mardi 31 juillet 2018

The Modern Lovers et Boston réunis sur la même platine - L'impossible serait-il possible?

The Modern Lovers et Boston 

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Rencontre improbable sur une même platine en 1976

En matière de compositions et de son, dans le microcosme rock, on peut difficilement faire plus minimaliste que The Modern Lovers par The Modern Lovers.
Des chansons sur deux ou trois accords, deux pour le célèbre Roadrunner. A l’opposé, les titres du premier album éponyme de Boston sont surproduits, cumulent des milliers de notes et effets guitaristiques bénéficiaires d’un mixage millimétré. Ne serait-ce que pour le chant, les deux albums se repoussent comme les mêmes pôles de deux aimants. Les psalmodies de Jonathan Richman rassemblent les voix de Bob Geldof, Shane McGowan, Joe Strummer, alliées à un soupçon de Mark Knopfler: un antidote à la justesse. Chez Boston, le défunt Brad Delp couvre plusieurs octaves, capable de s’envoler tutoyer les cieux, apportant un côté angélique au hard rock racé du groupe. Niveau pochette? Pareil, tout pareil! Un logo aux lignes simples: un cercle, un cœur, face à une peinture stylisée quasi cosmique. Août 1976, en météorologie: l’été de la canicule, en rockerie: l’été des antipodes.

The Modern Lovers - Raodrunner


Outre ces deux premiers albums, 1976 célèbre une série de Premières. Premier vol du Concorde entre Paris et Rio: Samba! Première cérémonie des César, Le vieux fusil tire la concrétion. Viking: premier engin spatial américain à se poser sur Mars. 20 ans plus tard, Tim Burton s’en « souviendr’attaquera ». Création du FLNC. Au lieu d’une gerbe de fleurs, un bouquet d’explosions, une première «nuit bleue», repeint le ciel nocturne. La Chine fait exception à la règle via une «dernière», mort d’un roc: Mao Tsé Toung. Le rock lui survit.

Boston - 1er album


The Modern Lovers figure une Stratocaster et un orgue Farfisa directement raccordée au même ampli Fender de petit calibre où Boston illustre une Les Paul visitant un Marshall 100 watts via un rack d’effets aux 100 pédales accoudée à un orgue Hammond à trois claviers. 
Dans le reste de l’actualité musicale: simplicité ou sophistication? Eagles loue quelques chambres d’Hotel California: ça sent le diamant. Fidèles, Aerosmith « Rocks » pendant que Kiss « Destroyer » et que les ramoneurs « Ramones ». Status Quo leur donnant « Blue for you », les Stones y ajoutent du noir et s’en servent pour « Black and blue ». 
Pour nos deux récipiendaires, après ce mariage, les «amants modernes» se rendent-ils en voyage de noces à Boston? Sacrilège! 
Appairer sur une même platine deux disques aussi contradictoires relève de l’hérésie! Combattant les étroites visions et laissant: «Il ne peut il n’y en avoir qu’un» à Highlander, adoptons l’éclectisme. 
Règle n°1 : Pour ne pas se lasser, il faut voyager.

Thierry Dauge

jeudi 26 juillet 2018

J.J. Cale

J.J.Cale - Tribute

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J.J. Cale, guitariste de légende, chanteur à la voix tranquille et nonchalante, en accord avec son phrasé d'instrumentiste, sa musique teintée de country a influencé de nombreux artistes. Sa carrière débute dans un relatif anonymat, et il parvient à la célébrité en 1970, quand un certain Eric Clapton reprend son titre After Midnight dans un album. 
J.J. Cale avait écrit ce morceau dans les années 1960, et nul ne semblait alors l'avoir remarqué. Dans les années 1970 et 1980, son jeu, connu sous le nom de Tulsa sound inspirent les plus grands de l'époque, comme le chanteur et guitariste de Dire Straits, Mark Knopfler.
Initiateur du jeu dit "laid back", J.J. Cale est inspiré et très décontracté sur sa guitare. Mais il n'en est pas moins extrêmement exigeant, et signe des succès tels que Cocaïne ou Travellin'Light.
Modeste jusqu'au bout, J.J. Cale refusa toute sa carrière le statut de légende que lui conféraient ses confrères. L'artiste nous a quitté le 26 Juillet 2013. 

