saga Queen. Situons sa voix originelle des débuts du groupe jusqu’à, disons News of the World, en 1977. Déjà sur A day at the races - 1976, les prémices d’une fêlure apparaissent, qui s’affirment sur l’enregistrement suivant. Le terme de fêlure ne correspond peut-être pas exactement à la modification en question. Le changement réside dans le passage d’un chant à gorge ouverte vers un chant à gorge fermée. Par exemple, sur It’s late, 4ème titre de la Face B de News of the World, Freddie force sur ses cordes vocales. En lieu et place d’un chant clair, identifiable sur Brightown rock - 1974 - morceau au tempo équivalent, il tend à adopter un chant rugueux. Pour préciser d’avantage mon propos, objectivable car mesurable, rendons-nous sur The Works, album de 1984. Mercury use et abuse de cette façon de chanter sur I want to break free. Retour en arrière pour écouter un morceau reprenant les mêmes accents sautillants mais, cette fois-ci, délicatement psalmodié: Who needs you. Saisissez-vous la différence? On peut situer sa progression d’une technique de chant vers l’autre entre 1978 et 1990.

Queen - It's Late


De fait, cette période couvre les années où le groupe tourne intensivement et celles et ceux qui pratiquent les salles de concert savent ce qu’il en est des voix cristallines après deux heures d’une sollicitation musclée. Elles s’éteignent, se gomment, s’enrouent, l’extinction totale ne pouvant être sauvée qu’avec l’ingestion de boissons sucrées/chaudes ou de miel. Quelle importance? Sodomie d’insecte? Si, au-delà de sa voix, on finit par adorer ce type, ce n’est pas aveuglément. Je garde en mémoire ce concert de 1978 au Pavillon de Paris où la prestation du groupe finit par me faire succomber aux trois autres musiciens et carrément in love pour lui.

Et puis sort Innuendo. Sur ce disque, notre chanteur renoue avec sa façon initiale et inimitable de chanter. La maladie qui le guette au coin du bois, avec sa sale gueule balafrée, influence-t-elle cet état? C’est possible, pas certain. Zéphyr et micro s’associent de nouveau, la jouvence lie les couplets aux refrains, le chemin originel est ré adopté. Sur l’épitaphe: The show must go on, la pureté des notes saute moutons et sillon entraînant l’auditeur vers des territoires que l’Homme semble déjà désespérément aborder. Post-mortem, Made in Heaven va même au-delà de la délicatesse initiale, le chant se fait cristal.

Queen Brighton Rock


Durant les chromes étincelants de son voyage de l’Angleterre au planétaire, Freddie Mercury a-t-il fauté, commis des fautes de goûts à défaut de fosses notes? «Hello my beauties ! We gonna play a little numberrrr call ‘Brrrrightown Rrrrock!», rouler des airs n’en est pas une. En 1979, Pavillon de Paris (sur l’emplacement de l’actuel Zénith), l'album Jazz garnit les bacs des disquaires et des sonnettes de bicyclettes drelinguent dans l’obscurité. Tout de cuir vêtu, du pantalon au couvre-chef, Rayban® au mercure sur le nez, L’ex ballerina fait chavirer la salle, embrase l’atmosphère et assène les chansons comme des feux d’artifices.

Queen en concert
Queen en concert
 En 1980, à la Rotonde du Bourget, malgré ce hangar frigorifique et le single Flash Gordon à l’affiche, titre décrié (1ère faute de goût?), Freddie n’adopte plus cette fragilité physique qu’on lui prête. Du muscle remplit son tee-shirt et une moustache fournie souligne désormais sa lèvre supérieure. A l’image, la prestation du Matamore comme du groupe repousse les murs. Et puis, il y a 1982 … et Hot space. «L’affront! Comment osent-ils? La faute à Mercury et son nouveau statut, son coming out vestimentaire! Cet album insulte le reste de la discographie! Quelle faute de goût!!!»

Queen I want to break free



Pour la tournée qui suit, je suis. Au Palais des Sports de Saint Ouen, Seine-Saint-Denis, 9-3, rien n’a pourtant changé. Cette salle permet la proximité et j’opte pour. Toutes dents en avant, le Chanteur ravage son public jusqu’au dernier rang. Avec le recul, ce Lp semble meilleur que ceux qui suivirent mais, à cet endroit, l’objectivité s’évapore... Au-delà de ces considérations partisanes, reste un chanteur magnifique, immortel dans sa voix. Témoignage? Les membres de Queen en pleurent encore.

Thierry Dauge


Freddie Mercury, c’est une perle dans son écrin en tant que chanteur, une fiesta party dans sa vie d’homme. Sur ce versant éclairé, on recense trois périodes distinctes caractérisées par une technique de chant différente. De la façon dont cet extraordinaire Narcisse fit vibrer ses cordes vocales le temps que dura la saga Queen. Une belle analyse de l’évolution vocale de Mercury par Thierry Dauge.

jeudi 19 octobre 2017

Les rencontres contre-nature de nos amis Rockers

Les rencontres contre-nature de nos amis Rockers…

meddley

Presley, Sinatra, Johnny Ramone, Lemmy Kilmister, Slim Jim Phantom, Joey Ramone, Ronnie Spector, Steve Jones, Lisa- Marie Presley, Indochine, Les wampas.

