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Le Blog Rock Auguste Marshal : actualité et histoire du Rock indépendant et des Légendes du rock.
mardi 30 janvier 2018
U2 - The Unforgettable Fire
Retrouvez l'article sur l'album The Unforgettable Fire du groupe U2 sur notre nouveu site web Culturesco.com
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samedi 27 janvier 2018
David Bowie - Low
David Bowie - Low
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Keith Richards - Paroles
Keith Richards - Paroles
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Keith Richards |
C’est l’un des trucs fabuleux de la composition de chansons : ce n’est pas une expérience intellectuelle. On peut évidemment avoir à se servir de son cerveau ici et là mais, au fond, c’est surtout la capacité à saisir des moments.
Keith Richards - The Rolling Stones
jeudi 25 janvier 2018
Mimi batteur historique des Dogs - Hommage
Le Départ d'un Dogs - Sale temps de chien
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Mimi - batteur des Dogs |
Mimi, batteur des Dogs
Sale temps pour les amateurs de Rock, ces derniers jours: Edwyn Hawkin (Oh Happy Days…), Dolores O’Riordan des Cranberries, Ray Thomas (le slow imparable Night in white satin), et le coup de grâce, une partie de ma jeunesse qui s’envole, Mimi, batteur des Dogs de Rouen est parti rejoindre Dominique Laboubée pour jammer au paradis.
Ces deux garnements s’étaient connus au club Mickey de Saint Valery en Caux (ça ne s’invente pas...) au tout début des années 60. Ils ont alors 6-7 ans. Lorsqu’ils auront un quinzaine d'années, un pote de vacances se joint à eux, François Camuzeau (Zox). Il joue de la basse, Dominique, lui, se coupe les doigts sur les cordes d’une mauvaise guitare: «Tiens, si on montait un groupe?»
On a pas de batteur: «Mimi, tu prends la batterie», et tout est parti.
Un quatrième larron se joint au trio, Paul Pechenart... Et vogue la galère!
En 1975, ils sont approchés par Larry Martin, à cette époque on leur propose d’enregistrer un album. Tentant, mais le deal, c’est de se séparer de Mimi et ça pour Dominique, c'est hors de question:
«Les Dogs, c’est avec Mimi, ou rien».
Le groupe splitte, mais l’intégrité et la gentillesse de Dominique trouve ici une illustration éclatante...
Michel Gross, alias Mimi, largement réputé pour sa frappe aussi puissante que féroce et son style largement reconnaissable, restera le batteur des Dogs jusqu’en 1988, date à laquelle il quittera le groupe juste après l’enregistrement de A million ways of killing time. Il n’avait plus "envie"... le Rock, les tournées, la vie de groupe, c'est un chemin en soi, semé de moments de joie et d'embûches, nul ne pourrait lui en vouloir.
Jusqu’à ce jour funeste de janvier, où il nous quitte, nous laissant tous un peu orphelin... il aurait eu 62 ans le 9 mars prochain. Pour pasticher Johnny, on serait volontiers tenté de dire qu' «on a tous quelque chose des Dogs», et qui dit Dogs dit Mimi... La boucle est bouclée.
Etienne Frelet
samedi 20 janvier 2018
Tony Truant : des Snipers aux Wampas
Tony Truant : Snipers, Dogs puis Wampas - Le Rock dans la peau !
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Tony Truant |
Tony Truant : des Snipers aux Wampas
Soyons honnête: les villes de Nuits-Saint-Georges et Beaune, sont plus célèbres pour leur vignoble que pour symboliser le point de départ de deux aventures Rock qui feront date. Et pourtant Beaune a vu naitre les Calamités (dont nous avons beaucoup parlé dans ses pages) et Nuits-Saint-Georges nous a donné une figure incontournable du Rock Hexagonal, un guitariste qui, excusez du peu, a sévi avec les Snipers dijonnais, les Gloires locales, Les Dogs (les Dogs !), les Wampas, tout cela couplé avec une carrière solo... Tony Truant!
Petit retour en arrière: pas grand chose à faire dans cette petite ville de Nuits-Saint-Georges, quand on est ado et qu’on est fan de Dylan, des Stooges et autre Flamin Groovies... Alors, il crée un groupe de rock, Les Snipers:
Les Snipers de Dijon
Et que fait-on quand on est fan du «plus grand groupe rock du monde», les Dogs, (dixit l’intéressé), et que Rouen est trop loin pour aller leur rendre hommage? Et bien, on les fait venir! Avec deux potes qui se lancent dans l’organisation de concerts, les Dogs débarquent à Auxonne (capitale de l’oignon !), assis sur des tabourets dans un tube Citroën... C’était en Novembre 79. Et là, «le plus beau jour de sa vie», il est invité à jouer Pills, de Bo Diddley, en rappel...