 Nic-Blanchard-Thibault

mercredi 25 juillet 2018

Rage Against the Machine - Killing in the name

Rage Against the Machine - Killing in the name

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Keith Richards - Paroles

Keith Richards - Paroles


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Keith Richards
"Il est un peu tard pour nous recycler. Plombier? Je n'y arriverai jamais. Pas la peine de m'appeler, chérie, je suis incapable de réparer les tuyaux"
Keith Richards 

mardi 24 juillet 2018

Bauhaus - Metallica - Sur la même platine en juillet 1983 - L'impossible est possible

Juillet 1983 - L'actualité réunit deux groupes musicalement disparates... sur la même platine

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Bauhaus - Metallica

Bauhaus et Metallica -

Angleterre: Bauhaus est une école d’architecture et de design allemande, options cubique et angulaire, fondée en 1919. L’institution est dissoute par les nazis en 1933. 
Hommage? A ses débuts, Bauhaus, le groupe, s’appelle: Bauhaus 1919
Dès 1979, à l’occasion de la sortie du 1er single: Bela Lugosi’s dead, le patronyme est raccourci en Bauhaus. Quatre ans plus tard, en juillet 1983, le groupe se sépare. Orphelin à la naissance, Burning from the inside, sort au même moment. 
USA : Metallica est classé comme un des quatre plus grands groupes de Trash Metal américain aux côtés de Slayer, Megadeth et Anthrax. Ce premier Lp: Kill ‘em all, participe à instaurer le genre en juillet 1983. Bauhaus et Metallica sur la même ligne de départ estivale? Attention! Coup de soleil tympanique et sombre glaçon en rayon! 
1983, l’actualité mondiale penche de ce côté. Le Nigéria prend un arrêté d’expulsion des étrangers clandestins sur son territoire: «délocalisation» d’un million et demi de personnes. Question d’un avocat français: «Avant ou après l’examen de leurs dossiers?». Des «émeutes du pain» éclatent en Tunisie. Anticipant les évènements, «La femme du boulanger» en profite pour s’enfuir avec un berger dès 1938. Arnold « Terminator » Schwarzenegger devient citoyen américain. Toisant ses ex compatriotes autrichiens, il aurait dit : «Je reviendrai». Mort de Louis de Funes au moment où, en France, le premier Compact-Disk est commercialisé. Heureux homme, il n’aura connu que le vinyle... amateur éclairé de musique «classique», peut-être aurait-il apprécié ces deux fleurons?

Bauhaus - Burning From The Inside


Sur Burning from the insideBauhaus s’inspire du Bowie de Low, de Siouxsie & The Banshees, de Joy Division tout en tintinnabulant Magazine: ambiance Cold Wave/Post Punk/Gothique. Sur Kill ‘em all », Metallica propose un Heavy Metal «surboosté», une mixture à «headbanging» intensif digne des plus beaux spécimens de la New wave of British heavy metal (NWOBHM): Iron Maiden, Saxon … en plus radical.
L’association de nos deux Lps sur la même platine verse donc, pourrait-on écrire, dans la «noirceur énervée». Le contexte musical de 1983 emprunte-t-il dans cette voie? Pas vraiment.
David Bowie fait frétiller ses contemporains: Let’s dance ! REM «Murmur» à l’oreille des chevaux, U2 part en War, Black Sabbath se fait profond et pourpre (Ian Gillan au chant) sur Born again. Billy Idol pousserait des Rebel yell: où ça? Renaud s’enamoure de sa fille et lui chante Morgane de toi. Eclectique.

Metallica - Hit the lights 


Sur leurs continents respectifs, Bauhaus, dans sa «sombreur» scénarisée, et Metallica, frénétiquement speedé, proposent une version très personnelle de leurs influences musicales. L’amateur de rock jubile. La palette de sons est si large qu’il a de quoi labourer du sillon pendant des mois! Le mélomane plein de sagesse conclut: «Oreille éduquée n’a point de frontières».