Comment définir le ROCK? Cure, c’est du Rock? Bowie, Lou Reed, les Sex Pistols c’est du Rock? Elvis, c’est du Rock ? Et les Clash, les Ramones , AC/DC?
Vaste question, il y a autant de réponses que d’interlocuteurs... Mais ce qui est sympa, et parfois désarçonnant, c’est lorsque deux artistes ou deux groupes qui n’ont à première vue RIEN à faire ensemble commettent un titre, voire un album entier et surtout, lorsque la mayonnaise prend et que ça fonctionne.

Petit florilège :

Elvis et Franck Sinatra: le Hillbilly Cat et le crooner américain enregistrent ce titre pour une émission de télé, en 1960 ; titre qui ne fut jamais édité…

Elvis Presley et Franck Sinatra




Johnny Ramone, Lemmy Kilmister et le Stray Cats Slim Jim Phantom enregistrent plusieurs reprises de morceaux qui fleurent bon les années 50.
Ici, Good Rockin Tonight, titre de l’époque "SUN" d’Elvis Presley 

 Johnny Ramone , Lemmy Kilmister et Slim Jim Phantom


Joey Ramone et Ronnie Spector

Joey ne s’est jamais caché adorer les girls group, tel les Shangri-Las et autres Ronettes. Son rêve se réalise quand il enregistre ce titre avec la leadeur du groupe, et accessoirement épouse du génial-déglingué Phil Spector - Bye Bye Baby. Titre également repris au sein des Ramones.

Joey Ramone & Ronnie Spector - Bye Bye Baby



Steve Jones, des Sex Pistols, gratte sa guitare derrière la fille du King, Lisa- Marie Presley Idiot, et ma foi, c’est pas mal non?



Plus près de nous, Didier Wampas et Indochine créent  Harry Poppers pour l’album du groupe, et font même leur première partie au Stade de France.

Indochine et Didier Wampas


Quel conclusion en tirer? Ben y en a pas forcément, mais c’est bien non?

Etienne Frelet


mercredi 18 octobre 2017

System Of A Down

System Of A Down

System Of A Down

SYSTEM OF A DOWN ou le Système en question


L’Histoire du groupe commence véritablement avec Toxicity - 2001. Une écoute en fin de soirée ou en début de matinée, la fumée combinée à la bouteille vous rend hésitant. C’est qu’il fut un temps où la straight attitude n’imposait pas encore son dictat! Nonobstant, il existe beaucoup mieux! En lieu et place des liquides fermentés, pour combattre les états sub dépressif, la trithérapie: Chop suey , ATWA  et Aerials devrait être remboursée par la Sécurité Sociale. Ces trois titres guérissent de tous les maux, assurent une prise en charge électrique à 100%. Comme le chocolat: Tous les plaisirs! Mais ce qui va suivre gravite encore plus haut! Mezmerize - 2005. Ce disque est d’une beauté à couper le souffle. Voilà ce qu’on ne peut s’empêcher de penser à la première écoute puis toutes les autres fois où l’on se donne l’opportunité de l’écouter à nouveau. Il s’agit de métal dont le façonnage, loin des méthodes de certains sidérurgistes, s’apparente, même barbelé, à de la dentelle. Le travail sur les mélodies est énorme. Les harmonies vocales en duo, aériennes ou hurlées, subliment l’élévation progressive vers l’adoration de celui ou celle qui en profite. 35 à 40 minutes d’audition attentionnée et vous passez du plancher des vaches aux cotonneux nuages. Les rythmiques saccadées, rafales de mitrailleuse 12’7 mm, associées aux chants calligraphiés lorgnent du côté des drogues dures. Vous testez? Vous êtes harponnés. 

System of A Down : Chop Suey


Le néophyte peut s’initier à la façon particulière dont D. Malakian manie le riff en écoutant un maître du genre, un initiateur: Diamond «Dimebag» Darrell, le guitariste barbichu de Pantera. Il atteint les sommets de son art sur The great southern trendkill - 1996, un manifeste de puissance. Mezmerize est de cette trempe. Un saupoudrage d’éléments incongrus en sus. Dans le désordre: des voix de cartoon, de l’accordéon et /ou du bandonéon, de la mandoline, le flirt avec un générique de série télévisée Dallas traité rock fusion et parsemé de Shit on TV! Une sorte de nostalgie énervée émerge de l’ensemble. Enervée car, même sans saisir le sens de toutes les paroles, les thèmes égalitaires, anti trusts, altermondialistes ou pro-écolo semblent garnir le fond du sillon, la médaille du morceau le plus revendicatif revenant à Radio/video.

