jeudi 30 novembre 2017

Tom Petty - Mary Jane's Last Dance

Tom Petty and the Heartbreakers - Mary Jane's Last Dance

Tom Petty and the Heartbreakers

Mary Jane's Last Dance

Tom Petty est décédé d'une crise cardiaque le 2 octobre 2017 et on ne cessera jamais de souligner l'importance que ce songwritter a eu dans l'histoire de la musique. Parmi ses plus grands succès, on citera évidemment Refugee, Don't Do Me Like That, I Won't Back Down ou encore  Learning to Fly. A titre personnel, je décernerais la palme à ce titre  qui supplante à mon sens la majeure partie de sa création. Mary Jane's Last Dance, l'une de mes chansons favorites de Tom Petty sortie en single, un titre absolument parfait sur le plan de la construction et de l'intensité. Un couplet au verbe fécond scandé à la manière dylanienne sur un riff de guitare aiguisé, ou les mélodies à l'harmonica répondent harmonieusement aux incantations sèches de Tom Petty. Et puis soudain, tranchant ce qui aurait pu être une classique folk song aux accents rock, le refrain nous surprend, limpide et lumineux, dévoilant son sens aigu des harmonies pénétrantes, et ouvrant la voie à ce chant devenu d'un coup stellaire. La puissance d'une intensité grandissante au son du sublime mariage des chœurs renvoie un niveau d'émotion salutaire, propice à faire vibrer le palpitant.
Mary Jane's Last Dance, c'est comment dire, un sentiment de plénitude qui vous propulse sur les hautes sphères du plaisir intacte.

Tom Petty and the Heartbreakers - Mary Jane's last dance


Mike Campbell qui est le guitariste des Heartbreakers raconte que la chanson s'est construite alors que Tom Petty et son groupe travaillait sur une nouvelle compos au départ intitulée Indiana Girl. La chanson semblait accomplie, mais le producteur Rick Rubin a suggéré de casser le riff pour attaquer le refrain. Le rendu musical était intéressant, mais le texte ne collait plus à la musique. Une semaine plus tard, Tom est revenu avec ce nouveau chorus: "Last dance with Mary Jane"... la chanson structurée telle qu'on la connaît aujourd'hui.

Le texte poétique de Mary Jane's Last Dance relate l'histoire d'une jeune fille indienne qui se perd peu à peu dans les limbes de ce monde moderne, et le clip réalisé par Keir McFarlane a remporté à l'époque la meilleure vidéo masculine au MTV Video Music Awards. On y voit Tom Petty voler à la morgue un cadavre interprété par la sublime Kim Basinger. Lorsqu'il la ramène à la maison, il l'habille dans une robe de mariée et danse avec elle. Puis il la transporte dans une camionnette et la jette dans l'océan. Mystère et "glauquerie" jusqu'à la dernière minute, la belle ouvre enfin les yeux alors qu'elle s'enfonce dans l'océan.

Auguste Marshal

Tom Petty and the Heartbreakers : Mary Jane's Last Dance. N'y allons pas par quatre chemin, ce titre provoque en moi un sentiment de plénitude qui me propulse sur les hautes sphères du plaisir intacte. On se souvient évidemment de l'admirable clip avec Kim Basinger, mais ce titre à la structure absolument parfaite nous rappelle combien Tom Petty était un songwritter talentueux.

mercredi 29 novembre 2017

Sex Pistols

The SEX PITOLS - On s’en bat les cagolles!

sex pistols
Sex Pistols

1977 - L'album incontournable

J’entre en seconde au lycée bleu - Argenteuil - alors que les Sex Pistols font la couverture de tous les magazines. En août 1977, le n°109 de Best n’échappe pas à la règle. Je me goberge du contenu de mon magazine préféré de telle sorte qu’au mois d’octobre, à la sortie du disque, je suis contraint de l’acheter (comment passer à côté?). Il faut se rendre compte par soi-même. Dans le linéaire du supermarché, à une époque où acheter des disques représente une démarche identitaire, il y a le choix entre les éditions Virgin ou Barclay: le grand luxe! Je choisis celle de chez Barclay. Si l’Angleterre a les groupes, nous, français, savons presser du vinyle!

Un jour de 1978 (je pense …), je prête la galette à un copain et ne la récupère jamais. Lorsque je la lui demande, il me répond qu’il a honte de me la rendre dans l’état où elle se trouve à présent. Nous faisons donc un troc, le Pistols contre deux 45 tours: Ballroom blitz de Sweet et This town ain’t big enough for both of us de Sparks. L’année dernière, je me décide à faire un petit voyage dans le passé et récupère un pressage Barclay de l’objet. Rasséréné, tout tourne à nouveau rond au pays de ma collection.