Thierry Dauge


samedi 21 juillet 2018

Dave Edmunds

Dave Edmunds - Le maître

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Dave Edmunds

Quand on parle de rock, il y a un très grand personnage rarement cité, mésestimé, oublié, qui est pourtant le maître de thèse d’un paquet de rock'n'roller stars et maître d’œuvre d’albums classiques du panthéon rock dont la plupart font partie de nos collections de disques. 

Quel est le dénominateur commun entre les artistes suivants pour nommer que les plus connus?

Foghat, Ahmad Jamal, Man, Arthur Brown, Brinsley Schwarz, David Essex, Chris Jagger, UFO, Ducks Deluxe, Flamin’ Groovies, Graham Parker & the Rumour, Nick Lowe, Mickey Jupp, King Kurt, Rocky Burnette, Elvis Costello, Johnny Cash, Carlene Carter, Motorhead, Stray Cats, The Polecats, The Everly Brothers, Paul McCartney, Ringo Starr, T-Rex, Fabulous Thunderbirds, Status Quo, Jeff Lynne, Jerry Lee Lewis, Roy Orbison, Carl Perkins, Everything But the Girl, Dr. Feelgood, K.D. Lang, Dion, Betty Carter, Jeff Beck, Joe Walsh, Del Shannon, Squeeze, Brian Setzer, Sting, Mark Knopfler, Willie Nelson, Jimmie Vaughan, Robert Plant, Shakin’ Stevens, Albert Lee, Susanna Hoffs, Matthew Sweet, Love Sculpture, Rockpile et j’en passe dont des dizaines de compilations!

En 1970, j’ai 13 ans. Je suis fasciné par les sciences, les livres et les voitures. C’est l’année où le rock entre dans ma vie et vient tout chambouler. Les artistes des 60’s, Beatles, Rolling Stones, The Who, Jimi Hendrix, Jeff Beck, John Mayall, Robert Charlebois, Michel Pagliaro, CCR, etc, se bousculent sur le tourne-disque de mes parents que j’ai confisqué, rafistolé et installé dans ma chambre. Le hard rock défonce maintenant les haut-parleurs. Je trippe Deep Purple, Led Zeppelin, Steppenwolf, Black Sabbath, Crosby, Stills, Nash & Young, Santana, Johnny Winter entre autres Doors, etc. Depuis peu, de nouveaux styles s’immiscent entre les volutes d’herbes et autres substances psychédéliques qui ouvrent les «Portes de la perception» dans mon cerveau, qui se met à planer sur le rock progressif: Pink Floyd, Moody Blues, Elton John, Donovan dans un 1er temps mais surtout King Crimson, Yes, Gentle Giant, Jethro Tull, Emerson Lake & Palmer, Soft Machine, Tangerine Dream, Kraftwerk, Klaus Schulze et le krautrock allemand, etc. Mon esprit s’envole vers d’autres horizons…

Mais un soir de 1971, la radio fm, qui démarre à l’époque, passe une chanson qui me ramène à l’essentiel; qui tatouera le rock’n’roll sur mon cœur et orientera ma carrière de musicien. Même si je me considère comme un mélomane qui s’est ouvert à tous les styles de musique, cet «hymne brut» a simplement cogné à la bonne porte pour se faufiler à l’intérieur et faire de moi un rock’n’roller éternel.

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C’était I Hear You knocking de Dave Edmunds. Qui est devenu une de mes plus grandes influences par la suite! Et que j’ai eu l’immense chance de voir en spectacle à Montréal en 1990! J’en parle plus loin.

