Dave Edmunds
Dave Edmunds - Le maître
Dave Edmunds |
Quand on parle de rock, il y a un très grand personnage rarement cité, mésestimé, oublié, qui est pourtant le maître de thèse d’un paquet de rock'n'roller stars et maître d’œuvre d’albums classiques du panthéon rock dont la plupart font partie de nos collections de disques.
Quel est le dénominateur commun entre les artistes suivants pour nommer que les plus connus?
Foghat, Ahmad Jamal, Man, Arthur Brown, Brinsley Schwarz, David Essex, Chris Jagger, UFO, Ducks Deluxe, Flamin’ Groovies, Graham Parker & the Rumour, Nick Lowe, Mickey Jupp, King Kurt, Rocky Burnette, Elvis Costello, Johnny Cash, Carlene Carter, Motorhead, Stray Cats, The Polecats, The Everly Brothers, Paul McCartney, Ringo Starr, T-Rex, Fabulous Thunderbirds, Status Quo, Jeff Lynne, Jerry Lee Lewis, Roy Orbison, Carl Perkins, Everything But the Girl, Dr. Feelgood, K.D. Lang, Dion, Betty Carter, Jeff Beck, Joe Walsh, Del Shannon, Squeeze, Brian Setzer, Sting, Mark Knopfler, Willie Nelson, Jimmie Vaughan, Robert Plant, Shakin’ Stevens, Albert Lee, Susanna Hoffs, Matthew Sweet, Love Sculpture, Rockpile et j’en passe dont des dizaines de compilations!
En 1970, j’ai 13 ans. Je suis fasciné par les sciences, les livres et les voitures. C’est l’année où le rock entre dans ma vie et vient tout chambouler. Les artistes des 60’s, Beatles, Rolling Stones, The Who, Jimi Hendrix, Jeff Beck, John Mayall, Robert Charlebois, Michel Pagliaro, CCR, etc, se bousculent sur le tourne-disque de mes parents que j’ai confisqué, rafistolé et installé dans ma chambre. Le hard rock défonce maintenant les haut-parleurs. Je trippe Deep Purple, Led Zeppelin, Steppenwolf, Black Sabbath, Crosby, Stills, Nash & Young, Santana, Johnny Winter entre autres Doors, etc. Depuis peu, de nouveaux styles s’immiscent entre les volutes d’herbes et autres substances psychédéliques qui ouvrent les «Portes de la perception» dans mon cerveau, qui se met à planer sur le rock progressif: Pink Floyd, Moody Blues, Elton John, Donovan dans un 1er temps mais surtout King Crimson, Yes, Gentle Giant, Jethro Tull, Emerson Lake & Palmer, Soft Machine, Tangerine Dream, Kraftwerk, Klaus Schulze et le krautrock allemand, etc. Mon esprit s’envole vers d’autres horizons…
Mais un soir de 1971, la radio fm, qui démarre à l’époque, passe une chanson qui me ramène à l’essentiel; qui tatouera le rock’n’roll sur mon cœur et orientera ma carrière de musicien. Même si je me considère comme un mélomane qui s’est ouvert à tous les styles de musique, cet «hymne brut» a simplement cogné à la bonne porte pour se faufiler à l’intérieur et faire de moi un rock’n’roller éternel.
C’était I Hear You knocking de Dave Edmunds. Qui est devenu une de mes plus grandes influences par la suite! Et que j’ai eu l’immense chance de voir en spectacle à Montréal en 1990! J’en parle plus loin.
Dave Edmunds est le maître du beat rock’n’roll, twanging, rockabilly, power pop, R’n’B, un peu de country. Simple, humble, jouissif, sourire automatique dans la face. Ça sonne super bien, de superbes arrangements. Aucun égo de guitar hero, de rock star à scandale, de soli de branlettes du manche, de poseur du micro, d’overdoses suicide, d’exposure photoshop, de groupies «Lilimousine» (Titre d’une de mes chansons). Dave, c’est que du rock; pur, cool, fun, qui laisse le bon temps rouler. Subtle as a Flying Mallet hey hey ;)
Avec Dave, on jamme entre amis pour le plaisir, quelques drinks et pizzas. Même feeling avec de vraies super idoles comme McCartney, Ringo, les Everly, Dion, Brian Setzer ou Lemmy. No drama, no extravaganza, no camera même en général… Seconds of Pleasure only entre potes, get it?
Ses albums et ceux qu’il a produit sont indispensables à toute discothèque rock qui se respecte. T’as eu une mauvaise journée? T’es fatigué, malade, déprimé ou encore déçu? Met quelques Tracks on Wax de Dave Edmunds sur la platine et t’es guéri, t’as tout oublié en quelques minutes, t’as un smile bien accroché et tu tapes du pied ! Repeat When Necessary.
Avec Dave, on jamme entre amis pour le plaisir, quelques drinks et pizzas. Même feeling avec de vraies super idoles comme McCartney, Ringo, les Everly, Dion, Brian Setzer ou Lemmy. No drama, no extravaganza, no camera même en général… Seconds of Pleasure only entre potes, get it?
Ses albums et ceux qu’il a produit sont indispensables à toute discothèque rock qui se respecte. T’as eu une mauvaise journée? T’es fatigué, malade, déprimé ou encore déçu? Met quelques Tracks on Wax de Dave Edmunds sur la platine et t’es guéri, t’as tout oublié en quelques minutes, t’as un smile bien accroché et tu tapes du pied ! Repeat When Necessary.
Dave Edmunds en Live - 20 Mars 1990 - All Stars Rock'n'Roll Review, Spectrum de Montréal.
Un Live inoubliable - Dave Edmunds
Si je ne m’abuse, Dave Edmunds n’est venu qu’une seule fois à Montréal. Quand j’ai vu le spectacle annoncé, je me suis précipité pour aller acheter quelques billets. Je n’allais pas laisser passer cette occasion de voir une de mes rares idoles, accompagné d’une autre icône dont j’étais fan fini, Steve Cropper, légendaire guitariste des Mar-Keys et des MG’s qui a composé plusieurs des classiques hits de stars du R’n’B rock américain telle que Otis Redding, Wilson Pickett, Eddy Floyd, Rufus Thomas, Sam & Dave, Carla Thomas, The Blues Brothers, etc. Juste l’affiche avec les noms promettait tout un programme rock’n’roll! On est toujours excités à l’approche d’un concert mais ça c’était un évènement RARE qui promettait d’être exceptionnel et unique. Plus qu’un show, on s’attendait à un super party...
Et nous ne fûmes pas déçus au contraire!
C’était encore plus jouissif qu’on l’espérait. On s’est rendu compte qu’on assistait à un grand moment de l’histoire du rock et il FALLAIT être là! Mais voilà, au Québec, même encore en 1990, la plupart des gens et pire, des supposés rockers, ne savaient pas, ne connaissaient pas et ne s’y intéressaient pas... Nous n’étions qu’une ou deux centaine d’afficonados «instruits» et «présents» au Spectrum qui peut en contenir 1300... J’avais honte. J’étais choqué et fâché. Aucune classe...
Quel affront d’ignorance et d’insolence que cette ville disco et condescendante musicalement réservait comme accueil à ce All Stars fabuleux. Combien de fois ais-je ressenti cette honte dans le ventre, dans cette ville qui se targuait d’être à la fine pointe musicalement mais qui a toujours snobé le vrai rock’n’roll quand il n’y a pas plus de trois accords... Avec mon groupe, on ne s’est pas appelé Les Taches pour rien... Inutile de préciser que Dave Edmunds et la plupart des ses invités ne sont jamais revenu... Comme bien d’autres d’ailleurs qui ont été tellement mal accueillis tels que George Clinton à qui on a coupé le son et l’éclairage en plein milieu d’une chanson d’un party qui s’annonçait mémorable juste parce que les techniciens ne voulaient pas faire d’overtime... Inculte et trop souvent ennuyante voire gênante cette ville...
Enfin bref, moi j’y étais, en compagnie de quelques musicos français que j’avais rencontrés à Paris et on en a eu bien plus que pour le prix du billet.
C’était encore plus jouissif qu’on l’espérait. On s’est rendu compte qu’on assistait à un grand moment de l’histoire du rock et il FALLAIT être là! Mais voilà, au Québec, même encore en 1990, la plupart des gens et pire, des supposés rockers, ne savaient pas, ne connaissaient pas et ne s’y intéressaient pas... Nous n’étions qu’une ou deux centaine d’afficonados «instruits» et «présents» au Spectrum qui peut en contenir 1300... J’avais honte. J’étais choqué et fâché. Aucune classe...
Quel affront d’ignorance et d’insolence que cette ville disco et condescendante musicalement réservait comme accueil à ce All Stars fabuleux. Combien de fois ais-je ressenti cette honte dans le ventre, dans cette ville qui se targuait d’être à la fine pointe musicalement mais qui a toujours snobé le vrai rock’n’roll quand il n’y a pas plus de trois accords... Avec mon groupe, on ne s’est pas appelé Les Taches pour rien... Inutile de préciser que Dave Edmunds et la plupart des ses invités ne sont jamais revenu... Comme bien d’autres d’ailleurs qui ont été tellement mal accueillis tels que George Clinton à qui on a coupé le son et l’éclairage en plein milieu d’une chanson d’un party qui s’annonçait mémorable juste parce que les techniciens ne voulaient pas faire d’overtime... Inculte et trop souvent ennuyante voire gênante cette ville...
Enfin bref, moi j’y étais, en compagnie de quelques musicos français que j’avais rencontrés à Paris et on en a eu bien plus que pour le prix du billet.
Une chance que Dave Edmunds et son review n’étaient pas hautains et offensés eux ou du moins, ça n’a jamais paru. Il faut dire que ce groupe s’éclatait tellement sur scène, qu’il n’avait pas besoin de public pour son propre fun! Leur plaisir débordait des planches et s’est rapidement propagé dans tout le club! Toutes les chansons jouées par ces maîtres étaient du pur nectar pour les disciples qui se sont rarement régalé autant dans un même spectacle. Dave Edmunds a même tenu les drums sur quelques chansons! Phil Chen est un bassiste génial, les soli de Gavin Povey au piano gambadent en déroulant la joie, le jeu de chacun des musiciens est parfaitement cool. J’ai été aimanté sur le bord de la scène jusqu’à la fin, 3 heures à surfer sur une vague «d’airs purs»... Un journaliste le mentionne et décrit cet évènement encore mieux que moi dans une super critique que j’inclus dans cet article. Avant de quitter la scène, Steve Cropper est venu me serrer la main, le seul qui a eu cet honneur! Évidemment, les amis frenchies tenaient à me la pincer ensuite mais je leur ai dit d’aller se laver les mains avant, hahaha! Wow, quelle merveilleuse soirée que je n’oublierai jamais!
Alain Karon
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