jeudi 23 août 2018

1984 - Van Halen et The Pretenders réunis sur la même platine

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1984 (Van Halen) et Learning to Crawl (Pretenders) -  Deux Sorties en janvier 1984

Point historique: l’année de sortie de Learning to crawl varie en fonction des sites web et des chroniqueurs: 1983 ou 1984? La date retenue pour cette chronique, car citée par plusieurs sources anglaises, est le 7 janvier 1984. 
1984 de Van Halen? Contrairement à la rumeur qui situe sa parution le 1er, il arrive sur les étals le 9. Janvier 1984 nous offre donc deux disques de légende en deux jours! Un disque prétend parfois au titre de Légende pour des raisons opposées: sa qualité ou sa médiocrité. Qu’en est-il de nos galettes aux pochettes bleutées ?

The Pretenders - Back on the Chain gang


Après un 1er Lp 5 étoiles et une 2ème livraison dispensable, Chrissie Hynde revient aux affaires. Seul rescapé des affres du rock’n’roll, Martin Chambers frappe toujours ses peaux pour elle. Sur  Learning to crawl, le son de guitare oscille entre l’initial et celui d’Andy Summers (The Police) pour une entame d’album cadencé: Middle of the road, Back on the chain gang, les quatre derniers titres ralentissant le tempo. 
Chez Van Halen, cette 6ème production marque un tournant dans la musique du groupe avec l’apparition massive de synthé et, sans que personne ne le sache encore, la futur disparition de David Lee Roth au profit d’une carrière solo. 

Van Halen - Jump


Trois chansons flirtent avec les charts: Jump, Panama et Hot for teacher, dans le plus pur style du groupe, une sorte de big rock sur vitaminé par des techniciens métallisés. Si Chrissie prétend au titre de: «Plus magnifique chanteuse de rock», voix et plastique, Edward Van Halen revendique toujours son tapping légendaire ainsi que sa vitesse d’exécution au médiator. D’un genre rock totalement différent, avec ces 33, les groupes signent chacun une réussite critiquée car pas «inté-graal-ement» conforme à l’attendu.

1984: Dans quel contexte médiatique évoluent les deux disques? 

Comme d’habitude, c’est fluctuant. Images… Ouverture des jeux olympiques d´hiver à Sarajevo, en ex Yougoslavie. Aujourd’hui, les jeux se dérouleraient en Bosnie-Herzégovine… mais qu’en diraient la Croatie, Serbie, Macédoine, Slovénie et le Monténégro? 
Deux millions de français descendent dans la rue pour défendre l’école «libre». Qu’en est-il de l’école «prisonnière»? Un généticien britannique découvre la méthode d’identification des personnes via leur ADN: des dizaines de scénaristes saisissent leurs stylos. En France, lancement de Canal+ par Havas: Plus de 300 millions de déficit fin 85. En Indes, lancement d’un gaz toxique par Union Carbide: 4000 morts le jour même. L’argent nous gouverne? Il reste des «espaces libres». La preuve, si 1984 s’est vendu à plus de 16 millions d’exemplaires, quid de Learning to crawl ? 
Le nombre de ventes, ainsi que la côte d’un Lp, ne font en rien sa qualité.

Thierry Dauge

mardi 14 août 2018

Mars 1975 - Bowie et Alice Cooper réunis sur la même platine

Mars 1975 - Bowie et Alice Cooper réunis sur la même platine

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Sur la même platine en Mars 1975 

Mars 1975: Deux artistes qui se sont fait un nom vers 1969 arrivent à un moment clé de leurs carrières respectives. Bowie se débarrasse définitivement de son aura Glam Rock avec Young american alors qu’Alice Cooper devient le nom d’un homme et plus celui d’un groupe. Pour l’occasion, il livre Welcome to my nightmare. Si Alice ne change pas fondamentalement de style musical, un rock incisif grand guignolesque, David adopte un tout nouveau format gorgé de feeling et d’une soul qui se veut dansante. La Gitane sans filtre est toujours présente, le maquillage et la teinture capillaire également, mais la musique et les oripeaux diffèrent du tout au tout. De son côté, Vincent « Cooper » Furnier ne change ni le maquillage qui l’a rendu célèbre, ni le producteur qui y a largement participé: Magic Bob Ezrin. Il ne fait que se séparer d’un duo de guitaristes pour un autre plus pragmatique, le côté parfois progressif de sa musique disparaissant dans l’échange. Les livraisons des deux Pointures contiennent chacune un single qui fera date: Fame pour le désormais Thin White Duke, Only woman bleed pour le Cauchemardesque Alice.