Dave Edmunds est le maître du beat rock’n’roll, twanging, rockabilly, power pop, R’n’B, un peu de country. Simple, humble, jouissif, sourire automatique dans la face. Ça sonne super bien, de superbes arrangements. Aucun égo de guitar hero, de rock star à scandale, de soli de branlettes du manche, de poseur du micro, d’overdoses suicide, d’exposure photoshop, de groupies «Lilimousine» (Titre d’une de mes chansons). Dave, c’est que du rock; pur, cool, fun, qui laisse le bon temps rouler. Subtle as a Flying Mallet hey hey ;)
Avec Dave, on jamme entre amis pour le plaisir, quelques drinks et pizzas. Même feeling avec de vraies super idoles comme McCartney, Ringo, les Everly, Dion, Brian Setzer ou Lemmy. No drama, no extravaganza, no camera même en général… Seconds of Pleasure only entre potes, get it?
Ses albums et ceux qu’il a produit sont indispensables à toute discothèque rock qui se respecte. T’as eu une mauvaise journée? T’es fatigué, malade, déprimé ou encore déçu? Met quelques Tracks on Wax de Dave Edmunds sur la platine et t’es guéri, t’as tout oublié en quelques minutes, t’as un smile bien accroché et tu tapes du pied ! Repeat When Necessary.

Dave Edmunds en Live - 20 Mars 1990 - All Stars Rock'n'Roll Review, Spectrum de Montréal.

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Front row: Kim Wilson (vocals & harmonica, The Fabulous Thunderbirds) ~ Dave Edmunds (vocals, guitar) ~ Dion (vocals) ~ Graham Parker (vocals). 
2nd row: Steve Cropper (guitar) ~ Terry Williams (Rockpile’s drummer) ~ Dave Charles (Dire Strait’s drummer) ~ Phil Chen (bass (The faces) ~ Richie Labamba  (trombone,Conan band).
Top row: Eddie Manion (Sax player with Bruce Springsteen) ~ Gavin Povey (keyboards) ~ Al Chez (Trumpet, Letterman’s band) ~ Mario Cruz (Springsteen & Willy DeVille). 

Un Live inoubliable - Dave Edmunds

Si je ne m’abuse, Dave Edmunds n’est venu qu’une seule fois à Montréal. Quand j’ai vu le spectacle annoncé, je me suis précipité pour aller acheter quelques billets. Je n’allais pas laisser passer cette occasion de voir une de mes rares idoles, accompagné d’une autre icône dont j’étais fan fini, Steve Cropper, légendaire guitariste des Mar-Keys et des MG’s qui a composé plusieurs des classiques hits de stars du R’n’B rock américain telle que Otis Redding, Wilson Pickett, Eddy Floyd, Rufus Thomas, Sam & Dave, Carla Thomas, The Blues Brothers, etc. Juste l’affiche avec les noms promettait tout un programme rock’n’roll! On est toujours excités à l’approche d’un concert mais ça c’était un évènement RARE qui promettait d’être exceptionnel et unique. Plus qu’un show, on s’attendait à un super party...

Et nous ne fûmes pas déçus au contraire!
C’était encore plus jouissif qu’on l’espérait. On s’est rendu compte qu’on assistait à un grand moment de l’histoire du rock et il FALLAIT être là! Mais voilà, au Québec, même encore en 1990, la plupart des gens et pire, des supposés rockers, ne savaient pas, ne connaissaient pas et ne s’y intéressaient pas... Nous n’étions qu’une ou deux centaine d’afficonados «instruits» et «présents» au Spectrum qui peut en contenir 1300... J’avais honte. J’étais choqué et fâché. Aucune classe...
Quel affront d’ignorance et d’insolence que cette ville disco et condescendante musicalement réservait comme accueil à ce All Stars fabuleux. Combien de fois ais-je ressenti cette honte dans le ventre, dans cette ville qui se targuait d’être à la fine pointe musicalement mais qui a toujours snobé le vrai rock’n’roll quand il n’y a pas plus de trois accords... Avec mon groupe, on ne s’est pas appelé Les Taches pour rien... Inutile de préciser que Dave Edmunds et la plupart des ses invités ne sont jamais revenu... Comme bien d’autres d’ailleurs qui ont été tellement mal accueillis tels que George Clinton à qui on a coupé le son et l’éclairage en plein milieu d’une chanson d’un party qui s’annonçait mémorable juste parce que les techniciens ne voulaient pas faire d’overtime... Inculte et trop souvent ennuyante voire gênante cette ville...
Enfin bref, moi j’y étais, en compagnie de quelques musicos français que j’avais rencontrés à Paris et on en a eu bien plus que pour le prix du billet.