Bo Diddley - Pills
Il faut préciser que, régulièrement, Tony décrochait son téléphone et demandait à Lionel Herrmani (De Mélodies Massacre, est-ce bien nécessaire de le préciser...) s’il n’y avait pas une place de guitariste chez Les Dogs...
Durant les vacances de la Toussaint, en 1978, il avait eu la chance de voir sur la même scène les Dogs et les Olivensteins :
"le meilleur groupe Rock Français et le meilleur groupe Punk du monde: je ne pouvais qu’être pote avec ces loustics!".Alors une fois son bac loupé, en 1979, il prend ses clics et ses clacs et rejoint Les Gloires Locales à Rouen, ce qui lui permet de se rapprocher des Dogs, son groupe fétiche. En effet, à cette époque, Les Olivensteins, viennent alors de splitter, et Antoine Masy-Perier - Tony Truant - intègre le nouveau groupe de Gilles Tandy: Les Gloires Locales. Ils enregistrent un seul et unique EP aujourd'hui devenu culte.
Les Gloires Locales - la fille de l'infirmerie
Mais insidieusement, c’est auprès des Dogs qu’il s’immisce petit à petit.
Tony Truant nous le confirme:
Tony Truant nous le confirme:
"En 1981, je les ai accompagnés pour 5 concerts dans le sud de la France, Dominique m’invitait pour faire les rappels avec eux...» Et Dominique de rajouter: «Antoine était partout, il surgissait on ne savait d’où, comme un lutin dont il avait l’allure. On le croisait lors des concerts, lors des nôtres ou ceux des autres, et il disparaissait au cœur de la nuit..."
Ainsi, par la force des choses, il se retrouve membre à part entière des Dogs et participe ainsi à l’élaboration de l’album qui fera date pour le combo rouennais: Too much class for the neighborhood, qui reste à ce jour la meilleure vente des Dogs.
Les Dogs - Too Much Clas for the Neighboorhood
S’ensuit Legendary Lovers, "le meilleur disque du groupe" selon Antoine, avec le célèbre Little Johnny Jet.
Les Dogs -Little Johnny Jet
Et l’on retrouve un peu plus tard les Calamités beaunoises, sur le fameux Down at Lulu’s, reprise d’un obscur groupe des Sixties, Ohio Express. Moins connu, le titre Mon cœur bat encore, en français dans le texte, qui a pour particularité d’avoir été écrit par Tony himself!
Les Dogs - Mon cœur bat encore
Il poursuit l’aventure Dogs jusqu’en 1992, après les albums Shout en 1985, puis More More More en 1986 et enfin A Million Way of Killing Time. Chacun de ces albums valant largement leur pesant d’or, charge à chacun de les (re)découvrir...
En parallèle à tout cela,il a débuté en 1989 une carrière solo dont nous parlerons bientôt sur ce même blog!
Etienne Frelet
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Bon Scott - Paroles
Bon Scott - Paroles
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Bon Scott |
Êtes-vous AC ou DC? "Ni l'un, ni l'autre : je suis l'éclair entre les deux !"
Bon Scott
vendredi 19 janvier 2018
jeudi 18 janvier 2018
RADIO MOSCOW - Histoire d'une surprenante découverte
RADIO MOSCOW ou lorsqu’un inconnu invite Hendrix et Winter à sa tablature
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Radio Moscow |
Il arrive que nous découvrions un groupe et son disque emblématique en même temps. Ça se passe à la Maroquinerie, salle de concert parisienne située dans le populaire quartier de Ménilmontant. Accoudé au zinc pour le houblon d’avant concert, je suis stoppé net dans le port de la pinte aux lèvres estomaqué! Au barman: «Dites, vous pouvez me dire le nom du groupe qu’on entend, là, et de l’album dont il s’agit?». Le boitier du CD nous renseigne: Radio Moscow - Brain cycles - 2009. Qui tient la guitare?
Radio Moscow - No Good Woman
Nous sommes en présence d’un mutant, d’un croisement entre le fils spirituel d’un improbable couple: Jimi Hendrix / Johnny Winter. De toute évidence, le bretteur a son permis heavy rock blues psyché. Comme ses paires, il conte quelques histoires d’une voix perfectible alors que sa vérité est ailleurs: dans la six cordes. Les chansons s’étirent sur des envolées de notes mémorables. «Paganiniens», ses doigts courent sur le manche, arachnoïdes avides de gammes, la Chose de la famille Adams versus mélomane.