Sex Pistols : Anarchy in the UK


On ne peut parler des Sex Pistols sans parler du punk et on ne peut parler du punk sans parler des Sex Pistols. Les canons du punk viennent des Pistols et plus particulièrement de deux de ses membres: Sid Vicious pour la méchanceté et la bêtise, Johnny Rotten pour la voix, l’attitude et le regard de requin complètement marteau. Il toise le monde via les deux billes plus ou moins divergentes de son regard fou: «J’ai un look de rat d’égout, je couine comme un rat d’égout et je vous emmerde! Je suis Johnny Rotten». Ce type est une icône, l’égal d’un Dieu. S’il y a beaucoup de candidats au poste, il est le seul à le décrocher en 1977. De fait, il représente le punk à lui tout seul. Très simple de le prouver. Sur ce disque, vous remplacez ses exaltations verbales par les vocalises d’un bon vieux chanteur un peu couillu et vous obtenez… un disque de hard rock, exit le punk à l’anglaise. Certains avanceront qu’à cette condition le Lp pourrait être qualifié de punk rock à l’américaine, mais ça n’est pas du tout la même chose. Le Punk, c’est anglais, ça ne peut être qu’anglais: les banlieues grises londoniennes, le chômage Thatchérien et l’éducation en blouse à blason, les casquettes et serre-têtes sur oreilles bien dégagées. Le punk c’est le pays des écoliers fourbes en short et sourires en coin, comme Angus Young sur la pochette d’Highway to hell, ou des petites frappes à la lippe méprisante comme celle d’Alex dans Orange mécanique. Indubitablement, c’est l’apport au genre d’un Johnny Rotten qui fait toute la différence entre le Punk et le punk rock. Si le Vicious compte aussi, c’est essentiellement pour les frasques de sa légende personnelle.
Sex Pistols

Shooteur de little song, je concocte un titre intitulé: La p’tite punk, dont les paroles sont constituées d’onomatopées. L’inspiration vient des chansons de Never mind the bollocks. J’y puise des saillies du Johnny, envolées lyriques rendues phonétiques par la diction et l’accent propre à leur interprète. Mais m’y engager cœur et âme n’y suffit pas. Je n’arrive pas à l’ourlet de son froc à carreaux. Mes vocalises tombent comme une tarte aux quetsches où les siennes embrasent la tourmente. Johnny Rotten est unique et cette unicité fait de lui un être indispensable au rock. D’ailleurs, Neil Young le chante dans Hey, hey, my, my: Le rock? «This is the story of Johnny Rotten». Le jour où il disparaitra, Brassens l’a chanté bien avant tout ce bazar, jamais le trou ne se refermera.

En matière de chansons, cet album renferme des canons. Les titres sont exemplaires de hargne, de mélodie et de perfection. Ces petits bijoux tournent comme des horloges atomiques. Chaque élément trouve miraculeusement sa place au moment opportun, générant un tout indissociable. Le rôle joué par le producteur dans l’atteinte de cette excellence n’a pas fini de faire couler de l’encre. Mais peu importe, seul le résultat compte et le reste: «Never mind...». Pour ma part, sur l’apport de chacun à la qualité du produit fini, comme aucun enregistrement n’a suivi et que, entre les deux, Glen Matlock a été débarqué … oui, le bassiste mésestimé. Reste la dissection de l’après Pistols pour se faire une idée. Rotten, redevenu Lydon, a fondé PIL. Expérimental, fantastique ou carrément naze, tous ces commentaires peuvent s’appliquer aux deux premiers albums de son nouveau groupe, tous sauf : «C’est du Pistols». Pour Steve Jones on peut retenir deux enregistrements, un avec Paul Cook dans le groupe The Professionnals, l’autre au sein des Neurotic Outsiders. Dans ce dernier, même s’il est de qualité, on entend du punk rock à l’américaine. Dans le premier: rien de mémorable. En tous cas, nous sommes loin, très loin de Never mind the bollocks. Pour moi, ça suffit. «Never mind…» (tiens, tiens … le Nirvana?) est le fruit d’une alchimie, d’un contexte et d’hommes réunis autour d’une même cause: s’éclater. 
Le cloner? La formule magique a fondu dans le vinyle. Et puis le contexte diffère et certains des hommes sont morts à présent ou artistiquement secs. J’ai lu quelque part que ce bon Ritchie Blackmore pense que chacun possède en soi un nombre de chansons limité à écrire. Pour les membres des Sex Pistols, la limite a été atteinte dès le premier essai. Il ne reste qu’un microsillon et des images. C’est peu, certes, mais quel héritage!

Sex Pistols : God save the queen


Ma carrière de spectateur n’ayant commencé qu’en 1978, je n’ai jamais vu les Sex Pistols en action. Pourtant, ils ont refait une série de concerts dans les années 2000 … dans des stades! A quoi bon? Les Sex Pistols, j’aurais voulu les vivre dans une salle comme le Divan du Monde, dans la sueur, la fumée et les mollards, avec le post ado au collier chaine/cadenas au volant de sa basse. Par expérience: Johnny Winter, Chuck Berry… la légende vit d’avantage en nous. Après tout, ils sont nombreux ces jeunes groupes dithyrambiques qui méritent qu’on rejoigne leur following. Et puis, il y a ces disques, tous ces disques au sommet desquels siègent les indispensables des meilleurs, les récipiendaires de la fameuse île déserte. Never mind the bollocks trône tout en haut de la pile. Alors, pensez, sur l’île déserte...

Thierry Dauge 

1977, Never Mind the Bollocks... l'album incontournables des Sex Pistols. On ne peut parler des Sex Pistols sans parler du punk et on ne peut parler du punk sans parler des Sex Pistols.
En matière de chansons, cet album renferme des canons. Les titres sont exemplaires de hargne, de mélodie et de perfection. Ces petits bijoux tournent comme des horloges atomiques. Chaque élément trouve miraculeusement sa place au moment opportun, générant un tout indissociable. Le rôle joué par le producteur dans l’atteinte de cette excellence n’a pas fini de faire couler de l’encre. Mais peu importe, seul le résultat compte et le reste: «Never mind...». Commentaire passionné et admiratif signé Thierry Dauge.


mardi 28 novembre 2017

Lemmy Kilmister - Paroles

Lemmy Kilmister - Paroles

Lemmy Kilmister - Motörhead
"Nous ne faisons pas du heavy metal. Nous étions un groupe de rock'n'roll. Nous le sommes toujours. Tout le monde nous décrit comme faisant du heavy metal alors que je leur dis que c'est le contraire. Pourquoi les gens n'écoutent pas?"