Une chance que Dave Edmunds et son review n’étaient pas hautains et offensés eux ou du moins, ça n’a jamais paru. Il faut dire que ce groupe s’éclatait tellement sur scène, qu’il n’avait pas besoin de public pour son propre fun! Leur plaisir débordait des planches et s’est rapidement propagé dans tout le club! Toutes les chansons jouées par ces maîtres étaient du pur nectar pour les disciples qui se sont rarement régalé autant dans un même spectacle. Dave Edmunds a même tenu les drums sur quelques chansons! Phil Chen est un bassiste génial, les soli de Gavin Povey au piano gambadent en déroulant la joie, le jeu de chacun des musiciens est parfaitement cool. J’ai été aimanté sur le bord de la scène jusqu’à la fin, 3 heures à surfer sur une vague «d’airs purs»... Un journaliste le mentionne et décrit cet évènement encore mieux que moi dans une super critique que j’inclus dans cet article. Avant de quitter la scène, Steve Cropper est venu me serrer la main, le seul qui a eu cet honneur! Évidemment, les amis frenchies tenaient à me la pincer ensuite mais je leur ai dit d’aller se laver les mains avant, hahaha! Wow, quelle merveilleuse soirée que je n’oublierai jamais!


Alain Karon


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jeudi 19 juillet 2018

John Lydon - Paroles

John Lydon - Paroles

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John Lydon

"Les gens ont pris l’image des Sex Pistols beaucoup trop au sérieux; cette image était un gag pour nous, on en pissait de rire, en fait on se foutait de la gueule des gens, mais personne n’a compris et tout le monde a mis un uniforme punk"

John Lydon, 1979.

vendredi 13 juillet 2018

Garz - le poète rock’n’roll

Garz : le poète rock’n’roll

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Garz

Garz - Le Grand Réchauffement - 2018

Garz, j’avais déjà entendu une de ses chansons sur FIP - ça s’appelait  Dos au mur, c’était en 2015. Le son m’avait tout de suite accroché: une voix claire et bien pendue, des textes qui portent et transportent, des airs originaux qu’on se surprend à fredonner pendant plusieurs jours - le tout mâtiné de rythmes clairs, de guitares saturées et d’arrangements ingénieux - sans jamais tomber dans le superflu. En un mot: évidence. Une évidence empreinte aussi d’humour et de détachement. Alors, quand j’ai entendu ce nouveau single Le Grand Réchauffement, j’ai de nouveau été saisi par cet artiste. J’ai retrouvé toutes les qualités du précédent album - Issues - mais avec une dimension que je n’avais pas saisie à l’époque: celle d’un homme aux textes engagés et enragés.

Garz - Le grand réchauffement


S’il est un auteur-compositeur à découvrir cette année, c’est de Garz dont il s’agit. Pour voyager, pour écouter, pour danser, pour réfléchir, pour chanter, Le Grand Réchauffement vous accompagnera partout. Et vous en redemanderez.
D’ailleurs ça tombe bien, un EP est en préparation pour septembre.

Vincent Giordano

Ci-dessous, pour écouter sur les différentes plateformes :
 http://smarturl.it/LeGrandRechauffement

Le site de l’artiste : http://www.garz.fr

jeudi 12 juillet 2018

De Roy Orbinson à Pretty Woman

Quand une musique porte un film…ou vice-versa - Pretty Woman - Roy Orbison

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Roy Orbison

Roy Orbison - Oh Pretty Woman

On vous avait parlé récemment du film de Tarantino et Misirlou de Dick Dale, titre à jamais associé à ce film. Le cas n’est pas le seul, écoutez plutôt: une intro reconnaissable entre 1000, bon sang mais c’est bien sûr...