En arrière-plan, ses deux comparses bastonnent tout en maintenant un sacré niveau de technicité, une finesse d’exécution synonyme d’excellence. Ce bel ouvrage s’adresse plus volontiers aux amateurs des 70’s bien que serti d’une production 2000’s. No good women, érigée en diapason, caractérise le façonnage des chansons, solo de batterie en prime. Si vous n’y trouvez pas votre compte, peu enclin aux messages percussifs, Just don’t know introduit figurativement le propos par la face A. Le titre baigne dans un jouissif solo de Cry baby qui navigue d’une enceinte à l’autre. Et puis, il y a The Escape avec son air de rien puis de tout, Brain cycles en morceau musical typé 1968, 250 miles et sa panoplie de blues-cavalcade ou encore Hold on me très typique du reste de l’album.
Radio Moscow- I just don't know
Sur ma platine, la pâte verte du vinyle vomit ce cocktail divin que je sirote en claquant la langue. Une question, pourtant, me taraude l’esprit: pourquoi, dans la famille Lp’s Rock’n’roll 5 étoiles, ce disque figure-t-il au palmarès des abonnés absents? Existent-ils en si grand nombre ces magnifiques enregistrements? Un excès de similitude avec ses divins prédécesseurs a-t-il envoyé directement ce dernier dans le no man’s land des bacs à solde? Les médias encensent-ils les poulains des puissants au détriment des orpailleurs artisans?
De tous temps, aux quatre points cardinaux, dans tous les pays, de l’Ouest au soleil levant, des albums brillants se sont vu dispersés dans la vétille, preuve qu’il n’y a pas de formule menant à la célébrité si ce n’est la chance ou… la chance. Pour moi, un verre avant un concert à la Maroquinerie, pour d’autres cette chronique? Pendant ce temps-là, comète intemporelle, Brain cycles régale de nouveaux chanceux. Amoureux ou nostalgique, de front il sied aux deux.
Thierry Dauge
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mercredi 17 janvier 2018
Johnny Thunders - So ALone
Johnny Thunders - So ALone
So ALone, un album déchirant : retrouvez l'article complet sur Culturesco.com
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vendredi 12 janvier 2018
Love Bizarre
Love Bizarre
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Love Bizarre |
Avouez que, parfois, les choses sont mal faites... Dans le domaine qui nous intéresse, le Rock au sens large, on voit des groupes, ou chanteur, décrocher le Jackpot, avec tube, passage télés et tutti quanti, alors que c’est tout simplement... mauvais. Les exemples sont légions, et il serait vain de se lancer dans une énumération fastidieuse et peut-être pas forcément objective.
Love Bizarre fut un groupe de qualité, qui chantait en Français (ce qui mérite d’être souligné...), et qui, malgré un tube qui passa en radio, a rapidement disparu des écrans radar.
Le groupe Love Bizarre s’est formé en 1987 et comptait 4 membres: Philippe Begin à la guitare et au chant (principal compositeur), Gilles Lovighi à la batterie, Fabrice Dumont à la basse et Frédéric Fortuny aux claviers et à la guitare acoustique. Ils contribuent à la renaissance du fameux Tremplin du Golf Drouot, et remportent la finale à la Cigale, en Juin 1989, devant Elmer Food Beat. En 1991, une tournée des facs leur permet d’asseoir leur début de succès. Ils sortent leur premier album en 1992 Melting pop. Deux singles en seront extraits: Tout recommence et Trop d’amour.
Love Bizarre - Tout recommence
Deux ans plus tard, en 1994, sort Paris sur mer d’où seront extraits deux singles, l’un éponyme, l’autre intitulé Mille et une nuits. Pour ce deuxième opus, le bassiste Fabrice Dumont est remplacé par Dominic Escoffier et vient s’ajouter au groupe Serge Lissonde à la guitare. L’excellent clip Paris sur mer fait le buzz, comme on dirait aujourd’hui, on le diffuse même dans les cinémas. Il permet à la chanson de connaître un succès modeste.
Love Bizarre : Paris sur mer
Le groupe se sépare en 1997 après le refus de la maison de disque Treize Bis de sortir le troisième album, entièrement composé mais plus aventureux que les deux précédents. Mais fort de plus de 500 concerts en France et à l’étranger, des participations aux Eurockéennes, aux Francofolies, il demeurera un groupe qui aurait pu (dû ?) compter dans l’Hexagone.