(Lemmy Kilmister, The Independent, 2010)

samedi 25 novembre 2017

Cure - The Head on the door

The Cure - The Head on the Door


the-cure-the-head-on-the-door-1985

My head on the door was a dream...

The Head on the door, c'est incontestablement le grand virage pop des Cure déjà en partie amorcé par Robert Smith sur The Top, le précédent opus du groupe. Sorti en août 1985, The Head on the door est écrit et composé intégralement par Robert Smith, et il marque une rupture définitive avec la sombre,  hypnotisante et magistrale trilogie  Cold Wave: Seventeen Seconds, Faith et Pornography.  
Cure accède grâce à ce disque à une renommée internationale avec des titres plus populaires qui vont se loger rapidement aux sommets des Charts. Personne n'a oublié le ras de marée provoqué par In Between day's et Close to me, les deux singles qui ont propulsé la notoriété mondiale de Cure.

The Cure : Push - Live 2012


Malgré l'efficacité incontestable d'In Between days soutenu par une rythmique endiablée, les perles de l'album ne sont pas à mon sens les plus grands succès, bien qu'ils aient eu le mérite de populariser aussi bien l'album que le groupe. Je placerais volontiers dans mon Top trois, le puissant Push, avec son intro à rallonge et ses Riffs incisifs Go Go Go', A night like this l'un des titres les plus porteurs de cet album logé quelque part entre mélancolie envoûtante et fougue impétueuse, et le précieux et nébuleux Sinking avec cet accord de piano démembré en intro, et la sensation insensée de sombrer sans fin dans les limbes de cette musique souterraine et mystique... du grand Cure!

The Cure : Sinking - The Head on the door


L'une des grande force des dix titres de cet album réside encore dans l'hétérogénéité des compos. Une exploration évidente de nouveaux espaces, croisant l'indomptable noirceur désormais légendaire du groupe avec des tendances beaucoup plus rythmées, voir même carrément pop sur certains titres. Une production léchée signée Dave Allen pour un album porté également par le retour historique Simon Gallup - 18 mois de brouille - en qui Robert Smith voue une confiance finalement exhaustive. Une réconciliation probablement essentielle pour l'équilibre du groupe, marqué également par l'arrivée du batteur Boris Williams et de Porl Thompson, ex-guitariste de la période pré-historique d' Easy Cure - 1977 - et également beau-frère de Smith. Lol Tolhurst, l'ami d'enfance de Robert (cette fois, période école maternelle...) a laissé sa place de batteur optant pour un synthétiseur désormais inhérent à ces sonorités Pop, Rock et New-wave qui vont peu à peu opérer la transmutation du son Cure. Cela dit, toute époque confondue, The Cure demeure un groupe unique de part sa différence et son indifférence à l'imitation. Reconnaissable en un instant, incomparable par nature, un groupe incontournable et essentiel.

The Cure : A night like this - The head on the door


In Between day's marquera le fer de lance de cette nouvelle époque,  la Curemania est en marche portée par le clip de l’ingénieux Tim Pope, glorifiant les tignasses échevelées, l'esthétique équivoque, rouges à lèvres au vent, tenues vestimentaires sombres et hors du temps, dans les mouvements enivrants d'une caméra déferlant sur le groupe (à vous en rendre malade...) tout cela pour l'époque, il faut bien l'avouer, était franchement percutant.
cure

Si la mélancolie sombre des débuts dégouline encore des paroles de Robert Smith, le nouvel ère du succès emporte les Cure dans un mouvement d'euphorie, les premières scènes gigantesques, les fans en total mimétisme avec leur obscur et nonchalant gourou.  Bien au de-là d'un simple disque, The Head on the door marque le virage ascensionnel du groupe. La fin d'une histoire pour certains, le commencement d'une aventure pour les autres.

Auguste Marshal

The Head on the door, c'est incontestablement le grand virage pop des Cure déjà en partie amorcé par Robert Smith sur l'album The Top. Sorti le 13 août 1985, The Head on the door marque une rupture définitive avec la sombre,  hypnotisante et magistrale trilogie  Cold Wave: Seventeen Seconds, Faith et PornographyCure accède grâce à ce disque à une renommée internationale avec des titres plus populaires qui vont se loger rapidement aux sommets des Charts. Personne n'a oublié le ras de marée provoqué par In Between day's et Close to me, les deux singles qui ont propulsé la notoriété mondiale de Cure, et pourtant ce sont certainement loin d'être à mon goût les meilleurs titres de l'album. The Head on the door : la fin d'une histoire pour certains, le commencement d'une aventure pour les autres. 
the-cure

vendredi 24 novembre 2017

Blond - Ep Cheap

Blond - Ep Cheap

Blond
Blond

Blond: Idiocracy et alchimie

Nous les avions découvert début 2017 avec un premier EP prometteur intitulé Idiocracy qui avait eu le mérite de nous révéler ce groupe actuel aussi créatif qu'accompli. A peine quelques mois écoulés, le groupe Blond remet le couvert avec une brillante nouvelle auto-production. Et si le niveau du premier cinq titres avait été propre à nous renverser, il est évident que la teneur de Cheap, monte d'un cran le niveau. Ils faut dire que ces quatre compères en ont sous le capot. Musiciens expérimentés ayant déjà tirés leurs guêtres dans de nombreux groupes (Astonvilla, Appleshift, Underdogs, Sinclair...), Blond comprend en son sein deux ingénieurs du son studio chevronnés ce qui, vous en conviendrez, outre les facilités accrues d'enregistrer, donne quelques indices éloquents quant au niveau qualitatif de la production.
Et pourtant, les belles productions ne font pas forcément l'alchimie des grands disques, et c'est peut-être là où l'on découvre la véritable force du groupe. On serait évidemment tenté de citer quelques tonalités influentes, Radiohead, Red Hot Chili Peppers, Muse, ou les Foo Fighters afin de dépeindre ce rock à la fois moderne et pourtant originellement inspiré.

Blond - Good God


Mais Blond est une entité nouvelle, portée par un talent de composition manifeste, des musiciens redoutables et un chanteur à la tessiture large. Je m'emballe... pas forcément, il suffit de se laisser emporter par la profondeur extatique de Crazy, ballade puissante et déchirante, dont le refrain bouleversant nous traverse littéralement. Les chœurs s'y fondent dans une danse sombre et enivrante. Un titre brûlant d’émotion et d’intensité, qui sillonne les sensations, du bas astral aux sommets étoilés. Et soudain, un hurlement de Tony, le refrain nous ébranle: I’m Crazy... l’émotion est palpable.
Et oui, la musique c'est sensationnel, c'est émotionnel avant tout, et là, embarqué sur le navire, elle laisse soudainement place aux images embrumées de l'esprit,  la terre promise au loin, inatteignable et pourtant si proche, le film est dans la tête, porté par la musique... coup de cœur pour ce bijou à peine sorti de son écrin.
(Crazy, à découvrir sur le site du groupe Blond : www.blondidiocracy.com ).

Blond : Draw me out


Ne vous méprenez pas, ces Blond sont résolument Rock!  Les trois autres titres du EP sont estampillés High Sound, pur rock, ils dégagent une énergie aussi fun que brutale portée par le tranchant des guitares, une rythmique solide et méchamment efficace, et un clavier aussi fou qu'une deuxième guitare (mention spéciale aux arrangements...). Cerise sur le gâteau, ils n'ont pas oublié d'être simples, sympathiques et drôles. Preuve en est grâce à cette récente rencontre Hangout: ils nous ouvrent les portes du studio et nous présentent Cheap, leur nouvel EP.
Merci Blond!



Auguste Marshal

Jimi Hendrix - Paroles

Jimi Hendrix - Paroles


Jimi Hendrix
Jimi Hendrix

"J'ai l´intention de former un orchestre symphonique avec 12 violons et trois joueurs de harpe et nous peindrons des tableaux de l'univers."
"Je suis tellement bien imité que j'ai entendu des guitaristes copier mes erreurs."
"Si je ne te revois pas dans ce monde, rendez-vous dans le prochain."  (1968)

Jimi Hendrix

mercredi 22 novembre 2017

Les Stunners

Les Stunners

Les Stunners
Les Stunners

Les Stunners : un album et puis s’en va…

Un style de musique n’a jamais vraiment percé dans l’Hexagone: le Rhytm'n'blues. Les States ont eu Sam Cooke, Otis Redding ou James Brown. Nous, nous avons eu Vigon (dans le milieu des sixties) et puis… plus rien.

VIGON : Harlem shuffle


Plus rien, jusqu’en 1982 ou apparaît le groupe qui nous intéresse aujourd'hui: les Stunners!

Crée en 1978 à st Ouen, le line-up original comprend: Claude Fort à la basse, Hubert Evrard à la batterie, Philippe Bouchey à la guitare et au chant, Rachid Kheloufi à la guitare, Georges Belicha au piano et Said Houmanoui au sax. En 1981, lors d’une tournée, ils offrent aux spectateurs un 45 tours auto-produit. Puis, Alain Bentabou remplace Claude à la basse, mais surtout arrive à l’harmonica et au chant un transfuge de Little Bob Story, Mickey Blow. Son apport sera déterminant dans le son du groupe. En 1982 sort leur premier titre Sans revenir, enregistré au studio Garage

Les Stunners : Sans revenir




Leur premier simple sort chez Virgin, Quand j’ai besoin de toi, suivi par l’album en 1984: Rockomondo. Superbe album qui regorge de pépites, portées par la voix rauque de Philippe Bouchey

Stunners : Quand j'ai besoin de toi




Mais les Stunners en Live, c'était avant tout une énergie rock'n'roll aux accents parfois rythm'n'blues. La séquence qui suit malgré la qualité vidéo d'époque atteste de l'essence Rock et de la présence scénique du groupe, ça donne envie...

Les Stunners Live au Printemps de Bourges



Mais ce groupe, qui avait tout pour devenir un Dr Feelgood à la française, splitte après cet unique LP. Mickey Blow jouera avec Johnny Thunders et Dick Rivers. Il officie désormais avec le Blues Bastard Band de Little Bob. Quant à Philippe Bouchey, il devient prof de français dans un bahut de la région parisienne. Je vous dit, le Rock mène à tout...

Etienne Frelet 


mardi 21 novembre 2017

Jeff Beck - Paroles

Jeff Beck - Paroles


Avec les Yardbirds, on jouait au Crawdaddy à Richemond. Une sacrée époque ! C'était ma grande période de destruction de guitare, il y a bien longtemps. Je vous le dis, c'était bien avant Pete Townshend. Je n'essaie pas de dire : « Hey ! c'était moi le premier », mais quand même ... j'étais le premier ! À l'époque, Townshend n'était même pas encore avec les Who, il était avec les High Numbers et faisait du Tamla Motown .

Jeff  Beck - Best -1973.

samedi 18 novembre 2017

AC/DC

AC/DC


A la mémoire de Malcom Young, son frère Angus disait : 
 "Je vais où la guitare m’emmène". 
Prière qu'il dispose là où il est de son instrument favoris.

Variations

VARIATIONS : « Montres Nador … j’adooooore ! »

Variations
Variations

Les "Variations" ?

Dissertation sur JS Bach et ses Variations Godberg? 1696, par une erreur de frappe ou un doigt trop gros sur le clavier, devient: 1969? Le visuel de la pochette répond à la question : «No ». La célèbre année érotique qui, telle la comète de Halley, reviendra titiller les vertus en 2069, correspond bien à l’année berceau où ce splendide album de Hard Rock ou Heavy Rock ou Rock psyché ou «autre genre» a vu le jour. J’ai le choix des mots? Vous avez le choix du genre musical.
A la mi-temps des années 60, au moment où l’histoire des ressortissants français croise celle des peuples berbères et mauresques, trois des musiciens qui œuvrent à la destinée du groupe arrivent à Paris en provenance du Maroc. En 1966, profitant des opportunités offertes par la capitale, ils unissent leurs talents musicaux à celui d’un autochtone pour devenir: Variations. Leurs influences, du rock psychédélique au blues rock, affichent une filiation évidente avec Hendrix, le gaucher céleste. Les mutins la pimentent à l’occasion de darbouka ou autres percussions orientales. A cet effet, leur 3ème Lp: Moroccan roll  -1974 - contient des titres mêlant encore bien d’avantage leur orientalité au heavy rock. 

 Les Variations : Moroccan roll - 1974


Entre 1967 et 1969, le groupe tourne avec quelques pointures dont, notez du peu: The Soft Machine, The Pretty Things, Manfred Mann, Led Zeppelin, les francophones de Triangle ou, enore, the rocker national (celui qui s’offre Jimi Hendrix en 1ère partie d’un de ses spectacles à l’Olympia), Johnny Hallyday. C’est dire si ces garçons assurent!
Désireux d’afficher une carte de visite à l’avenant, ils se rendent à Londres en 1969 pour transférer leur fougue sur bande: «Nador» henné. 

variations-nador
Variations : Nador
Ce titre viendrait d’un mot arabe signifiant regard ou vision. Variations propose-t-il une médiumnité sur l’avenir musical ? C’est à juger. Pour le moins, le groupe porte un regard affuté sur son époque via des compositions empreintes de contemporanéité. Des morceaux comme Completely free avec l’usage d’une Cry Baby ou Waiting for the Pope s’apparentent aux propositions d’Hendrix, d’autres durcissent encore le ton tel What a mess et Generations ou tutoient un rock’n’roll à la Jerry Lee Lewis ou, encore, préfigurent une world music plus soft à base de piano. 

Variations : waiting for the pope


L’ensemble transpire les Gibson Les Paul copulant des Marshall à lampes réglés sur 10, forçant ainsi le chanteur à envoyer du bois. Pour le soutenir dans cette épreuve de force, façonnage typiquement 60’s, sa voix est noyée d’un écho musculeux. Si les 4 musiciens de Variations, tels que présentés sur la pochette, peuvent être assimilés à des hippies, ce n’est vrai que pour leur probable usage du narguilé, parce que pour la musique, ils donnent dans le brutal et, avec Nador, découpent vicieusement les tympans façon puzzle.

Variations : completly free


Existe-t-il une malédiction quant au succès à l’internationale des productions françaises? Il semblerait bien. A moins que la célèbre grande gueule du coq gaulois dressé sur ses ergots ait encore frappé? Un groupe du calibre de Variations, made in England or America, aurait fait dix fois le tour de la planète au lieu de finir sa carrière enfermé dans sa propre légende. Il faut préciser que leur second album Take it or leave it ne sort qu’en 1973, quatre ans après Nador! Qu’en est-il alors du following patiemment glané à force de tournées? D’autre part, ce disque consensualiste fait preuve de moins d’originalité, d’un écrémage musical moins savoureux. A contrario, Moroccan roll est trop identitaire pour capter un large public et Café de Paris - 1975 - avec un chanteur différent, tutoie des plaines sans sommet. Au même moment, la concurrence expulse des billigs des galettes par douzaines, allant jusqu’à publier deux albums dans l’année! Face à l’explosion et à la qualité des productions musicales des 70’s, le public ne sera pas si patient.
Reste ce premier Lp auquel on pourrait associer un célèbre slogan publicitaire un poil modifié quant à la réaction du curieux: "Montres Nador … J’adooooore!".

Variations
Variations

J’étais trop jeune pour Variations live à son apogée. Par contre, les traces laissées dans son sillage, pour qui cherche un peu, ne sont pas sans panache et laisse un goût de «reviens-y» inassouvi: Le 29 avril 1969 au Palais des Sports de Paris avec Hallyday et le 6 décembre 1969 à l’École Centrale avec Led Zeppelin, quand même!

Thierry Dauge


On retrouve la trace des Variations en 2006 avec quelques concerts au Petit Journal à Paris. en compagnie de deux membres originels du groupe, le guitariste Marc Tobaly et le chanteur Joe Leb.

Outre manche, les Variations auraient sans doute pu devenir des stars du rock seventies avec une filiation évidente avec Hendrix et Led Zep'. Sur scène, ils laissent l'image d'un groupe grandiose. Question héritage musical, quatre albums et une poignée de singles au début des années 70' et pourtant, les Variations étaient de calibre à se produire sur scène à l'époque en première partie d'Halliday ou de Led Zepplin'... bien dommage que la postérité ne leur ait laissé si peu d'étoiles.

vendredi 17 novembre 2017

SEX PITOLS - No Future? Part two

SEX PITOLS - No Future? Part two

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Fragile

Fragile

fragile
Fragile

1er album Without a fight - 17 novembre 2017

C'est une découverte pour nous, le groupe Fragile sort son premier album Without a Fight. Le projet est issu de la collaboration entre deux auteurs compositeurs David, chanteur, pianiste, batteur et Mathieu, bassiste et également guitariste. Un univers ambivalent, entre poésie de la vie et émotions primitives, qui se décline tout au long des treize chansons de l'album. Un voyage tantôt astral, tantôt terrestre, voir souterrain où les émotions planantes se confondent à la colère rageuse. Un cheminement déroutant qui nous entraîne dans l'univers profond de ces compositeurs surprenants. Question musique, on a envie de s'en référer parfois à Nada Surf, Linkin Park ou Evanescence, mention particulière au titre Sixtie Night qui ouvre l'album et à Either you or me, et puis lorsque les textes en anglais virevoltent soudain dans la langue de Molière certains chantés d'autres scandés, une étonnante présence s'installe alors, donnant à l'ensemble une atmosphère déroutante. Fragile peut-être, comme l'est parfois l'univers musical, mais comme nombreux le savent, ce qui est fragile rencontre souvent en son sein profondeur et force captivantes.

Fragile : Without a fight you Die


Les clips et visuels sont griffés par Laurent Seroussi, photographe, graphiste et réalisateur français ayant notamment travaillé avec Alain Bashung, Mathieu Chédid, Arthur H, Zazie, Ghinzu... En marge des contrées françaises, Fragile a travaillé avec l’ingénieur du son Joe Barresi (Queen of The Stone Age) à Los Angeles sur le mixage de cet opus, enregistré par Fred Norguet (Ez3kiel). Le groupe a également bénéficié du soutien du chanteur Cali et de ses musiciens, Without a fight  ayant été enregistré dans leur Studio de Rivesaltes.

Fragile est produit par Handle With Care - agence de communication alternative et de production artistique. L'album est disponible sur le site internet : www.fragilemusic.fr

Auguste Marshal

jeudi 16 novembre 2017

SEX PITOLS - No Future? Part one

Sex Pistols - No Future? 



Sex Pistols
Sex Pistols


Les Sex Pistols, histoire, légende et controverse... C'est aujourd'hui, un retour historique sur les origines de l'un des groupes les plus sulfureux de l'ère punk orchestré par Fernand Naudin. De la genèse en 1973 autour de Steve Jones, Paul Cook et Wally, à l'arrivée de John Lydon, Never Mind the Bollocks  en 77, la fin précipité du groupe moins d'un an après, le décès de Sid Vicious et la suite...  Une chronique en 2 parties de la vie tumultueuse et chaotique du groupe le plus emblématique de l'histoire punk : de 1973 à 2008!

Les Batmen de Grenoble

The Batmen : le Rock grenoblois des années 80'

The Batmen
The Batmen

The Batmen : les années 80 à Grenoble

Petit brin d'histoire, nous sommes en 1984 à Grenoble, trois compères se réunissent afin de créer un groupe Rock qui va secouer sévèrement les scènes rock indé de France et de Navarre pendant près de quatre ans. 
Les Batmen sont emmenés par leur chanteur et guitariste Roberto Lozano, chanteur guitariste au style scénique nerveux et aux accents sonores méditerranéens, ne devant qu'à son talent personnel une rage et une énergie absolument remarquable. Côté musique, les compositions sont magnifiques et enlevées, mettant en valeur une écriture musicale incisive et pourtant portée sur le sens de la mélodie. Get on Your Knees, Bubble skies, Do the swamp rock ou It Never ends sont de véritables scud, dont les versions vinyles (dure à trouver aujourd'hui) ajoutent à l'énergie, l'avantage détacher la profondeur des mélodies. On sent l'influence des Undertones dont ils reprennent d'ailleurs Teenage Kicks généralement en fin de concert.
La belle époque des Dogs, des RoadRunners, mais également des Mister Moonlight, Kid Pharaon et autres groupes de la scène indépendante de l'époque, où nombres d'entre eux se retrouvaient signés par les  label Closer et Danceteria...
Les quelques sessions Live des Batmen aujourd'hui visibles sur Youtube sont d'une époque où l'on ne filmait que très peu... internet n'étant pas encore l'oracle de la permanence du souvenir populaire...
J'ai toujours pour ma part ce coup de cœur pour The Beat - 1985 Closer Records -extrait de leur premier album intitulé éponyme, et qui fut pendant quelques temps le générique de mon émission de Radio sur la bande FM... souvenirs perso des années 90, pardonnez du peu...

The Batmen : The Beat



 Albums :

  • 1985 : The Batmen (Closer)
  • 1988 : Buble Skies (Closer

Singles et EP 

  • 1985 Do the swamp rock (Closer)
  • 1987 Get on your knees (Closer)
  • 1988 Bubble skies (Closer)
Les Batmen se séparent en 1988. A noter cette brève reformation pour un concert unique en 2010... un bon condensé d'énergie brute.

The Batmen Live 2010 :

batmen
Play List Batmen - Merci Gilles Barjot

 

 The Batmen : Do The Swamp Rock


The Batmen : Get on your Knees



mercredi 15 novembre 2017

The Saints - Tracks

The Saints - Tracks

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The Saints
Ce reportage d'une dizaine de minutes Tracks Arte  sur les Saints présente le fameux groupe punk rock australien emmené par son Leader Chris Bailey, un compositeur fugacement obstiné dans son art, malgré l'incroyable distance qui le sépara du succès tout au long de sa carrière. The Saints faisaient parti des pionniers de la scène punk et n'ont pourtant pas reçu les éloges dus à ce rang pourtant mérité. Le reportage commence d'ailleurs sous les très bons hospices de la reconnaissance: Nick Cave les considère comme des dieux vivants, Bob Geldof comme l'un des trois groupes avec les Ramones et les Sex Pistols à avoir changé la face du rock des seventies. Images Live et rencontre avec un Bailey artiste mais toujours anti-star, tel un capitaine encore à la barre d'un vaisseau fantôme. Le premier 45 tours n'était pas encore No Future, et pourtant il était Stranded.
Alors, malgré les contradictions inhérentes à l'humanité, comme l'a écrit Bailey lui même: Follow the leader.




The Saints : Stranded



mardi 14 novembre 2017

The Clash - Maintenant et pour l’éternité

The Clash - Maintenant et pour l’éternité

Clash
 Clash

Clash : From here to Eternity

Le quart de frère d’un copain par mariage m’initie au 1er album du Clash, c’est dire si ça vient de loin! Courant 1978 ou 1979. Je n’aime pas. Bien plus tard, je reconsidère mon point de vue: Career opportunity? Chanson incontournable. A la fin des 70’s, mon heavy-addiction trouble mon audition, me rendant sourd à tout autre genre musical. En 1980, un autre poteau m’envoie tout l’album London calling dans le «golliwog». Je n’aime pas non plus. Bien plus tard, Spanish bombs est stockée dans mon cerveau comme une chanson étant susceptible d’être jouée en boucle. La constatation est claire, pour peu que le support soit du vinyle, je développe un tropisme pour la première chanson des faces B des disques du Clash.

The Clash : Career opportunity


Je commence à reconnaître les qualités du groupe l’année à partir de 1981, période à partir de laquelle nous partons, avec mes potes de lycée, en vacances d’été du côté d’Argelès-sur-Mer. Un de ces potes porte une veste de drap noir sur un tee-shirt léopard, les cheveux empoissés de gel dressés sur la tête, bottes Harley aux pieds. Il arbore fièrement son look sur la longue rue qui longe la plage. Nous y circulons en compagnie de toute une faune: des punks, des hard rockeurs, des rastas, des campeurs. Tout ce petit monde se croise sans animosité ou embarras. Pour ma part: favoris, moustache et mouche style d’Artagnan, blouson en jean amputé des deux manches, javellisé dans le dos où un tag de peinture rouge clame: Judas Priest, patch du logo de Queen cousu main sur la pancarte. Un look plutôt hardos (?). Indéniablement, à cette époque, les membres du Clash ont bien meilleure allure que nous. Aujourd’hui, ils représentent LA référence en matière de look et d’attitude. Se pencher sur n’importe quelle photo prise entre les débuts du groupe et 1982 en fournit la preuve.

Clash
Clash
Je me souviens d’un reportage télévisé sur Strummer qui le présentait beuglant d’une voix moitié cassée/moitié fausse dans le micro d’une cabine d’enregistrement. Ou alors d’un Jones arrogant embrasant le monde derrière sa Les Paul Custom noire, une Black beauty à la sangle ultra fine qui saigne l’épaule déchirée du spencer pied de poule qu’il a endossé. Quand on connait le poids de la pin-up et le gabarit du jeune homme, on ne peut douter de sa détermination à en découdre. Décidément oui, ces mecs-là vivaient Rock.

Clash : Spanish Bombs


From here to eternity est paru en 1999, sous la forme d’un double live, une sorte de Best Off du Clash en vérité. Il couvre la période allant d’avril 1978 à octobre 1982. What else? Il n’y a que des projectiles blindés à pointes perforantes sur ces quatre faces, des mines anti médiocrité. Citons arbitrairement une chanson par face: Complete control, I fought the law, Guns of Brixton et The magnificent seven . Le Clash, roi du single. Vous en doutez? Alors, il faut vous procurez la Box collector - 2006 - qui regroupe dix-neuf de leurs 45 tours, versus vinyles of course! Ce Live est du même calibre: des singles exécutés comme il le faut, au moment où il le faut, dans l’ordre où il le faut. Son écoute est jubilatoire. Il génère l’envie d’exploser le quotidien, de brandir bien haut un poing serré.
Désormais, j’aime, J’ADORE Le Clash! Même un album plus décrié comme Combat rock m’apparait formidable. Rock the casbah, quand même! Il ne s’agit ni d’un groupe, ni d’une bande mais d’un gang. Ces mecs sont unis comme les doigts de la main, affutés comme un rasoir, durs comme la pierre et beaux comme des Dieux. Ce que je n’aime pas dans le jus d’une époque me transcende réchauffé dans une autre. From here to eternity fait beaucoup pour cet engouement, au quotidien. Qui ne comprend rien au Rock dispose de ce double Lp. Et l’initiation sera telle qu’elle créera une sempiternelle dépendance.

Clash : From here to Eternity


Horreur, malheur, je n’ai jamais vu The Clash en concert! Normal, ce n’est pas ma tasse de thé à l’époque où, au sommet de son art, le groupe sévit sur les planches du monde entier. Pour tenter de me rattraper, je me fais offrir un DVD issu des sessions de Chorus, l’émission d’Antoine de Caunes, où je sais les trouver. J’enclenche la rondelle argentée dans le lecteur et ils sont là sur l’écran, à portée d’oreilles, live au Palace. La claque! De quoi aiguiser des remords jusqu’à la fin de mon existence, et au-delà, d’être resté dans mes chaussons alors que ces garçons dévastaient la planète! Je gis, apragmatique et sans mots... Comment puis-je essayer de combler le manque? Par Joe Strummer et ses Mescaleros bien sûr! Je me rends donc à l’Elysée Montmartre le 26 novembre 2001 à l’occasion de la tournée Global a go-go (2001). 

Joe Strummer and the Mescaleros
Joe Strummer and the Mescaleros - Billet

L’expérience est extatique. Joe, sur scène, trône (malgré lui) telle une icône, un guerrier apaisé revenu de combats très très lointains; un sage. Ce soir-là, le sourire aux lèvres dans son blouson rock-folk-reggae, humble et accessible, il illumine l’âme de qui croise son regard. Strummer, c’était le Springsteen anglais. La grande classe stoppée net dans sa course par ce qu’il avait de plus gros: le cœur.

Thierry Dauge




From here to eternity est paru en 1999, sous la forme d’un double live, comme une sorte de Best Off du Clash. Il couvre la période allant d’avril 1978 à octobre 1982. Un disque chargé de titres en forme de projectiles blindés à pointes perforantes sur ces quatre faces, de véritables mines anti médiocrité.
Complete control, I fought the law, Guns of Brixton , The magnificent seven pour n’en citer que quelques uns. Tout est puissance, et force historique. Et c'est aujourd'hui, un article de Thierry Dauge à la Gloire du Clash, malgré  une conversion, nous dit-il, pas forcément évidente. Mais il faut dire que Joe Strummer prêchait sur scène comme à la vie par son charisme et son talent. Un Tribute to The Clash! 


samedi 11 novembre 2017

Alain Bashung - Paroles

Alain Bashung - Paroles


Bashung

"Je fume pour oublier que tu bois"




C'est pas facile, facile de se foutre en l'air
Ça coûte, ça coûte, ça coûte très cher
Je vais me faire la peau, je vais me tirer la chasse d'eau
Dans les WC de mon petit studio
C'est pas facile, facile de se foutre en l'air
C'est pour les riches les somnifères
La roulette russe c'est complètement idiot
Quand on peut mourir d'un coup de chasse d'eau
Je fume pour oublier que tu bois
Je fais comme chez moi
Je renvoie la fumée sur un poster de toi
La vie c'est comme une overdose
Tu prends tout tout de suite
Tu en crèves et vite
Et si tu prends pas, c'est la vie qui t'a
Je suis bien, bien, très bien dans mon cagibi
Y a des journaux, alors je les lis
Ils disent que le bonheur
C'est peut-être qu'un bobard
Je m'en fous, j'attendrai pas la fin de mon histoire
Je fume pour oublier que tu bois
Je fais comme chez moi
Je renvoie la fumée sur un poster de toi
La vie c'est comme une overdose
Tu prends tout tout de suite
Tu en crèves et vite
Et si tu prends pas, c'est la vie qui t'a
Oui, mais pour la tarte aux pommes, deux ou trois goldens
Un petit verre de rhum, un bâton de cannelle
Roulez, roulez bien la pâte, introduire dans l'âtre
Ça me coûte le goutte-à-goutte
Goûte, goûte
Je fume pour oublier que tu bois
Je fume pour oublier que tu bois



Paroliers : Alain BASHUNG / Boris BERGMAN

vendredi 10 novembre 2017

Ronnie Bird

Ronnie Bird

Ronnie Bird - Quand le succès ne va pas (forcément) de pair avec le talent.

On parle rarement dans ce blog des artistes français du milieu des années 60… Réparons ce manquement, surtout quand il nous fait passer à côté de titres, ou d’artistes possédant de réelles qualités: c’est le cas de Ronnie Bird. D’ailleurs, le site américain Allmusic.com le définit comme The best 60’s French Rock singer.

Né en 1946 à Boulogne Billancourt, il quitte rapidement le lycée. Au hasard des groupes dont il fait partie (les Blazers, les Rebelles), il débute sa carrière et enregistre son premier titre en 1964, un Tribute à son idole Buddy Holly.

Ronnie Bird : Adieu à un ami 


Puis s’ensuit sur son second EP le titre Où va-t-elle, succès des Hollies (repris plus tard par Bijou), dont voici la version originale:

The Hollies : Come on back 1964 


Et la version de Ronnie:


Ce qui fait sa force? La qualité de ses arrangements (dus à Mickey Backer, américain exilé en France) et aussi son look Mod  (pantalon de velours, gilet de cuir et boots…), tout ceci détonne au milieu des vedettes de l’époque (Hervé Vilard, Christophe et consorts…).

Surtout, il se tourne tour à tour vers les succès de l’époque, en reprenant The Last Time des Rolling Stones,  qu’il transforme en Elle m’attend:


et voici l’original :

The Rolling Stones : The Last Time




Il reprend également les Pretty Things: Don’t bring me down, qui devient avec Ronnie Bird: Tu perds ton temps.

 L'original des Pretty Things : Don’t bring me down


Ronnie Bird va également reprendre A Legal Matter des Who qu’il transforme en T’en fais pas pour Ronnie.


et par les Who, ça donne ça :


Énumérer toutes les pépites dont il s’est emparé et qu’il a su magnifier serait fastidieux, mais on retrouve pêle-mêle: James Brown, les Moody Blues, les Troggs, les Them , les Everly Brothers, Small Faces. Après avoir rejoint la troupe de Hair (le Notre-dame de Paris de l’époque), il s’exile aux Etats-Unis, bosse pour France 2 et tourne définitivement le dos à la musique…Cela dit, il a tenté un retour en 1992, au travers un album de World Music, qui n’a pas du tout marché. Cela dit, il y avait de quoi être déstabilisé à son écoute…à oublier rapidement.

Etienne Frelet