Roy Orbison - Oh Pretty Woman



Pretty Woman, avec Richard Gere et Julia Roberts. Mais revenons plutôt à la genèse de ce titre...

Crée par Roy Orbison en 1964, ce titre se place rapidement dans tous les charts, qu’ils soient US, Anglais ou Australien. Il restera la meilleure vente de Roy Orbison, que Presley considerait comme «le meilleur de nous tous». Malheureusement pour lui, malgré une voix superbe, il est desservi par son physique, loin de la beauté sexy et ravageuse du jeune Cat de Memphis...
La petite histoire raconte que ce titre a été inspiré par l’épouse de Roy Orbison, à qui il demande si elle a besoin d’argent. Un ami de Roy, présent, lui dit: «Pretty woman, don’t need no money». Le titre est né... Cette chanson fait partie des 500 plus grandes chansons de tous les temps, selon le magazine Rolling Stone.
De multiples reprises vont voir le jour: Johnny Rivers, Sharleen Spiteri (Texas), Chris Isaac. Mais la version la plus connue est celle de Van Halen, qui en 1982, atteindra la première place dans les charts.

Van Halen - Pretty Woman



Le King Elvis disait de lui que c’était «le plus grand chanteur du monde», et les Beatles étaient des fans invétérés de Roy Orbison. Marqué par le destin, il perd sa femme en 1966 dans un accident de moto, et deux de ses trois fils périssent dans un incendie deux ans plus tard. Preuve de l’admiration que lui voue les plus grands, Bono et The Edge - U2 - lui composent une chanson pour son dernier album, en 1985...

Roy Orbison - She's a mystery to me



Etienne FLT

mercredi 11 juillet 2018

New York Dolls et ZZ TOP - Rencontre sur une même platine - 1973

New York Dolls et ZZ TOP - Rencontre sur une même platine - 1973

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New York Dolls - ZZ TOP - 1973

ZZ Top et New York Dolls : deux albums sortis le même mois - Fin juillet 1973

Le territoire des USA est tellement étendu qu’il est légitime de se demander si, de l’Est à l’Ouest, on rencontre le même type de population identifié sous le nom «d’américains». De New York - Etat de New York, à Houston – Texas, adopte-t-on la même façon de voir les choses, la même façon de vivre et, par extension, la même approche de la musique? Dans le segment musical qualifié loud, ne noterait-on pas un «petit» décalage: à l’Ouest les barbes, à l’Est le maquillage? A l’Est l’érosif rock, à l’Ouest le boogie rock? Explications :
Au mois de juillet 1973, deux formations destinées à devenir des légendes rendent leur copie: un premier album éponyme pour New York Dolls, Tres hombres pour ZZ Top. Les Dolls font l’effet d’une pierre ponce sur la toile du jeans. Les foulards et le fard à paupières camouflent la crasse, ces accords déglingués joués comme on se mouche, les perruques poudrées servant de tanières aux poux, bestioles avides du sang d’autrui. Chez ZZ, une poussière d’étoile diffuse des pilosités décolorées par le soleil, les notes chassant le tubbleweed sur les routes ensablées qui sillonnent le désert. «Des traces d’eye-liner sur des pompes à talons compensés? Caches tes miches, cow-boy, l’emplumage goudronné te guette!». 
«De l’aube à la nuit tombée sur des chevaux autour de bestiaux saturés de mouches à merde !!! Où sont les seringues?». Deux mondes... et à côtés de ces deux-là?

New York Dolls - Personality Crisis


A côté de ces deux univers musicaux bien tranchés, l'année 1973 n'est évidemment pas uniquement centrée sur ZZ Top et les New York Dolls, quelques évènements vont en effet marquer de leurs sceaux l'actualité.
Décès de Picasso et Bruce Lee, de la peinture noire badigeonne l’écran. Coup d’état militaire au Chili, Pinochet instaure la torture et l’assassinat comme mode de gouvernement: «Aguien para criticar?» (Quelqu’un pour critiquer ?). 
Nous subissons le premier choc pétrolier, les prix augmentent de 70%: une aile de papillon...en 2018, le litre de «Super 98» navigue autour des 1€70 (11Frcs de 1973!). 
Musicalement, en 1973, la concurrence est rude: Pink Floyd visite l’envers de la lune via The dark side of the moon, Led Zeppelin se diversifie dans Houses of the holy, The Who relance la mod avec Quadrophenia, David Bowie en termine ave Ziggy «Aladdin sane» Stadust et fait rugir The Stooges sur Raw power. Au sommet des hits parades français, sans ségrégation, c’est toute une histoire: Angie gagnée par La maladie d’amour chante une «Chanson populaire».