Sytem of A Down : The Great SOUTHERN Trendkill


A la production de Mezmerize, on trouve Rick Rubin, futur célèbre producteur, et Daron Malakian, pourfendeur de riff et hurleur du clan. Ils font sonner la batterie comme l’instrument de musique qu’elle est et non comme une boite à rythme. Un engagement de cet ordre fait toute la différence entre un groupe d’hommes: System of a Down, et une réunion d’adeptes des cadences infernales de type Tayloriens. Le son des guitares, quant à lui, s’enlumine d’éclairs de médiators plutôt que de cavalcades de tapping. Ce disque pisse la sueur où d’autres enfument l’auditeur à l’aide d’un rack d’effets: un point pour l’humanité, zéro pour les machines. Le grand final: Lost in Hollywood, à base de chœurs à destination du cœur, sert à merveille l’ouverture vers  Hypnotyse, l’album suivant.

System Of A Down - Radio / Video 


Le format Lp vinyle de Mezmerize n’existe qu’en  Picture Disc. Il circule des on-dit sur la piètre qualité du son de ces galettes imprimées. C’est probable car vérifié sur d’autres enregistrements. Celui-là sonne fort et convenablement. Et puis, face à l’ivresse qu’il procure, l’éventuel bruit de fond inhérent à ce procédé compte pour du beurre: «Du Métal Arménien? Pourquoi pas du bouzouki Gabonais! Tu délires? ». Si eux délirent par place, moi pas.
System of A Down
System of A Down
Je vois SOAD le 6 juin 2011, en VIP dans le Club des Loges de l’ex POPB. Entrée gratuite, amuses gueules et champagne servis à volonté, un comble! Assister à la prestation d’un groupe qui prône l’égalité des classes dans des conditions de nabab! Par contre, pour le son… par rapport à la scène, loges sises tout en haut, à droite de la structure … les nababs ne peuvent quand même pas tout posséder. 

Thierry Dauge 

dimanche 15 octobre 2017

Alain Bashung - Fantaisie Militaire

Alain Bashung : Fantaisie Militaire

Pas un bruit ne sourd
Rien ne transpire ses ardeurs
J'aimais quand je t'aimais
J'aimais quand je t'observais
J'étais d'attaque

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samedi 14 octobre 2017

Malcolm McLaren

Malcolm McLaren, le « mis-manager »


Malcom McLaren
Malcom McLaren

Retour aux origines:


Malcolm McLaren est né en Angleterre le 22 janvier 1946 de père écossais et de mère juive. Après la séparation de ses parents, sa mère se remarie à un juif négociant en textile. Elle va peu à peu créer des vêtements et cela va avoir énormément d'impact sur lui. Après une enfance passée dans les chiffons maternels, il s'inscrit aux beaux arts et très rapidement attiré par le situationnisme. Il se rapproche également des manifestants de Mai 1968 et fait la connaissance de Jamie Reid, un autre étudiant inspiré par le situationnisme qui jouera, plus tard, un rôle important sur l'esthétique punk en créant les flyers, posters et pochettes de disques des Sex Pistols. En 1970, McLaren loue l'arrière boutique d'un commerce automobile avec un ami. Il y répare des radios et des Teppaz qu'il revend aux rockers du coin. Sa petite entreprise située au 430 Kings Road, dans le quartier de Chelsea, va bientôt connaître un nouvel essor. Il achète le commerce pour y vendre ses radios fifties mais aussi, et c'est nouveau, des vêtements pour Teddy Boys, avec l'aide de sa nouvelle compagne, Vivienne Westwood. La boutique s'appelle Let It Rock et attire bientôt les "Teds" et des curieux dont deux gamins de Shepherd's Bush, Steve Jones et Paul Cook qui viennent de monter leur groupe. 

Malcom McLaren
Malcom McLaren et Vivienne Westwood

C'est au début de ces années 70 qu'il commence à créer ses propres vêtements avec Vivienne Westwood, aidé en cela par des amis dont Jamie Reid et Bernard Rhodes, futur manager de Clash. Parmi les créations, on trouve un t-shirt sur lequel est inscrit ROCK avec des os de poulet attachés par des chaînes, et un autre sur lequel est listé ce qui est bien et ce qui est mal (on trouve parmi les choses mal le nom de Mick Jagger et parmi ce qui est bien celui d'Eddie Cochran). Après quelques temps, le magasin change de nom, devenant Too Young To Die, Too Fast To Live, un peu plus subversif que Let It Rock, d'après le couple McLaren-Westwood. Peu à peu, ils délaissent le look Teddy Boy et s'orientent plus vers des vêtements faits maison. McLaren fait quelques aller-retour à New York tandis que Westwood tient la boutique avec Rhodes. Aux USA, il fait la connaissance des New York Dolls et de la faune du Max's Kansas City. Il essaie de vendre quelques t-shirts, en vain.
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Retour à Londres où la boutique ne vend toujours pas grand chose. Personne n'achète les t-shirts et les quelques vêtements pour Teddy Boys qui lui restent sont parfois volés. Les deux gamins de Shepherd's Bush deviennent des visiteurs réguliers, mais sans un sou en poche, ils ne viennent que pour discuter, parler de leur groupe et parfois partir avec quelques bricoles sans les payer. Nous sommes en 1973, Glen Matlock, vendeur occasionnel chez McLaren intègre le groupe de Cook & Jones. Peu à peu, les Sex Pistols prennent forme, mais leur futur manager ne s'y intéresse pas du tout, malgré les demandes insistantes de Jones pour s'occuper du groupe.