Etienne Frelet
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jeudi 11 janvier 2018
Hugh Cornwell : The Stranglers
Hugh Cornwell - The Stranglers - Paroles
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Hugh Cornwell - The Stranglers |
"C’était une époque étrange (1978). Le punk allait droit vers la catastrophe et tout le monde flippait à l’idée de ce qui allait se passer. On n’était pas sûrs d’avoir encore une carrière. Mais ça nous laissait une page blanche."
Hugh Cornwell
Bootlegs
BOOTLEGS
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Bootlegs |
Les premiers Bootlegs - Hendris - Dylan
Bien qu'il soit à peu près certain que les premiers Bootlegs sont sortis avant la fin des années 60, le terme est apparu à ce moment-là, lorsque ces 33 tours illégaux ont vu le jour. Le premier bootleg de l'histoire serait Great White Wonder de Bob Dylan, double LP aux labels vierges emballé dans une pochette blanche sorti en août 1969, talonné de près par Liver Than You'll Ever Be des Stones et Flyer de Jimi Hendrix, sorti fin 69 ou au début de l'année suivante selon les sources.
Pour commencer, précisons qu'un bootleg n'est pas un pirate (terme fréquemment utilisé pour le nommer) et encore moins une contrefaçon. Un pirate est une copie illégale d'un disque du commerce avec une pochette différente et parfois des titres en moins, ou en plus. Exemple, le LP Daydream Nation de Sonic Youth sorti en Russie sur le label tout aussi pirate AnTrop reprend le recto de la pochette d'origine mais pas le verso, et le nom du groupe ainsi que les titres sont écrits en russe. De plus, le disque n'est qu'un simple 33 tours alors que l'officiel est un double. La contrefaçon, quant à elle, est tout simplement la copie identique mais illégale d'un disque du commerce, comme Montage Of Heck: The Home Recordings de Kurt Cobain, identique à l'officiel, jusqu'au logo Universal Music.
Le terme bootleg date de la prohibition. A l'époque, les bootleggers sont des trafiquants d'alcool qui cachent parfois une bouteille dans la partie haute de leurs bottes, la jambe de botte, soit boot-leg. Le terme est repris des années plus tard pour désigner un autre objet de contrebande: le disque. Mais pas n'importe lequel, celui qui propose autre chose que ce qui est disponible dans le commerce: enregistrements de concerts, démos, Outtakes, répétitions, et même des interviews.
Les premiers bootlegs résultent d'un travail d'amateurs, de fans, d'artisans, sans aucun nom de label comme c'est le cas pour l'album de Dylan ou celui d'Hendrix. D'autres en revanche se baptisent, comme Lurch Records qui sort quelques disques des Stones dont Liver Than You'll Ever Be avant de disparaître.
L'artisanat se développe et devient très vite une industrie parallèle. Dès le début des 70's, on voit apparaître des labels spécialisés dans le bootlegging, aux USA et en Europe, puis plus tard au Japon. TMOQ (Trade Mark Of Quality) est l'un des premiers à travailler à l'échelle industrielle, c'est lui qui ressort Great White Wonder en 1973 et qui va inonder le marché de LP des Beatles, Who, Pink Floyd etc.
Création également de ZAP (Ze Anonym Plattenspieler), TAKRL (The Amazing Kornifone Record Label), Swinging Pig, Impossible Recordworks, Wizardo, et plus tard K&S, Ruthless Rhymes etc. Le travail artisanal va toutefois se poursuivre. Des années après l'apparition des premiers bootlegs, d'autres sortent en toute petite série, tels que White Riot Live de Clash et No Fun des Sex Pistols, tous deux (et ce sont les seuls) sortis sur un label éphémère du nom de PFP (Punk For Pleasure) avec pochettes tamponnées et labels noirs et blancs. Ces deux disques contiennent des concerts enregistrés à Manchester et ont été fabriqués dans cette même ville, à environ 100 copies chacun avant de ressortir avec des pochettes plus luxueuses mais toujours en petite quantité (le Clash devient Take It Or Leave It et le Pistols, The Good Time Music Of The Sex Pistols). Ils sont ensuite copiés par d'autres bootleggers, avec labels et pochettes différents. Car lorsqu’un disque rencontre un franc succès, qu'il ait été fabriqué à grande échelle ou pas, les petits copains ne se privent pas pour le rééditer. Deux méthodes, dealer une bande contre une autre et faire du travail propre ou bien repiquer un bootleg vinyl sans prendre soin de l'écouter et sortir un LP qui craque dès la première écoute, quand il ne saute pas sur certaines chansons...
Création également de ZAP (Ze Anonym Plattenspieler), TAKRL (The Amazing Kornifone Record Label), Swinging Pig, Impossible Recordworks, Wizardo, et plus tard K&S, Ruthless Rhymes etc. Le travail artisanal va toutefois se poursuivre. Des années après l'apparition des premiers bootlegs, d'autres sortent en toute petite série, tels que White Riot Live de Clash et No Fun des Sex Pistols, tous deux (et ce sont les seuls) sortis sur un label éphémère du nom de PFP (Punk For Pleasure) avec pochettes tamponnées et labels noirs et blancs. Ces deux disques contiennent des concerts enregistrés à Manchester et ont été fabriqués dans cette même ville, à environ 100 copies chacun avant de ressortir avec des pochettes plus luxueuses mais toujours en petite quantité (le Clash devient Take It Or Leave It et le Pistols, The Good Time Music Of The Sex Pistols). Ils sont ensuite copiés par d'autres bootleggers, avec labels et pochettes différents. Car lorsqu’un disque rencontre un franc succès, qu'il ait été fabriqué à grande échelle ou pas, les petits copains ne se privent pas pour le rééditer. Deux méthodes, dealer une bande contre une autre et faire du travail propre ou bien repiquer un bootleg vinyl sans prendre soin de l'écouter et sortir un LP qui craque dès la première écoute, quand il ne saute pas sur certaines chansons...
Prohibition à la contrebande des Bootlegs
A la fin des années 70, il fait vilain temps pour les bootleggers, surtout aux USA. Le FBI met le nez dans le business des contrebandiers et procède à des saisies. Mais les choses finissent par se faire quand même. Avec du retard, certes, mais elles se font grâce à l'organisation de la filière, à des bootleggers amis qui récupèrent les matrices ou une copie mint d'un LP qui a échappé à la saisie. Ce marché parallèle fonctionne un peu comme l'industrie du disque, il y a des prévisions de sortie et des quantités prévues. Mais n'allez pas croire la légende qui veut que le bootleg soit toujours fabriqué en petite série. C'est parfois le cas, comme nous venons de le voir avec le label PFP, mais bien souvent l'appât du gain incite à presser en grande quantité, ou à represser sans rien modifier ni au packaging ni au contenu, ce qui revient au même. A part dans certains cas, par exemple des 33 tours fabriqués au Japon ou en Suède à 300 copies, la plupart des bootlegs sont tirés à 1000, 2000 ou plus. Tant que ça se vend, pourquoi arrêter?
Et si les premiers bootlegs ont vraiment l'allure de disques de contrebande avec leurs pochettes vierges ou parfois uniquement le titre tamponné au recto, le packaging évolue rapidement, car plus c'est beau, plus ça se vend, et plus ça se vend cher. K&S et Swinging Pig l'ont bien compris et sortent des disques avec pochettes imprimées recto-verso et vinyl couleur ou multicolore, d'autres font dans le picture-disc ou le coffret 4 LPs. Au milieu des années 80 un petit label australien, Happy Porpak Record Productions, fabrique des disques aux pochettes superbes, aussi belles que celles des officiels, voire mieux et avec des labels soignés. Le problème reste le contenu qui bien souvent sonne assez médiocre, voire carrément horrible. Oui, parce qu'en matière de bootleg, il y a parfois de mauvaises surprises, très loin de la Hi-fi. Ainsi, un live d'Iggy Pop enregistré depuis les WC d'une salle de 500 personnes avec un magnétophone dont les piles commencent à faiblir peut finir en LP avec une jolie pochette et se vendre trois à quatre fois le prix d'un officiel. Les fans hardcore sont parfois prêts à casser le cochon en porcelaine uniquement pour posséder un objet qu'ils n'écouteront jamais et ça, les bootleggers le savent et ne se privent pas pour sortir tout et n'importe quoi.
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A propos du packaging, il y a aussi des ruses pour brouiller les pistes. On trouve ainsi, sur la pochette ou les labels, le nom d'un pays qui n'est pas celui d'origine ou des indications qui sèment le doute... Sur les disques Happy Porpak, par exemple, on trouve un «O» barré, comme le «Ø» danois ou norvégien, alors que nous avons vu que ce sont des productions australiennes. De même, le Made in Belgium sur les labels Raven, Made in Germany sur Ruthless Rhymes ou le logo GEMA (SACEM Allemande) sur d'autres, brouillent également les pistes puisqu'il s'agit de bootlegs américains. Quant au Made in Holland qui accompagne un joli texte de copyright sur les labels Gun Records, c'est là aussi un gag puisque ce boot' est suédois. A noter que certains bootleggers utilisent parfois les mêmes labels pour différents disques, comme Raven, Acid Speed, ou bien encore une copie bas de gamme noire et jaune du label Spunk des Pistols qui a servi à une quantité non négligeable de réalisations du label TAKRL: Beatles, Elvis Costello, Patti Smith, Led Zeppelin, Grateful Dead, Supertramp, Elvis Presley, Genesis etc. Dans ce cas, mieux vaut regarder les numéros de matrice pour être certain de savoir ce qu'on achète. Enfin, les rois de l'embrouille sont ceux qui pompent carrément le logo de la maison de disque, comme les petits malins qui ont sorti les bootlegs des Stooges: Stukas Over Disneyland et Dirty Ass Rock N'Roll avec un joli E d'Elektra très proche de l'original!
Inversement, un même album est parfois disponible avec des labels différents, c'est le cas des productions américaines Ruthless Rhymes qui existent également avec macarons Slipped Disc Records, Full Tilt, Full Disclosure, Canyon, Unmitigated Audacity Records, The Wizards Quest etc. Le Patti Smith You Light Up My Fire en est un bon exemple (on note au passage l'utilisation de labels TAKRL sur certains exemplaires...) ou encore Can You Please Crawl Out Your Window de Jimi Hendrix que l'on trouve avec labels Dragonfly, Ruthless Rhymes ou Raring Records alors qu'il s'agit du même disque, avec mêmes numéros de matrices JIMI I A et JIMI I B.
Ces disques peuvent aussi être emballés dans des pochettes différentes. C'est le cas du concert d'Atlanta des Sex Pistols enregistré le 5 janvier 1978 et disponible avec différents titres (First US Show, Shock USA !, Pistols Shock USA, Rot N'Roll) et différents labels mais, encore une fois, avec toujours les mêmes numéros de matrices ODD-TWO A et ODD-TWO B.
Et que dire des sources d'enregistrements volontairement erronées pour embrouiller le client? Ainsi un live à Paris d'AC/DC devient un concert en Allemagne et des outtakes studio se transforment en de mystérieuses répétitions dont personne n'a jamais entendu parler jusqu'ici...
Mais d'où viennent les bandes, finalement? Qui les fournit? Un peu tout le monde, en fait, y compris les groupes eux-mêmes. Un bootleg peut être fabriqué à partir d'une prise audience faite depuis le public ou avec des bandes mystérieusement sorties d'un studio ou de répétitions comme c'est le cas de l'album Great White Wonder de Bob Dylan par exemple. On a longtemps raconté que Keith Richards collectionnait les bootlegs des Stones et refilait des bandes aux bootleggers pour alimenter sa collection. Metallica, avant de devenir une machine à pognon bien huilée, se foutait totalement d'être enregistré live au point de proposer un emplacement spécial pour les concerts, réservé aux spectateurs qui souhaitaient les filmer ou les enregistrer. Plus faux-cul, Bono achète régulièrement des bootlegs de U2 tandis que sa maison de disque leur mène une guerre sans pitié. U2 encore, en 1991 sort The New U2, Rehearsals and Full Versions, un double LP qui devient vite un coffret de 5 Lps en vinyl couleur contenant des bandes studio que le groupe se serait bêtement fait voler dans une chambre d'hôtel... (c'est vraiment pas de chance!). A l'époque, l'affaire fait grand bruit, beaucoup de journaux en parlent, et les membres de U2 se disent furieux d'avoir été dépouillés de leur travail. Mais Bono collectionne les bootlegs de son groupe et apprécie toujours le contact avec les médias, certains imaginent alors qu'il s'agit d'un gros coup de pub pour le futur album.
C'est au début de ces années 90 que le marché explose. Des catalogues de ventes par correspondance entièrement dédiés aux bootlegs apparaissent au grand jour, des disques sont en vente dans les grands magasins, ou par correspondance via la presse musicale et l'offre devient plus importante chaque jour. Très vite, les bootleggers s'orientent vers le CD, (plutôt que le LP qui a moins la cote) avec bien souvent des pochettes luxueuses et des enregistrements de qualité. Le tout pour un prix modique comparé aux albums des décennies précédentes. Quand un bootleg LP valait 4 à 5 fois plus cher qu'un officiel jusqu'à la fin des 80's, ce nouveau support est proposé au prix des disques du commerce (environ 15€). Et le pire pour l'industrie musicale, c'est qu'il est considéré comme légal dans la plupart des pays d'Europe, pour une sombre histoire de législation. Ainsi, des CD fabriqués en Allemagne, Italie, Luxembourg viennent littéralement inonder le marché sans que cela pose problème, du moins pendant un certain temps. On peut même acheter les disques d'un même label grâce à un bon de commande qui se trouve dans le livret du CD. Les principaux fabricants sont KTS (Kiss The Stone), Great Dane Records, Swinging Pig, Black Panther, Live & Alive, Octopus, Backstage, Yellow Dog ou encore Scorpio. Et comme les prédécesseurs des 70's, un label peut en cacher un autre. Par exemple Scorpio est aussi connu sous le nom de Punk Vault, Wild Wolf, Deep Six et bien d'autres encore.
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Exemple de bon de commande |
Un des groupes à être édité et réédité en bootleg à tours de bras à ce moment-là, c'est Nirvana. Le nombre de CD sortis chaque année est incroyable. Repris par la même frénésie qu'au début des 70's, les bootleggers proposent à nouveau de tout (des concerts d'excellente qualité, des démos, un superbe coffret Heart-Shaped box de 8 CD) mais aussi n'importe quoi comme par exemple des enregistrements plus que douteux de Kurt Cobain jouant seul de la guitare chez lui, sans chanter une seule fois...
A la fin des années 90, la réglementation change, certains disquaires voient leurs stocks saisis et sont condamnés à payer de lourdes amendes, ces disques sont à nouveau considérés comme illégaux, ils retournent dans la cour des bootlegs, bootlegs qu'ils ont finalement toujours été. Face à eux, l'industrie musicale a toujours essayé de trouver une parade avec des albums intitulés Bootleg Anthology ou Live bootleg mais jamais elle n'a réussi à arrêter le phénomène. Et finalement, le bootleg est-il si dangereux pour elle? Pas sûr, car la plupart du temps, celui qui achète les bootlegs possèdent déjà toute la discographie officielle, ce client du marché parallèle veut simplement compléter une collection.
Aujourd'hui, même si le marché de l'officiel est différent parce que les disques se vendent moins, que le public consomme de la musique sur internet comme on mange des yaourts, ou pire qu'il pirate à grands coups de mp3, les bootlegs continuent à apparaître au fil des ans. Il s'agit souvent de petites séries, des tirages à 200 ou 300 exemplaires, ou carrément des disques gravés à l'unité et non pressés, fabriqués à l'aide de nouveaux outils de gravure que l'on peut acquérir pour moins de 10,000 €. Ce qui a changé, c'est la disparition des cadors de l'industrie parallèle, TMOQ n'existe plus, même si des fabricants utilisent aujourd'hui le logo et le nom, il ne s'agit pas du label original US, disparition également de K&S, TAKRL, ZAP, KTS etc.
Enfin, rappelons que si cet article est consacré aux disques audio, un bootleg peut aussi être un DVD ou avant cela une VHS, époque où le bootlegging commençait dans la cour du lycée lorsqu'on s'échangeait des cassettes audio de concerts des Cramps ou des Stones.
Un peu de lecture pour ceux que le sujet intéresse:
- Bootleg, les flibustiers du disque de Alain Gaschet.
- Bootleg: The Secret History of the Other Recording Industry de Clinton Heylin
- Hot Wacks de Bob Walker
Sur internet:
TAKRL https://theamazingkornyfonelabel.wordpress.com/ tout ou presque sur les bootlegs vinyles.
DISCOGS https://www.discogs.com/search/ avec des pages de disques « unofficial » récemment interdits à la vente, on peut au moins aller chercher des infos pour enrichir ses connaissances personnelles.
Fernand NAUDIN
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samedi 6 janvier 2018
David Bowie - Paroles
David Bowie - Paroles
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David Bowie |
J’ai fait une audition à la BBC et j’ai échoué. Le commentaire disait : “Ce chanteur manque totalement de personnalité et toutes ses notes sont fausses."
vendredi 5 janvier 2018
L'histoire déjantée du Rock'n'Roll - Sex Drogue et Rock'n'Roll - Volet 3
La route du Rock - L'histoire déjantée du Rock'n'Roll - Volet 3
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La route du Rock |
Le Rock'n'Roll et la musique moderne en général, ont toujours fait bon ménage avec le scandale, la provoc', les dérapages et parfois malheureusement, la mort. C'est l'histoire déjantée du Rock'n'Roll en quelques exemples célèbres et pas toujours glorieux. Sex Drogue et Rock'n'Roll, pour le meilleur et pour le pire.
Rock et déjante : Volet num 3
Pour l'enregistrement de l'album End Of The Century, les Ramones travaillent avec le producteur Phil Spector, connu pour son caractère un brin particulier. Capable de passer des heures sur une intro, il fatigue très vite nos quatre faux frères, spécialisés dans les titres courts et les compos sur trois accords. Un soir, Dee Dee Ramone décide de quitter le studio pour aller se changer les idées. Spector ne l'entend pas de cette oreille et sort une arme qu'il braque sur le bassiste en lui ordonnant de s’asseoir et de l'écouter jouer Baby I Love You au piano, pendant toute la nuit!
Spector encore. Agacé par la voix de Léonard Cohen, à bout de nerfs, il braque un revolver sur le cou du chanteur et lui déclare :
«Léonard, je t'aime vraiment beaucoup», celui-ci ne trouve alors que ces mots: «Phil, j'espère que tu penses vraiment ce que tu dis»...
Au début des années 80, Philippe Manoeuvre interview Lemmy et Philthy Animal Taylor de Motörhead. L'interview se déroule dans une chambre d'hôtel, et lorsque le journaliste français demande au groupe pourquoi il est si violent, les deux rockeurs se déchaînent et saccagent les lieux, probablement pour les besoins de l'émission.
Motörhead : Interview par Philippe Manoeuvre
1978, tournée australienne de Status Quo. Alors que leur bus traverse une zone désertique, il percute un kangourou. Tout le monde descend pour voir l'état de l'animal qui gît à même le sol, probablement tué sur le coup. Passé l'effet de surprise, le groupe commence à faire des blagues, habille la bête avec la veste du chauffeur du bus, lui met des lunettes de soleil et se fait prendre en photo avec lui. C'est l'hilarité générale jusqu'à ce que notre ami kangourou se réveille, car il n'était qu’assommé. Pris de stupeur, l'animal s'enfuit, portant sur lui la veste du chauffeur avec dans une des poches: les clefs du bus...
Mont de Marsan, 21 août 1976. Des montois ont organisé le premier festival punk en collaboration avec le patron du label Skydog, Marc Zermati. La fête commence à midi, la plupart des groupes sont en fait des formations de rock et pub-rock, seul les Damned sont vraiment punks dans cette affaire. Et pour le prouver, le batteur Rat Scabies va pousser les choses à l'extrême en détruisant la batterie sur laquelle il joue. Seul problème, ce n'est pas la sienne mais celle du groupe Shakin' Street dont le pauvre batteur est démoralisé...
Un soir de 2011, Pete Doherty et un ami se promènent, fin bourrés, dans une ville d'Allemagne. Ils tombent sur la vitrine d'un magasin de musique qui cède sous leur poids. Le lendemain matin, quelqu'un retrouve une guitare et un disque en sale état à quelques rues de là. Doherty et son pote ont sans doute dérapé...
Doherty encore. 30 Novembre 2009, lors d'un concert en Allemagne, bien défoncé comme à son habitude, il entonne l'hymne du troisième Reich, Deutschland Uber Alles. On frôle l'émeute et les organisateurs sont obligés de le sortir de scène pour éviter que le public ne le tue.
Doherty toujours. En 2003, il cambriole l'appartement de son ancien acolyte des Libertines, Carl Barat. Condamné à six mois, il n'en fera finalement que deux. Les objets volés sont partiellement retrouvés. Le reste a probablement été revendu pour la came.
Reading Festival, 1992. Le groupe L7 est sur scène et une partie du public s'amuse à lui jeter divers objet dessus. Donita Sparks en a sa claque et glisse sa main dans son pantalon pour en ressortir son tampon hygiénique et le jeter dans la foule.
En 1991, alors qu'il est interviewé par un journaliste du NME, Richey Edwards, guitariste des Manic Street Preachers, disjoncte totalement lorsqu'on lui demande si l'esprit punk du groupe est sincère. Il se mutile alors l'avant bras à la lame de rasoir pour y inscrire 4 real (pour de vrai). La blessure est profonde, mais Edwards est coutumier du fait, et ne s'en émeut pas. Il sombre peu à peu dans une sorte de dépression jusqu'à disparaître totalement, le 1er février 1995. Personne n'a jamais retrouvé sa trace, et personne ne sait ce qu'il est devenu.
En 1985, Pete de Freitas, batteur d'Echo & The Bunnymen, est en Floride avec des potes. Il se défonce copieusement à la coke, aux amphétamines et à l'ecstazy, bat le record de Keith Richards en restant perché 18 jours sans redescendre, et sort avec une femme qui n'est autre que... la fille du sheriff local!
Fernand Naudin
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jeudi 4 janvier 2018
Gun Club - Fire of Love
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