ZZ TOP - La Grange


Pour nos deux lascars, la couleur de fond de pochettes semblent relancer l’évidence: gris échappement contre vert cactus. Pourtant, entre Personality crisis  - New York Dolls - et La Grange - ZZ TOP - le gouffre n’est pas si large, tout juste une lézarde dans le bitume ou la terre rouge. D’ailleurs, ne s’agit-il pas de traces de gloss à l’entrejambe de ces chaps en cuir? Et ce Stetson, même rose, n’expose-t-il l’idée de territoires infinis? Ne nous trompons pas de combat, ces deux groupes se désaltèrent à la même «eau», du Jack D, de toute évidence.

Thierry Dauge


mardi 10 juillet 2018

Can’t You Hear Me Knocking - The Rolling Stones

Can’t You Hear Me Knocking - The Rolling Stones

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Rolling Stones

On ne savait même pas que l'enregistreur tournait, on pensait que c'était fini.

Can’t You Hear Me Knocking est un morceau vraiment atypique sorti en 1971 sur l'album Sticky Fingers des Rolling Stones avec son intro tonitruante en open tuning G. Pour Rappel, Keith avait l'habitude de retirer la corde la plus grave, 5 cordes sur sa telecaster favorite,  soit une partie du célèbre théorème de Keith, en réponse à la question : que faut-il pour jouer de la guitare?
"5 cordes, 3 notes, 2 doigts et un trou du cul"


The Rolling Stones - Can’t You Hear Me Knocking 



Les premières sessions ont démarré en décembre 1969 en Alabama, et une bonne partie de l’enregistrement a été effectué dans le studio mobile des Rolling Stones à Stargroves entre l’été et l’automne 1970 - Le Rolling Stones Mobile Unit, un camion-studio bourré de matos... A la fin de l'une d'elles, le travail sur Can't You Hear me knocking semblait terminé, et pourtant, Mick Taylor continu, en improvisation soudaine:

Mick Taylor :
"Vers la fin de la chanson, j'avais juste envie de continuer à jouer. Tout le monde posait ses instruments, mais la bande tournait toujours, et ça sonnait bien, alors tout le monde a rapidement repris leurs instruments et a continué à jouer."
Confirmation par Keith Richards:
"On ne savait même pas que l'enregistreur tournait, on pensait que c'était fini. On grattait nos guitares et ils ont laissé l'enregistreur tourner. Ce n'est qu'à la fin, lorsqu'on a entendu l'enregistrement, qu'on a vu qu'ils avaient gardé la prise. On a alors réalisé qu'on avait deux morceaux: le titre et la jam."
Au final, un morceau rare dans le répertoire des Stones, ça commence comme un bon vieux blues Rock stonnien ancré dans un Riff aux accents vintage, assez classique pour notre ami Keith,  et donc à 2.40 minutes, césure totale, un long final au rythmes latinos largement inspiré de l'univers de Santana! C'est chaud, dansant, inhabituel chez les Stones et pourtant tellement bon... quelques instants de laissé allé peuvent changer la face d'une chanson.

Auguste Marshal


Gene Vincent - Paroles

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Gene, music has changed, you have to change!

No. I'm born e Rock'n'Roller. I die a Rock'n'Roller...

jeudi 5 juillet 2018

Tom Petty et les Undertones - Rencontre sur un même platine

Undertones et Tom Petty and the heartbreakers - Mois de mai 1981

Tom Petty and the Heartbreakers - The Undertones

1981, l’année de tous les fantasmes! 