Nouveau séjour aux States. New York, le Max's Kansas City et les Dolls. Les Dolls sur le déclin, fatigués, que McLaren va reprendre en main. Dans une interview accordée à un magazine français en 1977, Johnny Thunders affirme que le groupe en avaient assez de s'habiller en femmes et cherchaient des idées. En discutant avec leur nouveau manager, l'idée est née de s'habiller en rouge et de véhiculer une image communiste. La provoc', encore et toujours, mais cette fois-ci les portes de certaines salles de concerts se ferment. On ne rigole pas avec le marteau et la faucille au pays de l'oncle Sam. Le groupe se sépare suite à des problèmes de came et McLaren rentre à Londres avec l'idée de s'occuper enfin du petit groupe de jeunes qui viennent le voir au magasin, les Swankers, ou The Strand c'est selon. Il a une idée pour faire décoller le groupe, y intégrer un journaliste, Nick Kent et un chanteur New Yorkais qui a déjà roulé sa bosse, genre Thunders, Richard Hell etc. Problèmes, Nick Kent se fait virer et gardera une haine féroce envers le groupe et son manager, et le chanteur américain ne viendra jamais car les musiciens veulent un jeune qui débute, un mec de Londres. Ce sera John Lydon, qui devient Johnny Rotten, rebaptisé par Steve Jones à cause de son attitude qu'il juge pénible et de sa dentition pourrie. 

New-York Dolls
New-York Dolls
La boutique ne vend toujours rien, McLaren et Westwood ont encore changé de nom, elle s'appelle Sex et propose des accessoires SM, du vinyle et du cuir en plus de la gamme de t-shirts faits maison. On y trouve maintenant celui des deux cow-boys face à face, pantalon aux chevilles et poutres apparentes, un dessin de l'artiste homo américain Jim French, celui du violeur de Cambridge, cagoule en cuir et paroles Hard Days Night des Beatles, le basketteur noir avec, là aussi, la poutre apparente (photo prise dans un magazine gay US) et bien d'autres choses encore à base de provocation, de subversion et de slogans anarchistes.

imagerie Mclaren

Nous sommes fin 1975, les Sex Pistols font leurs premières armes dans des universités, McLaren les laisse se débrouiller pour le moment, et se concentre sur le magasin et ses vêtements. La suite, on la connaît, le groupe fait parler de lui dans la presse grâce à sa première partie d'Eddie & The Hot Rods au Marquee, puis une cassette démo produite par Chris Spedding et un concert au Nashville Rooms qui se termine en bagarre. Il passe à la vitesse supérieure en déclenchant l'hystérie lors d'une interview TV chez Bill Grundy fin 1976 qui aboutira à la perte du contrat discographique avec EMI et pour d'autres raisons, celui d'A&M un mois après. McLaren s'arrache les cheveux tandis que les autres groupes signent à tours de bras. L'album sort malgré tout après de longs mois de galères, d'interdiction de jouer, de problèmes financiers, et les Sex Pistols finissent par exploser à la fin d'une tournée US qui devait commencer par le nord, dans des villes qui auraient nettement mieux accueilli le groupe que celles du sud, mais pour des raisons de visas délivrés en retard, les premières dates sont annulées, et le reste est une catastrophe que McLaren prétend avoir organisé ce qui est faux, comme l'histoire du scandale télévisé de décembre 76 et pas mal d'autres choses également.

Entre temps, la boutique a encore changé de nom, Sex est devenue Seditionaries, le succès des fringues commence à venir, les boutiques voisines telles que Boy et Acme Attractions ne se privent pas pour imiter les chemises et t-shirts de McLaren et Westwood qui vont toujours plus loin dans la provocation en vendant des vêtements sur lesquels on trouve photos de la reine avec épingle à nourrice dans la bouche, swastika fluo, crucifix inversé quand il ne s'agit pas de la photo de Karl Marx ou de Staline accolée à un aigle nazi la tête en bas. Subversif, provocant, le magasin peine pourtant à décoller et les finances ne sont pas terribles, même si McLaren exploite le filon punk jusqu'à l'overdose avec sa fable La Grande Escroquerie Du Rock N'Roll et une poignée de singles qui n'ont de Sex Pistols que le nom.

fringues mclaren
Quelques exemplaires de la boutique McLaren

En 1979 débute un procès intenté par John Lydon. McLaren le perd, et perd tous les droits qu'il avait sur le nom du groupe, le pseudo Rotten du chanteur et les disques sortis. Sans un rond, les 80's débutent difficilement et vont être une succession d'échecs. Westwood et lui se séparent, il manage et produit brièvement Bow Wow Wow qui a droit à un hit dans les charts anglais  (C30 C60 C90 Go !) mais ne fait pas grand bruit dans le paysage musical international. Entre deux albums solo qui se vendent mal, il occupe son temps libre en conférences au cours desquelles il explique comment il a monté les Sex Pistols et escroqué les maisons de disques anglaises, convaincu que tout cela est vraiment de son fait. Les Sex Pistols, le seul vrai succès qu'il ait eu finalement, car avant eux et après eux, McLaren n'a jamais eu de chance, sa vie est une succession d'échecs, de l'ouverture de sa boutique à son dernier album solo Paris, sur lequel il avait pourtant invité des parisiennes célèbres, Deneuve et Hardy, afin de le promouvoir et le vendre au mieux. Mais non, la chance n'était pas de son côté, définitivement. 

Epitaphe de Malcom Mc Laren

C'est vers la fin de sa vie que McLaren se montre lucide, s'autoproclamant le Mis-Manager lorsqu'il est question de son travail avec les Sex Pistols, un travail d'amateur à qui la chance a souri, pour une fois. Un apprenti manager tombé sur le bon groupe au bon moment, en quelque sorte. Son épitaphe résume parfaitement sa vie: 
"Mieux vaut un échec spectaculaire qu'un succès mineur".

Fernand Naudin

Macom McLaren né le 22 janvier 1946 à Stoke Newington à Londres est décédé 8 avril 2010 à Bellinzone.

L'histoire de Malcom McLaren, manager des Sex Pistols, créateur de mode punk, génie de la communication ou piètre escroc raté aux tendances mythomanes? Sur son épitaphe est gravé: "Mieux vaut un échec spectaculaire qu'un succès mineur". Fernand Naudin resitue aujourd’hui l’histoire du personnage, et nous donne son point de vue sur celui qui, vers la fin de sa vie, s’était lucidement proclamé «le Mis-Manager», lorsqu'il est question de son travail avec les Sex Pistols !

jeudi 12 octobre 2017

Angus Young - Paroles

Angus Young - Paroles

Angus Young
Angus Young


AC/DC est la réunion de cinq mecs affreux. Et quand on est aussi laid que nous, mieux vaut avoir du talent.

Je ne sais pas comment l'expliquer, mais à la différence des autres guitaristes, qui parcourent de la main le manche de leur guitare, j'ai l'impression que chez moi, c'est mon corps entier qui se pose sur le manche ! Les autres piquent une note avec un doigt. Moi, je saute de tout mon corps sur cette note !

Le rock est la foutue meilleure drogue du monde.

Mon meilleur souvenir provient de l'enregistrement de « Let There Be Rock ». Je me souviens que l'ampli a littéralement explosé lors de la session d'enregistrement. Mon frère le regardait, complètement hagard, et je le vois encore me disant : « Vas-y, continue à jouer ! » alors que le truc fumait de toute part ! Un souvenir vraiment extraordinaire.

On a beau être petits, on fait un sacré boucan.

Quand je suis sur scène, le sauvage en moi est en liberté. J'aime redevenir un homme des cavernes. Il me faut six heures pour me calmer après un concert

Angus Young
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BIG STAR : le bonheur désespéré

BIG STAR : le bonheur désespéré 

Big Star
Big Star

 Radio City : Big Star

Cet album touche au sublime: un heureux voyage au pays du bonheur. Ce disque de Big Star: Radio City - 1973 - s’écoute en boucle, encore et encore, jusqu’à l’érosion terminale du sillon, la désagrégation du vinyle. La compulsion à ne pouvoir s’en passer naît dès les premières secondes de la première écoute. Je me souviens très bien de ce moment. Chez un disquaire bien connu de la capitale (le disquaire des stars? Pris en photos avec Vanessa Paradis ou Mr Darmon, auteur d’une biographie sur Barbara…), fournisseur, entre autres, de Mr Manœuvre (croisé sur place), le 33 tours exposé au mur dans un étui transparent. 150€ le morceau, édition originale. A ce prix, j’hésite et demande des précisions sur le contenu. Mon vendeur, manquant d’éléments factuels en réponse, décide d’une écoute qualifiante. O my soul jaillit des baffles. O my soul! Bien avant le pont, nous entrevoyons des anges. Nous ne pouvons qu’admirer ces savantes grilles d’accords qui forment la chanson. Après négociation, j’emporte l’œuvre pour 100€ (les 2/3 du prix initial: mais quel est donc le VRAI prix des vinyles?).

Radio City : O my Soul


Si Radio City parfume les thymies avec des pépites telles September gurl ou Back of a car, qu’en est-il du reste de la discographie du groupe?
 #1 Record - 1972, 1er album du groupe, oscille entre balades saphiques et pop ouvragée, une sorte de peinture à la gouache, un pastel. L’écoute génère des images champêtres, enregistrements faussement campagnards, sorte de Music from big pink anglais - The Band – 1968. Enregistré par un quartette mais fruit d’une hydre à deux têtes, il est franchement moins power que Radio City, second Lp façonné en trio, ceci expliquant peut-être cela. Le 3ème et dernier essai du combo, quant à lui: The third album, acétate de 1975, premier pressage en 1978, semble traîner son désespoir d’une face à l’autre. C’est à peine si un rayon de lumière froide éclaire pâlement certains titres. Essentiellement le reflet de l’âme torturée d’Alex Chilton, guitariste/chanteur du groupe, il brille pourtant d’une lumière sidérante, dentelle givrée scintillant d’éclats moirés sous l’œil bienveillant d’un soleil blanc. Kangaroo en est l’illustration parfaite. Malgré ses indéniables qualités et ce patronyme prémonitoire, la formation n’atteindra pas le statut de star, si ce n’est dans le cœur de ses indéfectibles fans.

Radio City : September Gurls


Je découvre ces joyaux par la lecture d’une chronique de Phil Man dans sa Discothèque rock idéale, le pouvoir des mots imprimés générant des envies d’écoute. Je lui touche un mot sur l’amour que je porte à Radio City lors d’une convention du disque à Champerret. Manoeuvre, cet homme de média, certes modéré, me répond d’un anorexique: «Le 1er album du groupe a ses partisans». Par chance, je me suis déjà fait mon propre avis sur le sujet.
Trait commun aux trois enregistrements: un son extraordinaire, notamment celui de la batterie. La galopade d’un Tom à l’autre qui tourne dans la pièce au sortir stéréophonique des enceintes sur Back of a car est à lui seul une raison suffisante pour acquérir Radio City

Big Star : Back of a car


Bien entendu, au format vinyle. Le son cristallin des guitares n’est pas en reste, ac-crunchant l’auditeur par de multiples broderies. A ce propos, comment le guitariste fait-il chanter de concert voix et doigts? Être capable d’une telle dissociation relève de la schizophrénie. Cette aura mystérieuse sied à merveille à l’alchimie qui règle les chansons. Le second album, mon préféré, se clos par une fêlure, une interrogation: Tout cela a-t-il un sens ?. La question contient la réponse: Rien ne m’est plus. Cette petite balade désespérée, une minute cinquante de voix/piano, introduit le chemin qu’empruntera le groupe en phase terminale.
« I’m in love with a girl
Finest girl in the world
I didn’t know I could feel this way.
Think about her all the time
Always on my mind
I didn’t know about love.
All that a man should do is true
I didn’t know this could happen to me ».

Le rêve aura duré trois ans, entre 1972 et 1975. Trois petit tours et Pfuit, disparu. On peut s’interroger sur cet insuccès: manque de quelque chose ou trop d’une autre? Découvrir un tel groupe sur le tardne peut qu’enjoindre à penser: Est-il raisonnable de saturer continuellement ses plaisirs au risque de se lasser un jour et de banaliser la source de ces puissantes giclées hormonales? Gardons le secret espoir qu’une perle rare attend notre main dans quelques bacs poussiéreux au fond d’un magasin.

Big Star : Kangaroo


A propos du dernier né: Third album, il est également nommé Sister lover. Un excellent label lâche une réédition vinyle en 2007 et je profite de cette occasion pour en faire l’emplette… la cire crachote! Le disque tout neuf petzouille! Dans le doute, j’en rachète un exemplaire: idem! Foutus soi-disant professionnels incapables de graver un vinyle correctement! Par chance, il existe de l’objet un pressage français de 1978 ou un canadien de 1985. Sur ces deux enregistrements, pochette différente (une autre encore au format CD), l’ordre dans lequel s’enchaînent les morceaux diffère ainsi que certains titres. Qu’à cela ne tienne, nous posséderons les deux! Chose faite, le collectionneur adopte la position dite du Lotus. Parce que, pour le contenu, l’impression de désespoir passée, c’est du cachemire à nouveau qui caresse son âme. 

Thierry Dauge 

Discographie


  • #1 Record, 1972
  • Radio City, 1973
  • Third/Sister Lovers, 1978
  • Columbia, enregistré en concert à la Missouri University en 1993 à l'occasion d'une reformation In Space, 2005

Big Star -  Trois albums dans les années 70, c'est le groupe de Chris Bell, Alex Chilton, Jody Stephens et Andy Hummel. Le deuxième album Radio City touche au sublime: un heureux voyage au pays du bonheur.

mardi 10 octobre 2017

Quand les DOGS chantent en français

Quand les DOGS chantent en français

dominique laboubee
Les Dogs de Rouen - Dominique Laboubee

Dominique Laboubée le chanteur, guitariste, leader et âme des Dogs est décédé le 9 octobre 2002. Un homme à part, passionné par son art, le rock des Dogs, un style qu’il avait façonné, modelé avec son cœur et son âme pendant près d’une trentaine d’années. Même si les Dogs n’ont pas bénéficié d’un succès discographique pourtant mérité, force est de constaté que leur périple incessant sur les routes France, de Navarre et pour finir au States, n’aura pas laissé insensibles les nombreux aficionados qui reconnaissent aujourd’hui la profondeur et l’évidence d’un tel groupe dans le paysage culturel rock français, bien au de-là de Rouen, si chère à leur cœur. Triste anniversaire certes, mais occasion évidente de se remémorer les Dogs, et particulièrement sur ce post, les chansons en Français des Dogs, eux qui ont pourtant majoritairement utilisé la langue de Shakespeare sur l’ensemble de leur compos. Un Shake up des Dogs de Rouen version frenchy dans le texte.

«J'aime quand ça va vite et qu'il y a une mélodie.»  - Dominique Laboubée
On a souvent évoqué Les Dogs, le mythique groupe de Rouen sur ce blog, et on continuera, soyez en sûr… La quasi-totalité de leurs chansons, due à la plume riche et abondante de leur chanteur-leader-mentor Dominique Laboubée, sont écrites en Anglais. En effet, Dominique n’a écrit que très peu de titres en français, et on ne peut que le regretter quand on voit la qualité de ceux-ci.
En effet, en grattant bien dans leur discographie, quelques pépites jaillissent au hasard des sillons.
Ainsi en 1980 parait leur premier 45 tours, avec ce titre imparable:

Les Dogs : Cette ville est un enfer

Le Dogs : Trouble-fête 

En 1983, c’est Secret qui vient chatouiller nos oreilles


Et en 1984 - Mon cœur bat encore


En 1999, c’est carrément 4 chansons dont on nous gratifie, toutes issues du rare A different kind avec :

Le Dogs - Entre 2 feux 


Les Dogs - Tout ce qu’elle veut 


Les Dogs - La belle saison 


Les Dogs - Fier de ne rien faire , crée au départ pour les Olivenstein Rouennais


Alors on peut tirer des plans sur la comète, refaire le monde: et si, et si ils avaient chanté en Français? Si ils avaient voulu être moins puristes et s’ouvrir au grand public? Est-ce qu’ils n’auraient pas décrocher la timbale en lieu et place des insu...portables Telefon?
Tout ceci n’est que palabres: un disque sur la platine, "On est les DOGS et on vient de Rouen". Tout le reste est superflu...

Etienne Frelet

samedi 7 octobre 2017

Graham Maby - Joe Jackson

Graham Maby et Joe Jackson

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Kurt Cobain - Paroles

Kurt Cobain - Paroles

Kurt Cobain

La télévision est la chose la plus diabolique de la planète. Précipite-toi à cet instant même sur ta télé et jette-la par la fenêtre, ou fourgue la pour acheter une meilleure chaîne stéréo.
Kurt Cobain

mercredi 4 octobre 2017

Janis Joplin

Janis Joplin

Janis Joplin
Janis Joplin

Hommage

Elle fait partie du sinistre et illustre club des 27, tout comme Brian Jones,Jim Morrison, Jimi Hendrix, Kurt Cobain ou Amy Winehouse, Janis Joplin est décédée le 4 octobre 1970 d'une overdose, à l'âge de vingt sept ans. Sa première grande reconnaissance aura lieu au festival pop de Monterey en juin 1967 en compagnie du groupe Big Brother and the Holding Company. Il partageaient alors l'affiche avec quelques noms prestigieux, il y avait entre autres Grateful Dead, Jefferson Airplane, The Who et Jimi Hendrix Experience. Le magazine Rolling Stone a classé Janis Joplin 46ième sur sa liste des 100 plus grands artistes de tous les temps et 28ième parmi les 100 plus grands chanteurs de tous les temps.
Amy Berg, auteur du documentaire Janis consacré l'histoire de la chanteuse a déclarée:
«Janis Joplin est devenue autant un symbole féministe qu’une légende musicale.»
Chanteuse charismatique, capable d'hypnotiser les foules de son aura magnétique, Janis Joplin chantait d'une manière tellement inédite avec sa voix roque et cette présence scénique unique, son style fantasque et excentrique, son personnage de Rock Star et sa façon toute personnelle de rentrer en communion avec son auditoire.

Son personnage semble profondément gravé dans l'inconscient collectif:

Particularité chez Janis, si personne n'a oublié ses chansons, son personnage semble encore plus profondément gravé dans l'inconscient collectif. Janis, bien au de-là de son addiction aux drogues et à l'alcool était un personnage vivant, une femme de cœur, vulnérable et lumineuse qui avait rapidement compris l'importance de tenir sa place dans un univers masculin encore à l'époque hostile à l'émancipation féminine. Certainement l'une des premières femmes indépendantes dans le monde du Rock, un personnage sensible certes, mais également une femme à poigne, à l'énergie parfois quasi virile, ayant érigée dans ses combats la défense de la minorité noire, l'anti-capitalisme et la libération sexuelle... évidemment. Un statut qui lui confère encore aujourd'hui une place quasi iconique.
A ton bon souvenir Janis, tu resteras une artiste fascinante.

Auguste Marshal

The Rolling Stones - Black and blue

The Rolling Stones : Exit my Taylor, welcome Wood, le bois des Richards. 

rolling stones

 Black and Blue - 1976

Fool to cry, c’est pour la drague. En fin praticien, un copain possède le 33 tours d’où est extrait ce titre: Black and blue - 1976. Les Stones, ce sont les 60’s, les 70’s, les 80’s, les … fin. Les 80’s? Subjectivement, le groupe se sépare (se saborde avec Emotional rescue?) en 1978, après avoir publié Some girls. «Mais si je dis ça, je casse mon image, ce serait dommage, ce serait dommage» (A. Souchon). Alors que j’ai repoussé la double initiation Stones/Beatles à la trentaine, atteinte dans les 90’s, contextuellement, ces deux formations n’existent plus. 
Pour les Stones, un premier contact relatif a pourtant eu lieu dès 1973 avec Angie. En 1976, tout naturellement, dans un monde musical radiophonique en partie dominé par les slows: Sailing, If you leave me now, Hotel California, Fool to cry prend le relais du chemin pierreux: de la glu à souris! Côté muscle, comme beaucoup d’autres cette année-là, je crois à tort que It’s only rock’n’roll figure également sur Black and blue. Titre inusable, il est en fait le seul édifice d’un album éponyme. Ça, sent la fin de règne, l’épuration, dans le sens épurer son propos… ou l’affadir. 

The Rolling Stones : Fool to cry


Déjà, les critiques rock creusent la terre meuble des partitions Jagger/Richardsienne à la poursuite de leurs cercueils respectifs: hors de question d’enterrer ces deux-là ensembles! Black and blue? Cette daube sans saveur ni tenue?Jalousie. Une fois Black and blue acquis, je m’aperçois que je connais très bien Hot stuff, le titre pseudo funk qui introduit la Face A. Le 45 tours trône dans le juke-box du camping où je tente chaque été et je l’ai joué un nombre de fois incalculable. 

L’écouter, par assimilation d’idées, m’emporte vers des rivages blonds où des sylphides virevoltent, divines désincarnations sépia. «Mais de quoi tu causes, là? C’est le pire de tous les disques des Rolling Stones: sitôt sorti, sitôt soldé». Mélopée lancinante issue des tabloïds et reprise par la rue. Inébranlable, seul dans mes charentaises à l’effigie du groupe, je persiste et vote pour. C’est que, outre celles précitées, d’autres chansons présentent des qualités musicales indéniables. Sans avoir à en rougir, on peut cite: Hand of fate, carrément Stones, Hey negrita, très exotique ou Crazy mama la somme des deux. Cinq titres sur huit m’apparaissent susceptibles de titiller agréablement la chaine des osselets. Ils ne sont pas si nombreux les disques où l’on peut sauver plus de deux ou trois plages… sur douze! Alors, cinq sur huit! En matière de qualité, d’assemblage cohérent de sons, qu’en est-il de la production récente des Stones? Blue and lonesome en 2016? C’est moi qui l’écris, c’est ce qui se dit...

The Rolling Stones : Hey Negrita


Sur la pochette de Black and blue, on a l’impression que Richards éructe dans l’oreille de Jagger. Un poisson hors de l’eau ou un junky hors d’héro, entamé mais jamais cramé comme tant d’autres de ses contemporains. Qui a lu son autobiographie sait que nombre de ceux-là en sont morts et que seule une constitution d’airain l’a sauvé: Dieu aime les cavaliers de l’apocalypse. Attendri, il lui accorde enfin un compagnon à sa mesure, un autre rescapé, l’ami Ron Wood. Propre autobiographie faisant, une balade dans la pharmacopée universelle nous est proposée, sa propre valise ainsi que celle de nombreuses autres Stars du rock, Keith Moon en tête. 

The Rolling Stones : Crazy mama


En conclusion, même si Black and blue n’apparait pas comme une Pierre précieuse telles Beggars banquet, Let it bleed ou Sticky fingers, reconnaissons-lui un costume suffisamment bien coupé pour ne pas être déclassé de leur garde-robe. Et puis, la langueur ensoleillée qui baigne la psyché après l’avoir écouté colore toutes les grisailles du monde. Black c’est leurs âmes, Blue leur repentir.

Thierry Dauge



L'album Black and Blue des Stones sort en avril 1976, un disque souvent mal aimé. On y découvre les premières apparitions de Ron Wood à la guitare, présent sur quelques titres. Amour et Désamour des aficionandos, et même si Black and blue n’apparait pas comme une Pierre précieuse telles Beggars banquet, Let it bleed ou Sticky fingers, Thierry Dauge lui reconnaît dans ce post un costume suffisamment bien coupé pour ne pas être déclassé de leur garde-robe.