David Bowie - Fame


En ce milieu des 70’s, l’actualité est-elle tranchée comme la musique de Sir Bowie ou conserve-t-elle un aspect convenu comme celle du théâtral Mr Cooper
Les deux. Elle adopte la versatilité d’un ascenseur: du pire au meilleur et du meilleur au pire. Exemples choisis: Simone Veil se bat au Parlement français et gagne: la Loi sur l’IVG est promulguée et l’avortement devient légale. Manquait une mention: «A consommer avec modération». Les Khmers rouges entrent à Phnom Penh, capitale du Cambodge: sombre présage... Deux semaines plus tard, la chute de Saïgon, rebaptisée Hô-Chi-Minh, marque la fin de la guerre du Vietnam. Ça n’aura pris que 20 ans. Jamel Debbouze voit le jour, vivement qu’il grandisse. En Ethiopie, mort d’Haïle Sélassié, empereur (pendant 44 ans!) et père du Rastafari, mouvement religieux dont se réclament le reggae, Marley en tête. Etonnant! (ou je me trompe?). Musicalement, la concurrence est telle que le simple nom des albums ci-joints suffit à identifier son ou ses auteurs: Physical graffiti, A night at the opera, Born to run, Wish you were here, « Horses » ou « Tonight’s the night ». Nous savons ce que tous ces disques sont devenus. Young american  et Welcome to my nightmare peuvent-ils rivaliser?

Alice Cooper - Only women bleed


Pour ces deux calibres, le 9 mm est à délaisser, choisir du 44 Magnum. Leurs revolvers tirent des «pruneaux» dont on fait les meilleurs clafoutis et les retrouver sur une même platine n’a, en soit, d’incongru que le fait qu’on associe rarement leurs noms. 
Pourtant, le parallèle tient la route: deux «comédiens» au fait des rouages du business, addicts à la bouteille et au poudrier, habitués des tabloïds à scandale, bref: deux… Musiciens de Rock! 
Pour une fois, laissons-nous ne pas choisir et adoptons l’expression  «Les deux mon neveu!».

Thierry Dauge

samedi 11 août 2018

Mark Knopfler

Mark Knopfler

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Mark Knopfler

Dire Straits, Notting Hillbillies... Mark Knopfler

Le nom de Mark Knopfler, guitariste inspiré par Eric Clapton et J.J. Cale, est lié à celui de Dire Straits, dont il a été la force créatrice. Depuis que le groupe s'est arrêté, en 1995, Mark Knopfler poursuit une carrière solo variée. Il a joué avec les plus grands, il a produit de nombreux artistes et il a composé plusieurs musiques de films. Après avoir travaillé comme journaliste, puis comme professeur assistant d’anglais, Mark décide de se consacrer entièrement à la musique. Dans un premier temps il joue du rockabilly avec Café Racers puis du rythme blues avec  Brewers Droop. En 1977, il s’installe près de Londres avec son frère David, guitariste, le bassiste John Illsley qui recrute le batteur Pick Withers. Dire Straits est constitué.

Dire Straits - Sultans of swing


Une maquette de trois chansons est enregistrée, dont une première version de Sultans of Swing et envoyée à Charlie Gillett de Radio London qui la diffuse le 9 décembre 1977, c’est un succès. C’est Phonogram qui produira leur premier album qui paraît le 7 juillet 1978. En Angleterre l’accueil est réservé, mais en Europe continentale, aux Etats-Unis, en Australie et en Nouvelle-Zélande, ils sont disques d’or.
Début 79, le groupe tourne aux Etats-Unis à Los Angeles, Bob Dylan vient les voir, il invite Mark Knopfler et Pick Withers à participer aux sessions de son nouvel album, Slow train coming. A la fin de la même année Mark Knopfler joue sur Gaucho de Steely Dan et sur l'album Solo in Soho de Phil Lynott. En février 1982, Mark Knopfler accompagne Van Morrison sur son album Beautiful vision. On le remarque ensuite aux côtés de Kate & Anna McGarrigle.

En 1983 Il joue avec son frère David, avec Scott Walker et avec Phil Everly, puis il supervise la production de l’album Infidels de Bob Dylan et il donne à Tina Turner le titre Private dancer, qu'il avait écarté au dernier moment de l’album Love over gold. Il se rapproche pour la première fois du cinéma en composant la bande originale du film LOCAL HERO, puis celle de CAL, en 1984, et de COMFORT AND JOY l'année suivante.

Mark Knopfler - Brothers in Arms


En avril 1985 Dire Straits connaît une réussite extraordinaire avec Brothers in Arms. Il est N°1 en Angleterre, aux Etats-Unis et dans vingt-deux autres pays, et il constitue la plus grosse vente de tous les temps pour un groupe britannique. Mark Knopfler prête son talent à des productions extérieures, de Tina Turner à Sting, en passant par Ben E. King et Willie DeVille. En 1989, il écrit et produit la musique du film LAST EXIT TO BROOKLYN.

En mars 90 il crée Notting Hillbillies ce projet réunit Mark Knopfler, Guy Fletcher, Brendan Croker et Steve Phillips. Pour l’album MISSING... PRESUMED HAVING A GOOD TIME, les Notting Hillbillies vont renouer avec leurs racines musicales: les débuts du rock & roll, le blues, le gospel, le jazz-boogie et le country & western. Après GOLDEN HEART, son premier album solo, Mark Knopfler propose en septembre 2000 son deuxième album SAILING TO PHILADELPHIA, pour le titre du même nom il s’assure de la complicité vocale de James Taylor. Suivront THE RAGPICKER'S DREAM enregistré à Nashville en 2002, et SHANGRI-LA, en 2004.

Mark Knopfler - Sailing to Philadelphia


En 2007 KILL TO GET CRIMSON sort, et est suivie d'une série de concerts intimistes de Mark Knopfler en Europe. Il proposera son sixième album solo, GET LUCKY deux ans plus tard, onze titres marqués par le folk, par le blues et par le talent particulier du chanteur-guitariste qui évoque certains souvenirs de son enfance à Glasgow et à Newcastle. Il est suivi d’une tournée qui commence en avril 2010 par les États-Unis pour se terminer fin juillet en Europe.

En 2011, Mark Knopfler est l’invité spécial de Bob Dylan pour la première partie de sa tournée. Un splendide concert est donné à Paris le 17 octobre.
En 2012 sort un nouvel album, Privateering, suivi d’une tournée européenne.
Mark Knopfler préparerait son grand retour et travaillerait en ce moment même à un nouvel album studio pour 2019......A suivre!

Nic Blanchard-Thibault

jeudi 9 août 2018

1986 - Iggy Pop et Slayer réunis sur la même platine

1986 - Iggy Pop et Slayer réunis sur la même platine

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Slayer - Iggy Pop

Sur la même platine en 1986 (octobre)

Alors là ... je serai presque tenté d’écrire que, sur Reign in blood, Slayer propose ni plus ni moins que ce que proposaient The Stooges en 1973 avec Raw power! Bien sur la démarche artistique n’est pas la même, bien sur les propos ne correspondent pas, bien sur les iconographies sont à cent lieues l’une de l’autre mais le vent de révolte, la provocation, le grand doigt tendu vers l’establishment, et puis treize années se sont écoulées! De son côté, Iggy verse dans le Blah blah blah, c'est tout de même le titre de cet album coproduit par Bowie
Sur cet Lp, on jurerait entendre un croisement entre ce dernier, période China girl, et un Lou Reed dans ses bons jours. Steve Jones, celui des Sex Pistols, est crédité guitar solo sur un des titres! Mais lorsqu’on compare le son de cet enregistrement très typé 80’s à ce qu’Iggy a pu faire auparavant... incroyable! Le personnage joué par JP. Darroussin dans le film: Mes meilleurs copains (1989), dirait : «C’est de la soupe». 

Iggy Pop - Blah Blah Blah 


Forcément, Slayer... vécu live: 
«Entouré de mecs en treillis/rangers, les lumières s’éteignent. Tom Araya lâche quelque mots dans le micro. Sa voix est douce, les mots mesurés. Et puis... le cataclysme!!! L’impression de prendre une volée de parpaings dans la tronche! Le groupe attaque son premier morceau». 

Slayer - Angel of Death 


Reign in blood est du même tonneau: une agression musicale consentie. Paradoxe, en octobre 1986, l’ex déjanté, l’Iguane, ne fait plus que: «Pop !». 
Et à cette époque, qu’en est-il de l’actualité: Soft ou trash?

Les évènements africains ne bénéficient pas du même traitement. Pendant qu’une guerre civile fait 10 000 morts au Yemen, Balavoine et Sabine meurent au Mali en marge du Dakar. Devinez qui fait l’actu? L’intention de creuser un tunnel sous la Manche est enterrinée par Tatcher et Mitterrand: des vieux punks à crètes se rasent la tête. La première chaîne de télévision privée: la  5, commence à émettre. «Tiens, remets moi ‘BeIN Sports’». 
En France, alors que Coluche lance les restos du cœur, on compte 12 attentats à la bombe pour une seule explosion en Ukraine: Tchernobyl... 
Et en musique, «soft ou trash »? The Smiths annoncent: The Queen is dead , Metallica se prend pour le Master of puppets, Depeche Mode organise une Black celebration, Prince «Parade» et Europe, pessimiste, lance The final countdown. Si cette sélection n’est pas «trash» à 100%, on a connu des années plus soft. Quant à nos deux nominés du mois d’octobre... Iggy et Slayer.

La question se pose plus que jamais: peut-on, a-t-on même le droit (!), de déposer l’aiguille de lecture d’une même platine au creux des sillons des disques de nos deux lurons? 
Octobre 1986. Nous sommes en automne. Un climat pluvieux persiste. Les arbres sont nus et élancent vers le ciel gris les terminaisons noirâtres de leurs branches tordues. La dépression guête... Slayer, du haut de son Trash/Death/Metal, énergise pendant qu’Iggy, depuis son dancefloor, humorise. 
Certes, on peut vomir l’un ou l’autre, voire les deux. Du coup, en prévision, avant toute écoute, se munir d’un bon antiémétique. 
Slayer vs Iggy Pop, ou comment creuser le trou de la sécu?

Thierry Dauge



jeudi 2 août 2018

Mick Jones - The Clash - Paroles

Mick Jones - The Clash - Paroles

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The Clash

"Joe (Strummer) nous a beaucoup appris, tous autant que nous sommes. Mais la leçon la plus importante, et nous en avions conscience, c’était la façon dont il faut se comporter avec les gens. Il aimait les gens. Et j’ai bien plus d’un exemple pour vous en convaincre. Il était tout le temps comme ça".

Mick Jones, The Clash, 2005