Pour la 1ère fois en France, des socialistes prennent le pouvoir! Le 21 mai, «Tonton» accède à la présidence de la République Française: François Mitterrand. Dans ses bagages, il traîne un certain Jack Lang, Mr radios libres, Mr fête de la musique, Mr Opéra Bastille… un homme d’Art. En ce même mois de mai, outre le traditionnel muguet, d’autres artistes gravent de la cire, comme un cachet royal au dos d’un courrier attendu: Tom Petty And The Heartbreakers postent Hard promises, The Undertones envoient Positive touch. Hasard, des descendants d’émigrés irlandais à présent américains se voient donc «concurrencer» leur terre «natale», la verte Erin, quoique ces irlandais-là soient estampillés: «du Nord», ou comment couper un pays en deux.

Tom Petty and the Heartbreakers - A thing about you


Avec Hard promises, Tom Petty And The Hreatbreakers rappelle le meilleurs de Big Star, des chansons dignes de Radio city (1974), ce monument de pop rock américaine ou cet album étonnant du Dwight Twilley Band sur Twilley don’t mind (1977). Oui, sauf que Tom Petty et ses boys font encore plus fort dans la chanson définitive, le couplet/refrain cinq étoiles. Des mélodies imparables, des enchaînements de notes au cordeau, dix chansons du calibre d’ American girl, cette pépite sortie de leur 1er essai discographique (1976), c’est dire! 
En  face, qu’arrive-t-il aux Undertones sur leur 3ème Lp? Au sortir des amplis, la pédale de chorus a remplacé la distorsion: méconnaissable pour qui navigue en compagnie de leur 1er Lp éponyme (1979). Faut-il huer? Invoquer l’anathème? Chicaner? Ricaner? Pfffffff… The Undertones font la preuve qu’il n’y a pas que la ligne droite dans une vie musicale, qu’on peut exister hors du punk rock qui provoqua les éloges initiaux. Le travail réalisé sur les compositions relève de l’ébénisterie, de la marqueterie, notes imbriquées les unes dans les autres au bénéfice de l’ensemble: des chansons. Du coup, le «grand écart» envisagé fait montre d’élasticité, les deux formations remontant les compas vers l’entrejambe, rampant l’une vers l’autre au centre de tous les plaisirs.

Undertones - It's going to happen


En 1981, au sommet des ondes, d’autres musiciens s’en sortent-ils aussi dignement? AC/DC défouraille les canons For those about to rock. A cause du vent, c’est finalement le groupe qui s’auto canarde: le début de la fin? Joan Jett love son rock’n’roll, nous aussi. Foreigner pulvérise les charts en insérant au moins  titres dans son Juke box hero. Par chez nous, Le lac du Connemara, La danse des canards et Pour le plaisir s’écoulent chacun à plus d’un million d’exemplaires! Par contre, deux monuments «s’enterrent»: Bob Marley à la Jah-maïque et Georges Brassens sans cinq à Sète. Dans l’actu, un mariage est couronné: le Prince Charles épouse Lady Diana Spencer. Génocide organisé par des «blancs» contre des «noirs»? Pas que. Il faut attendre 1981 pour que la Mauritanie abolisse officiellement l’esclavage. CQFD. Et pendant que Spielberg filme des aventuriers qui cherchent l’Arche perdue, un scénario élaboré par Badinter abolit la peine de mort en France: on en parle encore… Mieux que d’en parler, Hard promises et Positive touch provoquent le besoin d’écouter. Ce qui, libérant les badigoinces, octroie concomitamment la possibilité de s’en repaitre.

Thierry Dauge

lundi 2 juillet 2018

Jim Morrison - Paroles

Jim Morrison - Paroles

Jim Morrison
Jim Morrison

"DONNEZ-MOI UN RÊVE OÙ VIVRE PARCE QUE LA RÉALITÉ EST EN TRAIN DE ME TUER" 

Jim Morrison, chanteur des Doors, est retrouvé mort dans sa baignoire à Paris le 3 juillet 1971. Jim est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris.