Si être Punk aujourd’hui c’est sortir des sentiers battus et adresser un bras d’honneur à l’industrie musicale et ne pas s’enfermer dans un moule, alors Didier Wampas est le Punk de référence... Car Didier Wampas, ça a été ça:
Les Wampas : Petite fille
Et quelques traces inoubliables sur l'autel des tubes rock:
Les Wampas : Manu Chao
Puis un album solo, puis un album avec les Bikini Machine, puis deux album avec sa fiancée et ses enfants (Sugar and Tiger)
Sugar and Tiger : Car c'est toi
Ainsi, plus de 30 ans après ses débuts avec les Wampas, sa dernière mouture discographique peut désarçonner, puisque là on ne va pas parler de psychobilly, de rock, de je ne sais quoi encore, mais de... country québécoise!
Et par quel cheminement en est-il arrivé là:
«Lors de nos tournées au Québec, avec les Wampas, je revenais toujours les bras chargés d’albums, j’ai toujours aimé ce style de musique... Et puis un jour, je me suis dit pourquoi pas...»
Il s’adjoint les services de deux routards du rock n roll et du rockabilly, à savoir Viktor Huganet à la guitare, à l’initiative de deux albums hommage à Eddie Cochran, et Jake Calypso à la contrebasse slappée qui vient de sortir un album de reprises de chansons d’Elvis Presley, Thierry Sellier à la batterie clôt le quatuor... Let the good time roll.
L'album de Didier Chappedelaine (Wampas) et Viktor Huganet s'intitule: Les Maudits Français.
Didier Chappedelaine et Viktor Huganet - les Maudits Français
Certes, on peut être déconcerté à la première écoute, mais passé l’effet de surprise passé, on a là un album qu’on a plaisir à écouter. Tiens, faites l’expérience: écoutez ça le matin en partant au boulot, effet euphorisant garanti.
Ils sont assez rares ces groupes qui s'engagent sur le devant de la scène dans l'intention d'insuffler un vent de force et de puissance à l'état du duo. Non seulement il faut du courage, mais également une véritable maîtrise technique, sans parler même d'un charisme indispensable. Le groupe Fitz fait parti de ces rares conquistadors du genre, un duo belge composé de Damien Polfliet guitariste, bassiste et choriste et Pierre-Yves «Piwi» Leman batteur et chanteur. Le style est absolument rock, dans ce qu'il y a de plus épais et incisif. Pas la peine de mâcher les mots, Fitz se présentent eux même comme les héritiers "d'un rock dur parfois métallique, un stoner pesant, oppressant et une révolte punk incisive" histoire de situer le propos. Les deux musiciens ne sont pas des débutants puisqu'ils recueillent une expérience de plus d'une quinzaine d'années dans divers groupes avant de s'être réunis il y a environ deux ans pour ce projet pour le moins téméraire.
D'autant plus original et audacieux, Fitz a adopté le parti prix d'un chant en français, dans un univers musical qu'on aurait volontiers envie de situer à la croisée de MotörHead, No One is Innocent et Rage Against The Machine. Le résultat étonnant à la première écoute a le mérite de nous fondre plus facilement dans l'univers sauvage et redoutable de Fitz. Les textes engagés sont emprunts de poésie et de révolte, portant les traits de leur vision de la violence du monde, dénonçant parfois d'un ton acerbe, corrosif et non dénué d'humour, les stigmates de notre société, le tout porté par le poids ahurissant d'un rock aux portes du métal, tenu d'une main de fer par un set minimaliste et tellement efficace... respect total.
Fitz - Mens Sana
Un premier EP sort en 2015 suivi d’un album en 2016 signé sur Hebra Records pour une distribution dans le Benelux et la France ainsi que sur Artic Records pour une distribution au Québec et aux USA. Cet album a été suivi par ces stakhanovistes du Rock d'un Ep trois titres enregistrés au Jet Studio à Bruxelles, mixé au studio La Frite et masterisé au Studio Climax à Paris par Jean-Charles Panizza, par ailleurs bassiste du groupe parisien Blond, groupe dont les adeptes des lignes de ce blog sont largement coutumiers.
Les deux groupes Fitz et Blond ont d'ailleurs récemment enchaînés quelques dates communes, tout d'abord en Belgique, puis à Paris... j'ose imaginer la soirée!
Outre cette énergie largement portée sur la production musicale, Fitz écume inlassablement les scènes de Belgique et de France, à la rencontre et découverte de leur public, déversant des flots de décibels et de fougue sur les scènes qu'ils traversent. Une cinquantaine de dates en 2017, le chiffre est déjà relativement énorme et révélateur à mon avis d'une certaine opiniâtreté. Ils nous annoncent déjà un certain nombre de dates pour le mois de janvier, à suivre sur leur compte Facebook.
La route du Rock - L'histoire déjantée du Rock'n'Roll - Volet 2
La route du Rock
Le Rock'n'Roll et la musique moderne en général, ont toujours fait bon
ménage avec le scandale, la provoc', les dérapages et parfois
malheureusement, la mort. C'est l'histoire déjantée du Rock'n'Roll en
quelques exemples célèbres et pas toujours glorieux. Sex Drogue et
Rock'n'Roll, pour le meilleur et pour le pire.
Rock et déjante : Volet num 2
Le 1er Mars 1969, les Doors se produisent en concert à Miami. Jim Morrison arrive avec plus d'une heure de retard totalement ivre. La salle est pleine à craquer, et durant tout le set, il passe son temps à insulter le public pendant les chansons. Les journalistes présents, travaillant pour des médias conservateurs et déterminés à se payer une rock star, affirment qu'il a montré son sexe au public, mais aucun cliché ne peut le prouver. Morrison se retrouve quand même au tribunal, et fait face à quatre chefs d'accusation: comportement indécent, nudité publique, outrage aux bonnes mœurs et ivresse publique. Il est condamné à 6 mois de prison ferme et 500 dollars d'amende pour nudité publique alors qu'il n'y a aucune preuve et pour outrage aux bonnes mœurs. En revanche, il est relaxé pour les deux autres chefs d'accusation, comportement indécent et ivresse publique alors que lui-même a reconnu devant la cour ne se rappeler de rien tellement il avait bu... Grâce à une caution de 50,000 dollars, Morrison ne purgera pas sa peine de prison.
Jim Morrison
1964, les Who jouent à la taverne Railway, dans le centre de Londres. L'endroit est petit, la scène haute et le plafond bas. Pete Townshend a pris l'habitude de faire tourner sa guitare autour de son torse et de la jeter en l'air lors des concerts. Problème, l'endroit de ce soir ne s'y prête guère et lorsqu'il envoie sa six cordes dans les airs, celle-ci traverse le faux plafond et reste coincée. Les premiers rangs sont hilares et le guitariste des Who vexé. Il tire sur son instrument afin de le décrocher. La tête du manche se détache et pris de colère, il envoie les restes s'éclater contre l'ampli. Townshend vient de détruire sa guitare sur scène pour la première fois, et cela de façon totalement accidentelle. Son geste devient culte et depuis plus de 50 ans maintenant, l'homme a brisé un nombre incalculable de guitares qui, pour la plupart, lui ont été offertes par différents fabricants dont Gibson, Fender et Rickenbaker.
Who toujours. Lors de l'émission TV Smothers Brothers Comedy Hour, Keith Moon, batteur farceur du groupe, ne trouve rien de mieux à faire que d'augmenter la charge des effets pyrotechniques prévus pour le show. Bilan, l'explosion est telle que Pete Towshend est blessé à l'oreille et perd une partie de son audition. Moon The Loon a encore frappé....
Moon, encore! Alors qu'il écoute les Who très fort dans sa chambre d'hôtel, le patron de l'établissement lui demande de cesser ce bruit. Vexé, Moon The Loon balance un bâton de dynamite dans les toilettes puis déclare au boss de l'hôtel "ça, cher Monsieur, c'est du bruit" avant de remettre les Who à fond et de conclure "et ça c'est les Who!".
Hôtel toujours. Après un concert des Sex Pistols à Coventry en Décembre 77, Sid Vicious, totalement défoncé, fait subir le même sort qu'à lui-même à sa chambre d'hôtel. Résultat, la pièce principale et la salle de bain sont entièrement détruites. L'histoire raconte que personne n'a remboursé les dégâts car le tour manager John Tiberi (rien à voir avec l'ancien maire de Paris) aurait pris soin de signer les registres de l'hôtel du nom de Paul McCartney et aurait donné un faux numéro de contrat d'assurance.
Sex Pistols, encore. 1er Décembre 1976, le groupe Queen doit participer à l'émission Today de la chaîne Thames, mais annule dans la journée. Nos joyeux punks qui viennent de signer chez EMI (la même major que Queen) sont invités à remplacer le groupe de Freddie Mercury... Tout le monde a bu, les insultes fusent, le présentateur Bill Grundy est suspendu d'antenne pendant deux semaines et le groupe perd son contrat avec EMI après une tournée anglaise désastreuse.
Happy Mondays
Au début des années 90, les Happy Mondays partent enregistrer leur album Yes, Please aux Caraïbes, à la Barbade exactement. Shaun Ryder et Mark «Bez» Berry se défoncent comme ils ont l'habitude de le faire en Angleterre, sauf qu'à un moment, l'argent vient à manquer et ils décident de revendre le studio où ils enregistrent, au fur et à mesure du séjour, en pièces détachés. Ils réussissent tout de même à enregistrer leur album mais la plaisanterie coûte beaucoup d'argent à leur label Factory lorsqu'il s'agit de rembourser.
The Rolling Stones - Cocksucker Blues 35th Anniversary Special Edition
1972. Le réalisateur Robert Frank et son assistant David Seymour (rien à voir avec le Chim de l'agence Magnum) partent en tournée avec les Rolling Stones afin de réaliser le documentaire Cocksucker Blues. Les Stones sont déchaînés, leur quotidien est vraiment Sex drugs & rock n'roll. Des orgies dans les avions au lancer de TV depuis le balcon d'une chambre d'hôtel, Frank et Seymour filment tout... et finissent par participer. Avant de travailler sur ce documentaire, David Seymour n'avait jamais pris de drogue. Au fur et à mesure de la tournée, il devient addict et décède trois ans après la fin du tournage, d'une overdose.
Damned, l'anathème d'un nom qui leur va comme un gant.
Si l'ombre des Sex Pistols plane irrémédiablement sur la naissance de l'ère punk, force est de constater que le mouvement en marche n'était pourtant pas l’œuvre d'un seul groupe. Citons parmi les plus connus, les Ramones aux États-Unis, Radio Birdman et les Saints en Australie, et les Damned en Angleterre déjà à l’œuvre depuis 1976 avec le single New Rose.
Damned, un nom infaillible pour la cause musicale, parfaitement en phase avec le look et le maquillage vampirique de leur chanteur Dave Vanian, une esthétique de la dénomination absolument irréprochable, qui semble pourtant s'être retourné tel un sortilège sur l'essor du groupe. Certes aujourd'hui, tous les initiés connaissent le nom des Damned, mais malgré des capacités d'instrumentistes largement supérieures à celles des Pistols - les Damned sont déjà des musiciens confirmés - leur nom est aujourd'hui très loin de résonner dans la timbale du succès, qui donne le sentiment à tout un chacun d'avoir au moins une fois dans sa vie entendu parlé des Sex Pistols.
«On a passé notre carrière à voir des groupes moins bons toucher le gros lot»
Dave Vanian
Même si les Damned demeurent injustement les seconds couteaux du succès, ils peuvent mériter la palme de longévité. Rares sont les groupes de cette époque, ayant embrassé une telle longévité en ayant su se renouveler sans jamais perdre cette spécificité et cette originalité caractéristique à leur musique. Ils font parti des groupes reconnaissables instantanément toutes époques confondues.
The Damned
Après un premier single New Rose sorti chez Stiff Records en 1976 et souvent considéré comme l'un des premiers enregistrements punk, les Damned sortent le 18 février 1977 leur premier opus intitulé Damned Damned Damned. Un Punk rock solide, puissant et dévastateur, aux accents parfois stoogiens, le dernier titre de l'album I Feel Alright est d'ailleurs une efficace reprise de 1970 des Stooges. Ce qui est assez intéressant chez les Damned, outre l'énergie rageuse et la violence du son, c'est la veine mélodique qui se dégage déjà du chant de Dave Vanian, pourtant à l'aube de ses futures capacités vocales. Les titres de cet album sont essentiellement écris par Brian James - ancien London SS et futur Lords of the New Church - guitariste déjà confirmé à cette époque, et les compositions révèlent de véritables brûlots, sulfureux à souhait, décapant tout sur leur passage tel Neat Neat Neat, New Rose ou encore Fan club.
L'album est produit par produit par Nick Lowe au Pathway Studio de Londres, une production féroce qui défile dans un laps de temps extra court, douze titres en 1 demi heure, on colle parfaitement au genre, électrique, puissant, rapide et court, avec un accès à la mélodie déjà un peu plus développé que leurs congénères.
The Damned : Neat Neat Neat
Contrairement à un certain nombre de groupe de l'époque, l'image provocatrice chez les Damned est généralement tronquée par une attitude d'auto-dérision. Il n'y a qu'à observer la géniale pochette de ce premier album pour en être convaincu. Tartes à la crème, lunette rose, l'un fait le mort, un autre lèche les cheveux, on a envie des se marrer avec eux et ce n'est pas la combinaison de la dégaine gothique du chanteur Dave Vanian et le look clown déglingué lunettes et béret rouge de Captain Sensible qui démentira cet état de fait. Damned Damned Damned s'écoule sur les sillons à la vitesse de la lumière, telle une secousse sismique il retourne tout sur son passage, dans la violence vibratoire de ce vent incantatoire qui souffla sur l'Angleterre, le temps d'une saison pour certains... d'autres diront qu'après ça, rien n'a plus jamais été comme avant.
Auguste Marshal
Après un premier single New Rose sorti chez Stiff Records en 1976 et souvent considéré comme l'un des premiers enregistrements punk, les Damned sortent le 18 février 1977 leur premier opus intitulé Damned Damned Damned. Un Punk rock solide, puissant et dévastateur, aux accents parfois stoogiens. Damned Damned Damned s'écoule sur les sillons à la vitesse de la
lumière, telle une secousse sismique il retourne tout sur son passage,
dans la violence vibratoire de ce vent incantatoire qui souffla sur
l'Angleterre, le temps d'une saison pour certains... un disque mémorable!
La musique de Johan Asherton me semble toujours délicieusement atemporelle, malgré un ancrage manifeste dans l'air du temps. C'est là, le talent du cet indomptable songwritter français dont les influences, les sonorités et jusqu'au nom, nous transporteraient volontiers dans les contrées et l'imaginaire d'outre manche. Un personnage atypique, héritier de Dylan, Nick Drake, Nikki Sudden, Leonard Cohen et bien sûr Marc Bolan, un artiste pour lequel il voue une véritable admiration au point de lui avoir consacré un album Cosmic Dancer: A Tribute To Marc Bolan en 2007 ainsi qu'une biographie.
Johan Asherton connu pour sa quasi vingtaine d'albums solos, défiant ainsi contre vents et marées les stéréotypes de l'industrie musicale, nous revient en formation trio sous le nom de The High Lonesomes. La voix grave et émouvante et la guitare d'Asherton sont complétées par celles de Stéphane Dambry et Eléonore Chomant, tous deux musiciens multi-instrumentistes et chanteurs, déjà présents sur un album intitulé High Lonesomes sorti en 2010 et également sur le dernier LP en date en 2012 The House of Many Doors. La collaboration est cette fois affirmée avec Froth, un disque qui n'est plus l'album de Johan Asherton accompagné de ses musiciens, mais bien celui d'un groupe à part entière composé de trois excellents chanteurs aux voix profondes, harmonieuses et complémentaires The High Lonesomes.
Magnifique d'intensité et d'émotions, les six titres de Froth, avec la douceur d'une vibration bouleversante, nous emportent dans les méandres d'un imaginaire chaleureux et envoûtant. Écouter l'album de The High Lonesomes, c'est un peu comme se donner le plaisir de voyager dans un univers peuplé d'atmosphères pénétrantes qui renvoient à l'esprit, l'idée d'un travelling hors du temps. Comment dire les choses simplement, ce trio de chanteurs instrumentistes nous entraîne dans leur univers de ballades rêveuses aux intensités variables, le tout étant sans doute accentué par l'absence d'un unique chanteur Lead, les trois membres du groupe étant tour à tour interprètes ou choristes selon les chansons. Du coup, chaque titres développe sa spécificité, sa particularité, et tout en révélant une véritable unité d'album, il semble émaner de chacun d'entre eux, un état d'esprit, une personnalité authentique. La première vidéo illustrant l'album nous ramène à cette univers médiéval auquel j'ai souvent eu envie d'associer (lubie personnelle sans doute?) le troubadour Asherton, qui assure le chant principal sur ce titre. Notons que les trois voix dégagent une spécificité remarquable, avec une mention particulière au titre Karma bar interprété par Eléonore Chomant dont la voix succulente n'a sans doute d'égal que sa beauté mystérieuse. The High Lonesomes avec ce Ep six titres ont décoché une flèche enchantée à l'endroit des esprits rêveurs solitaires, pour les autres, ce disque pourrait être une parenthèse méditative dans un monde en perpétuel accélération.
Roldolphe Burger en Interview - Les Invétérés du Rock
Rodolphe Burger en interview dans l'émission Les Invétérés du Rock, Mercredi soir 21H-22H sur la Web radio La Radio Rock. A écouter à en streaming : http://streaming.radionomy.com/-LaradioRock
Too Tough To Die - les Ramones mettent les pendules à l’heure
Ramones - Too Tough To Die
Ramones : Too Tough To Die
Resituons les chose: après les échecs relatifs de Pleasant Dreams et Subterranean Jungle, les Ramones ont besoin de se refaire une santé. Et le titre, Too Tough To Die colle au plus près à ce qu’ils représentent à ce moment: des survivants.
Ainsi Joey déclare:
"Tous les groupes qui ont débuté avec nous ont disparu: il n’y a plus que nous".
Et de continuer:
"Les autres groupes ne s’intéressent pas à leurs fans: ils sont intéressés par le pognon, comme Blondie. Même si j’aime Blondie, maintenant ils font du disco...Billy Idol, lui, n’est rien. Juste un Punk d’Hollywood".
Les Ramones : Too Tough to Die
Back to the roots:
Aux manettes, ils (re) font appel à leur ancien batteur, Tommy. Associé à Ed Stasium, ils reviennent au basique, au son Ramones. Malgré une entorse de taille à leurs gouts musicaux, ils acceptent l’adjonction d’un synthétiseur sur Howling at the Moon. Et ce titre est produit par Dave Stewart, d’Eurythmics... Il n'est pas, par conséquent, le plus Punk qui soit...
The Ramones : Howling At the Moon
Un autre titre sort des sentiers battus, également: Wart Hog, chanté par Dee Dee. Une incursion dans le punk hardcore, qui sera fréquemment joué sur scène, les années suivantes. Le titre a été co-écrit par Johnny, qui pour une fois, a des paroles bienveillantes à l’égard de Dee Dee:
"C’est un grand parolier. Ses chansons ont toujours été mes favorites. Tout ce que j’ai co-écrit l’a toujours été avec lui."
Ramones : Wart Hog - Live
Un autre titre a lui aussi sa petite histoire: Planet Earth 1988. Dee Dee déclarait:
"Jusqu’ici, je n’avais aucune morale, mais il y a 4 ans, j’ai décidé de stopper l’héroïne…Mon thérapeute m’a dit que, même si j’étais une Rock-star, j’étais comme les autres, ni plus, ni moins. J’ai même lu la Bible, et j’ai arrêté de haïr tout et tout le monde."
La route du Rock - L'histoire déjantée du Rock'n'Roll
Sex Drogue et Rock'n'Roll
Le Rock'n'Roll et la musique moderne en général, ont toujours fait bon ménage avec le scandale, la provoc', les dérapages et parfois malheureusement, la mort. C'est l'histoire déjantée du Rock'n'Roll en quelques exemples célèbres et pas toujours glorieux. Sex Drogue et Rock'n'Roll, pour le meilleur et pour le pire.
Rock et déjante : Volet num 1
Jerry Lee Lewis, alias le Killer, est peut-être bien le premier bad boy du Rock'n'Roll. A ses débuts, il donne déjà des concerts sulfureux, jouant de son piano avec les pieds, les coudes ou les poings, ce qui a le don d'exciter son public et d'agacer les parents. Mais comme si cela ne suffisait pas, un jour de 1958 il décide de demander sa cousine de 13 ans, Myra Brown.... en mariage. Résultat, l'industrie lui tourne le dos, les disquaires refusent de vendre ses albums, et il se retrouve dans la galère. Après avoir surmonté les difficultés, au début des années 60, il brûle son piano alors qu'il partage la scène avec Chuck Berry. Le concert se termine difficilement et le Killer revit une nouvelle traversée du désert. La vie de bad boy n'est décidément pas simple...
Jerry Lee Lewis
Mai 1976, David Bowie arrive à la gare Victoria de Londres, monte dans une Mercedes décapotable et fait le salut nazi. Scandale dans les tabloïds anglais. Comme si cela ne suffisait pas, lors d'une interview accordée au magazine Playboy en septembre de la même année, il déclare:
"les Rock stars sont fascistes. Adolf Hitler était l'une des premières Rock stars. Regardez le bouger, il est à peu près aussi bon que Mick Jagger ".
Re-scandale. Des années plus tard, l'un de ses amis expliquera que la cocaïne avait un effet néfaste sur Bowie qui était "devenu peu à peu fasciné par les nazis au cours des années 70, il ne les aimait pas, il n'était pas nazi mais il était fasciné ". Quand on vous dit que la drogue c'est mal!
Bowie
Le 5 août 1976, Eric Clapton se lance en politique à sa manière. Ivre lors d'un concert à Birmingham, il entame un monologue entre deux chansons, basé sur les thèses anti-immigration du politicien de droite Enoch Powell qu'il soutient. En 1968, Powell avait tenu un discours dans cette même ville, expliquant les dangers de l'immigration «non blanche», et allant même jusqu'à affirmer que peu à peu, les britanniques devenaient des étrangers dans leur propre pays. Clapton, reprend ses idées et demande aux spectateurs de voter pour lui afin que le pays ne devienne une «colonie noire». Il choque le public et les journalistes présents. L'un d'eux ira jusqu'à régler ses comptes par article interposé, demandant à Clapton où il serait sans les noirs et leur blues, sans le rhythm'n'blues, et affirmant que 50% de sa musique est noire. Pendant des années, le guitariste anglais devra s'expliquer à chaque fois qu'on l'interroge sur le sujet, mais aura toujours du mal à convaincre. A l'hiver 76, en réponse à ces déclarations racistes et au salut nazi de Bowie, Red Saunders et Roger Huddle créent Rock Against Racism.
Janvier 1984, ICA, Londres. Les Allemands Einstürzende Neubauten donne un concert apocalyptique. Sur scène, ils détruisent soigneusement ce qu'ils ont sous la main, y compris leurs instruments. Habitués à jouer aussi bien avec du matériel conventionnel qu'avec celui de l'industrie BTP, ils jettent des micros et autres objets dans une bétonneuse en service, ce qui provoque un bruit assourdissant, avant de s'attaquer à un piano à coups de tronçonneuses. Après avoir tout détruit sur scène, ils s'attaquent à la scène elle-même qu'ils quittent in extremis avant qu'elle s'effondre. Le concert a duré 25 minutes, le public fou de rage termine le travail et détruit ce qui reste de la salle.
Einsturzende
Apologie de la violence, dérapages, provocations, l'histoire du Rock n'en manque pas. La suite dans le prochain volet de cette sinueuse route du Rock!
Entrée dans le genre par Nirvana et son Smell like teen spirit, quelques afficionados de heavy se rapprochent très vite des groupes de grunge qui s’apparentent d’avantage au hard rock. Soundgarden avec Badmotorfinger est de ceux-là. Dans ce disque, le morceau Slaves and bulldozers fracasse l’auditeur. Il empeste le sombre. D’une pesanteur de plomb et d’une sinistre noirceur, il est déchire-hurlé par le sieur Cornell, telle une invective au monde entier.Contaminé par cet élixir venimeux, le converti en veut plus.
Dirt - 1992 - d’Alice in Chains, l’emporte par-delà des gouffres insondables bien plus loin encore dans le trip. Cet album pilonne l’intégralité de ses contemporains, du hard rock au Doom Metal.
Alice in Chains : Angry Chair
Se laisser guider vers ce disque par le visuel de sa pochette est compréhensible. Elle rend son contenu violemment désirable. Sur la back-cover figure un soleil stylisé rappelant l’écriture symbolique des civilisations Aztèque ou incas, dessin idéal pour une inscription à l’encre noire sur la peau. Ainsi, on peut devoir son premier tatouage à l’incandescence du groupe.
Autour de 1992, je passe mon temps libre avec un poteau d’excursions. Nous écumons les bars à bières: le Falstaff à Montparnasse ou la Taverne St Germain chez les germanopratins. Médusés par le peu d’intérêt que nous suscitons auprès de la gent féminine, nous espérons enrôler dans ces lieux enfumés quelques compagnes de radeau. Notre score en la matière est pitoyable. Par chance, je noie de phéromones musicales mon désir de sexe, parvenant par ce biais à en apaiser l’ardeur. Dirt participe activement au combat.
Alice in Chains : Dam Tam the River
Passées les deux déflagrations qui ouvrent l’album, les titres sont d’une lourdeur mercurielle. Ils adoptent un tempo ralenti des plus poisseux. Le son de la guitare correspond à «des» guitares. Il s’agit d’un millefeuille de distorsion, un empilage de partitions épais comme un gruau de blé, une avoinée. Des éclairs d’ongles goudronnés vous griffent les tympans tout en conservant un monstrueux fond mélodieux. Si le procédé n’est pas nouveau, la voix est unique. Elle façonne Dirt. Elle psalmodie sous influence chimique des incantations cauchemardesques, une voix de fin du monde. Les moments les plus glauques évoquent un 45 tours joué en 33 tours, les cris de douleur d’un homme écorché. Layne Staley entonne ces chants funestes, incantatoires et hantés, ces litanies glacées de réverbération. Tous les malheurs de la terre sont concentrés dans sa voix. Il pleure des larmes d’agonie qui noient les chansons. Parfois, quelques chœurs de type grégoriens en renforcent le coté biblique ou malsain. Le chanteur présente pourtant un sens de la mélodie exemplaire ou l’art majeur de manier les notes mineures. Et cela dure tout au long des deux faces, six titres chacune. Même sur le vinyle, on a conservé la durée du CD. Chose rare, malgré la nécessité d’augmenter le volume d’un ou deux points, le son de la cire égale en puissance celui du plastique. Une production chromée, claire et nette, un modèle de précision.
Mon 33 tours est made in Korea, manufacturé par Séoul Record et référencé n°22 au ministère local de la culture. Dans ce charmant pays, la musique c’est du sérieux, grunge compris. Il subsiste quand même un léger désagrément imputable à l’Asie. Outre un insert en langue locale, très joli à regarder mais incompréhensible, des chuintements made in zone mondiale au climat humide se font entendre.
Thierry Dauge
Dirt, deuxième album d'Alice in Chains sorti en 1992 a été classé a été classé par le magazine Rolling Stone comme le troisième meilleur album de grunge de tous les temps et cinquième meilleur album de la décennie dans le classement publié par le magazine britannique Close-Up. cinq singles classés au top 30 Would?, Rooster, Them Bones, Angry Chair, et Down in a Hole. Layne Staley y entonne ces chants funestes, incantatoires et hantés, ces litanies glacées de réverbération. Tous les malheurs de la terre sont concentrés dans sa voix. Il pleure des larmes d’agonie qui noient les chansons... et c'est Thierry Dauge qui nous en fait l'éloge aujourd'hui!
Je ne fais pas de la musique, je jouis ! Ça peut durer une heure trente ou deux heures
Arno -Longueur d’Ondes, 1988.
"La musique du delta du Mississipi est unique, complète. Elle a du souffle, elle sent la terre, la liberté, la sensualité. La slide guitar diffuse la mélancolie ou la gaieté. Le reste, c'est du business de coiffeuse".
"Mon père était branché musique, parce qu'il a vécu pendant la guerre en Angleterre, chez les Spitfires, et il m'a apporté la musique anglo-saxonne, le jazz, le blues. Ma mère écoutait le côté francophone, à cause de ma grand-mère qui était une chanteuse dans les cinémas muets dans le temps. Ma mère et sa soeur viennent de la génération post-war, le truc Juliette Gréco, Jean Cocteau et l'existentialisme. Elle était très anarchiste dans sa tête, et je me souviens encore de ma mère comme d'un skinhead, et dans le temps, c'était quelque chose. Elle avait un peu la tête comme Zizi Jeanmaire, la danseuse".
Avec les Stray Cats, on touche a une particularité qui nous renvoie fondamentalement à l'essence du Rock'n'Roll avec tout ce qu'il a de vibrant, de pulsant et de dansant. Un trio rock minimaliste attaché à la technique, à l'énergie et à un charisme viscérale chez eux, et qui emporte sur scène son auditoire dans un flot énergétique d'une puissance incroyable. Le rockabilly, ça peut paraître relativement basique, pourtant, les Stray Cats disposaient d'une aura magnétique capable de retourner une salle entière en quelques instants. La formule de ces matous survoltés était pourtant archi simple: contrebasse de Lee Rocker, Gretsch demi-caisse pour Brian Setzer, et un Slim Jim Phantom qui battait debout avec un set percus des plus minimalistes... et pourtant, ça sonne grave, ça pulse, ça remue, c'est instinctif et génial. Et même si nos matous enragés avaient cette énergie brûlante sans doute intrinsèque à leur courte durée de vie, il faut bien avouer que l'essentiel du charisme semble malgré tout condensé en la personne de l'incomparable Brian Setzer. A ces qualités émérites de chanteur, guitariste s'ajoute la présence scénique de l'homme. Aujourd'hui encore, Setzer demeure un acrobate, une bête de scène incomparable, qu'il soit en trio ou suivi par un orchestre Big Band, il décoche avec style et élégance cette pulsation rythmique qui vibre instantanément tel un immense et intense rayonnement de joie. C'est en tout cas comme ça pour moi, cinq minutes de Setzer, et les batteries sont rechargées, le baromètre reprend son niveau optimal... magique!
The Stray Cats : Rock this town
Les matous new-yorkais
Historiquement, il faut bien se souvenir que les Stray Cats étaient originaires de la banlieue Est de New-York, patrie natale à l'époque indifférente au genre musical. Fin 1979, ils s'expatrient à Londres et après quelques temps de galère, la presse s'intéresse peu à peu à leurs prestations scéniques. C'est Dave Edmunds qui va leur sortir la tête de l'eau en leur permettant d'enregistrer un premier 45 tours. Magie de l'instant, la vague rockabilly s'empare rapidement de l'Europe tout entière, entraînant les Stray Cats aux sommet des charts durant l'été 81 avec ce premier album éponyme. Le second album Gonna Ball sort dans la foulée la même année, mais malgré d'excellentes critiques, le parti pris Rythm and Blues de ce disque semble beaucoup moins en phase avec l'air du temps, et les ventes sont nettement en baisse. Ils signeront un troisième opus Rant'n'Rave en 1983, avec un retour au style rockabilly, mais certainement trop tard, la vague s'est déjà retirée et le groupe se sépare un an plus tard.
Little Bob, c'est certainement l'archétype du rocker parfait. Son histoire musicale démarre au début des années 60 au sein des Apach's et jusqu'ici continue contre vents et marées. Originaire du Havre, le gars n'est pas une rock star, c'est un puriste, intègre dans son genre, passionné par son art, possédé par le rock au point de lui avoir consacré sa vie. Bob inspire évidemment le respect, il fait parti des exemples vivants à qui le rock a insuffisamment rendu la carte du succès. Dommage cela dit, Little Bob ne s'est jamais arrêté là, avec quasiment une vingtaine d'albums à son actif et une totale dévotion à la scène, son terrain de jeu favoris. Avec ces soixante dix ans passés, Bob reste inéluctablement cet éternel enfant du Rock aux inspirations traditionnelles, doté d'une voix rauque et puissante, brûlante d'émotions blues, déchirante d'amour pour son public... un cas un peu à part dans l'histoire du Rock français.
The Apach's
1984 - Too Young to love me
Petit coup de cœur personnel dans la discographie généreuse de Bob pour l'album de 1984: Too Young to love me. Il marque le retour dans la Story du guitariste Guy-Georges Gremy avec qui il co-signe cette fois tous les titres de l'album. Un album au son bien américain produit par Southside Johnny et Thom Panunzio, producteur au curriculum généreux. Allez quelques noms au hasard, Panunzio a produit entre autres Aerosmith, Alice Cooper, Dylan, Springsteen, Tom Petty, Deep Purple...tout s'explique. Bob évoque toujours un certain classicisme du Rock'n'Roll porté par l'énergie électrique, des guitares affûtées comme des couperets, un son assez massif et la voix féroce et ardente de Bob, qui pour le coup, n'a absolument rien de Little.
Too Young to love me et So Crazy sont des titres mémorables sur lesquels on oublie volontiers les origines havraises du groupe. Ce disque au son chaud, rentre dedans, rock and soul parfois, représente un défi réussi pour Little Bob, et pourtant, sa sortie fût déplorablement discrète, française uniquement, avec une seule réédition CD en 1991... dommage, ce disque aurait mérité un accueil un peu plus généreux.
"Tout chez eux, leur allure, leur musique, leur attitude et leurs chansons était parfait. Le concert s'est achevé en onze minutes et demi. J'étais ébloui"
Souvenez-vous, en 1990 un truc envahissait nos radios. Certes, ce titre n’allait pas révolutionner l’histoire du Rock. Thierry Hazard nous chante Le Jerk.
Thierry Hazard : Le Jerk
Ce qui est plus atypique, et donc ce qui nous intéresse, c’est que le responsable de ce titre avait sévi quelques années auparavant dans un groupe plus en corrélation avec ce qu’on écoute ici… Garage Psychédélique Suburbain, plus communément appelé…GPS.
Tout commence en 1980 à Sèvres, quand deux jeunes banlieusards Tom Darnal - guitare - et Pierre Leloup - batterie - forment Globule Pulsation Système. Vite rejoint en 1982 par Thierry "Hazard" Gesteau chant, guitare et Marc Upson à la basse, ils publient leurs premiers 45 tours: Quand revient l’été.
Globule Pulsation Système : Quand revient l'été
Ils changent de nom, deviennent Garage Psychiatrique Suburbain, signent pour le label indépendant Underdog, et sortent le titre Bien dans la ville. Puis c’est au tour du single de Panique sur la plage d’être diffusé, en 1985.
Garage Psychiatrique Suburbain : Panique sur la plage
Le second album voit le jour en 1986, porté par En attendant la prochaine guerre, avec notamment un titre qui aurait mérité de toucher un plus large public: Berlin la nuit.
GPS : Berlin la nuit
A la fin des années 80, après de nombreux concerts et un passage aux Enfants du Rock le groupe splitte, Thomas Darnal part faire les claviers dans la Mano Negra, Pierre Leloup joue du Pink Floyd chez Floyd Legend, Marc Upson joue de la basse dans différentes formations…
Malgré tout, et après le succès solo de Thierry Hazard, Underdog sort un CD intégral en 2012.
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil... ou presque.
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil
Jean Yanne ne serait pas rock?
Évidemment, il le laisse entendre dans une chanson enregistrée en 1962: J’aime pas le rock, twist diabolique où il slame désobligeamment sur le noble genre. Pourtant, permettez-moi de reproduire un extrait de la chanson titre de Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, film sorti en 1972:
Quand dans le ciel calme, l’avion par-dessus les toits, verse son napalm sur le peuple indochinois, quand c’est la fringale, lorsqu’en place d’aliment, les feux du Bengale cuisent les petits enfants.
Dans la tiédeur de la nuit, la prière est mon appui, car je pense à Jésus Christ, celui qu’a dit: Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil!
Alors, pas rock’n’roll Jean Yanne?
Jean Yanne : J'aime pas le Rock
En 1973, dans Moi y’en a vouloir des sous, il filme Magma dans une église. Le groupe y entonne une des chansons aux accents gutturaux dont il a le secret. Le débat est clos.
Magma - Moi y’en a vouloir des sous
Cette BO contient son lot de diversités. On y passe du jerk de Jésus rend moi Johnny, au tango de Jésus tango, de la pop orchestrée de Symphonie ciné qua non ou Tilt pour Jésus Christ à la pseudo sonate au clair de lune revue en air de samba de Symphonie pour odeur et lumière, du swing de Notre père sur mesure au blues de Jésus San Francisco et ainsi de suite, le pire cauchemar d’un catholique mélomane pratiquant. Pourquoi le pire cauchemar? A cause des paroles. Plus athée tu meurs! A la plume: Jean yanne, à la baguette: Michel Magne. Affirmatif, le compositeur de cette symphonie pour turgescences pré adolescentes qui rythmait la série des Angélique Marquise des anges. Autres Energie Musique à houx hard à son tableau: Les tontons flingueurs, Ne nous fâchons pas, la série des Fantomas … etc, magnificences des 60’s à l’état brut! Mais un 33 tours peut bien contenir les meilleures chansons du monde, si le son n’y est pas…
Studios du Chateau d'Hérouville
Derrière la console siège un certain Dominique Blanc Francard, le plus doué des Ingés son dans le plus prestigieux des studios d’enregistrement français: le Château d’Hérouville. La liste impressionnante des groupes (Grateful Dead, T Rex …) et de chanteurs internationaux (David Bowie pour Pin-ups et Low, Elton John…) qui sont venus enregistrer dans ce lieu parle pour lui. Orfèvre de tous les genres, et accessoirement géniteur de Sinclair, Dominique Blanc Francard est aussi bien crédité sur The slider de T Rex que sur un Lp de M. Delpech et son addictif Tu me fais planer. Au début des 80’s, personne n’échappant au Metal, il cartevisite sur le 1er album de Warning, étalon français du genre.
Jean Yanne : Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil figure une critique sans concession du fonctionnement des radios doublée d’une diatribe cinglante sur l’engouement général pour Jésus Christ et le mouvement Flower Power qui gagnait les contemporains du film. Le jingle: «Radio plus, radio plus, radio plus ! Jé-é-suuuus » souligne admirablement le contenu. Et puis, quelle distribution! Bernard Blier,Jacques François, les Frères ennemis, un monde disparu qui n’aurait fait qu’une bouchée de la morosité ambiante. Reste Daniel Prévost…
Encore une chose autour de 1972. J’étais alors à l’école primaire, à l’aube de partir affronter le collège. Suite à une malencontreuse histoire de taille-crayon abîmé, un garçon d’un an mon aîné décida que je devais lui verser une dîme lorsque l’envie l’en prenait. Un refus de ma part me promettait d’être jeté au sous-sol de notre école du haut de la volée de marches qui y menait. Un camarade de classe, devant ma grise mine, se préoccupa un jour du pourquoi. Je lui expliquais le racket dont j’étais victime. En récréation, il me fit désigner du doigt le racketteur. Il se dirigea vers lui, me pointa à son tour du doigt et lui décocha ce qu’il était commun d’appeler «un pain dans la tronche». L’impôt était levé.
Ainsi, tout le monde il n’était pas beau, tout le monde il n’était pas gentil. Et encore, existait-il moult variantes! Mon racketteur n’était ni beau ni gentil pour moi alors que mon copain, oui. Par contre, ce dernier n’était ni gentil ni beau pour l’autre alors que moi certainement pour lui. La vie s’annonçait compliquée…
Tom Petty and the Heartbreakers - Mary Jane's Last Dance
Tom Petty and the Heartbreakers
Mary Jane's Last Dance
Tom Petty est décédé d'une crise cardiaque le 2 octobre 2017 et on ne cessera jamais de souligner l'importance que ce songwritter a eu dans l'histoire de la musique. Parmi ses plus grands succès, on citera évidemment Refugee, Don't Do Me Like That, I Won't Back Down ou encore Learning to Fly. A titre personnel, je décernerais la palme à ce titre qui supplante à mon sens la majeure partie de sa création. Mary Jane's Last Dance, l'une de mes chansons favorites de Tom Petty sortie en single, un titre absolument parfait sur le plan de la construction et de l'intensité. Un couplet au verbe fécond scandé à la manière dylanienne sur un riff de guitare aiguisé, ou les mélodies à l'harmonica répondent harmonieusement aux incantations sèches de Tom Petty. Et puis soudain, tranchant ce qui aurait pu être une classique folk song aux accents rock, le refrain nous surprend, limpide et lumineux, dévoilant son sens aigu des harmonies pénétrantes, et ouvrant la voie à ce chant devenu d'un coup stellaire. La puissance d'une intensité grandissante au son du sublime mariage des chœurs renvoie un niveau d'émotion salutaire, propice à faire vibrer le palpitant.
Mary Jane's Last Dance, c'est comment dire, un sentiment de plénitude qui vous propulse sur les hautes sphères du plaisir intacte.
Tom Petty and the Heartbreakers - Mary Jane's last dance
Mike Campbell qui est le guitariste des Heartbreakers raconte que la chanson s'est construite alors que Tom Petty et son groupe travaillait sur une nouvelle compos au départ intitulée Indiana Girl. La chanson semblait accomplie, mais le producteur Rick Rubin a suggéré de casser le riff pour attaquer le refrain. Le rendu musical était intéressant, mais le texte ne collait plus à la musique. Une semaine plus tard, Tom est revenu avec ce nouveau chorus: "Last dance with Mary Jane"... la chanson structurée telle qu'on la connaît aujourd'hui.
Le texte poétique de Mary Jane's Last Dance relate l'histoire d'une jeune fille indienne qui se perd peu à peu dans les limbes de ce monde moderne, et le clip réalisé par Keir McFarlane a remporté à l'époque la meilleure vidéo masculine au MTV Video Music Awards. On y voit Tom Petty voler à la morgue un cadavre interprété par la sublime Kim Basinger. Lorsqu'il la ramène à la maison, il l'habille dans une robe de mariée et danse avec elle. Puis il la transporte dans une camionnette et la jette dans l'océan. Mystère et "glauquerie" jusqu'à la dernière minute, la belle ouvre enfin les yeux alors qu'elle s'enfonce dans l'océan.
Auguste Marshal
Tom Petty and the Heartbreakers : Mary Jane's Last Dance. N'y allons pas par quatre chemin, ce titre provoque en moi un sentiment de plénitude qui me propulse sur les hautes sphères du plaisir intacte. On se souvient évidemment de l'admirable clip avec Kim Basinger, mais ce titre à la structure absolument parfaite nous rappelle combien Tom Petty était un songwritter talentueux.
J’entre en seconde au lycée bleu - Argenteuil - alors que les Sex Pistols font la couverture de tous les magazines. En août 1977, le n°109 de Best n’échappe pas à la règle. Je me goberge du contenu de mon magazine préféré de telle sorte qu’au mois d’octobre, à la sortie du disque, je suis contraint de l’acheter (comment passer à côté?). Il faut se rendre compte par soi-même. Dans le linéaire du supermarché, à une époque où acheter des disques représente une démarche identitaire, il y a le choix entre les éditions Virgin ou Barclay: le grand luxe! Je choisis celle de chez Barclay. Si l’Angleterre a les groupes, nous, français, savons presser du vinyle!
Un jour de 1978 (je pense …), je prête la galette à un copain et ne la récupère jamais. Lorsque je la lui demande, il me répond qu’il a honte de me la rendre dans l’état où elle se trouve à présent. Nous faisons donc un troc, le Pistols contre deux 45 tours: Ballroom blitz de Sweet et This town ain’t big enough for both of us de Sparks. L’année dernière, je me décide à faire un petit voyage dans le passé et récupère un pressage Barclay de l’objet. Rasséréné, tout tourne à nouveau rond au pays de ma collection.
Sex Pistols : Anarchy in the UK
On ne peut parler des Sex Pistols sans parler du punk et on ne peut parler du punk sans parler des Sex Pistols. Les canons du punk viennent des Pistols et plus particulièrement de deux de ses membres: Sid Vicious pour la méchanceté et la bêtise, Johnny Rotten pour la voix, l’attitude et le regard de requin complètement marteau. Il toise le monde via les deux billes plus ou moins divergentes de son regard fou: «J’ai un look de rat d’égout, je couine comme un rat d’égout et je vous emmerde! Je suis Johnny Rotten». Ce type est une icône, l’égal d’un Dieu. S’il y a beaucoup de candidats au poste, il est le seul à le décrocher en 1977. De fait, il représente le punk à lui tout seul. Très simple de le prouver. Sur ce disque, vous remplacez ses exaltations verbales par les vocalises d’un bon vieux chanteur un peu couillu et vous obtenez… un disque de hard rock, exit le punk à l’anglaise. Certains avanceront qu’à cette condition le Lp pourrait être qualifié de punk rock à l’américaine, mais ça n’est pas du tout la même chose. Le Punk, c’est anglais, ça ne peut être qu’anglais: les banlieues grises londoniennes, le chômage Thatchérien et l’éducation en blouse à blason, les casquettes et serre-têtes sur oreilles bien dégagées. Le punk c’est le pays des écoliers fourbes en short et sourires en coin, comme Angus Young sur la pochette d’Highway to hell, ou des petites frappes à la lippe méprisante comme celle d’Alex dans Orange mécanique. Indubitablement, c’est l’apport au genre d’un Johnny Rotten qui fait toute la différence entre le Punk et le punk rock. Si le Vicious compte aussi, c’est essentiellement pour les frasques de sa légende personnelle.
Sex Pistols
Shooteur de little song, je concocte un titre intitulé: La p’tite punk, dont les paroles sont constituées d’onomatopées. L’inspiration vient des chansons de Never mind the bollocks. J’y puise des saillies du Johnny, envolées lyriques rendues phonétiques par la diction et l’accent propre à leur interprète. Mais m’y engager cœur et âme n’y suffit pas. Je n’arrive pas à l’ourlet de son froc à carreaux. Mes vocalises tombent comme une tarte aux quetsches où les siennes embrasent la tourmente. Johnny Rotten est unique et cette unicité fait de lui un être indispensable au rock. D’ailleurs, Neil Young le chante dans Hey, hey, my, my: Le rock? «This is the story of Johnny Rotten». Le jour où il disparaitra, Brassens l’a chanté bien avant tout ce bazar, jamais le trou ne se refermera.
En matière de chansons, cet album renferme des canons. Les titres sont exemplaires de hargne, de mélodie et de perfection. Ces petits bijoux tournent comme des horloges atomiques. Chaque élément trouve miraculeusement sa place au moment opportun, générant un tout indissociable. Le rôle joué par le producteur dans l’atteinte de cette excellence n’a pas fini de faire couler de l’encre. Mais peu importe, seul le résultat compte et le reste: «Never mind...». Pour ma part, sur l’apport de chacun à la qualité du produit fini, comme aucun enregistrement n’a suivi et que, entre les deux, Glen Matlock a été débarqué … oui, le bassiste mésestimé. Reste la dissection de l’après Pistols pour se faire une idée. Rotten, redevenu Lydon, a fondé PIL. Expérimental, fantastique ou carrément naze, tous ces commentaires peuvent s’appliquer aux deux premiers albums de son nouveau groupe, tous sauf : «C’est du Pistols». Pour Steve Jones on peut retenir deux enregistrements, un avec Paul Cook dans le groupe The Professionnals, l’autre au sein des Neurotic Outsiders. Dans ce dernier, même s’il est de qualité, on entend du punk rock à l’américaine. Dans le premier: rien de mémorable. En tous cas, nous sommes loin, très loin de Never mind the bollocks. Pour moi, ça suffit. «Never mind…» (tiens, tiens … le Nirvana?) est le fruit d’une alchimie, d’un contexte et d’hommes réunis autour d’une même cause: s’éclater.
Le cloner? La formule magique a fondu dans le vinyle. Et puis le contexte diffère et certains des hommes sont morts à présent ou artistiquement secs. J’ai lu quelque part que ce bon Ritchie Blackmore pense que chacun possède en soi un nombre de chansons limité à écrire. Pour les membres des Sex Pistols, la limite a été atteinte dès le premier essai. Il ne reste qu’un microsillon et des images. C’est peu, certes, mais quel héritage!
Sex Pistols : God save the queen
Ma carrière de spectateur n’ayant commencé qu’en 1978, je n’ai jamais vu les Sex Pistols en action. Pourtant, ils ont refait une série de concerts dans les années 2000 … dans des stades! A quoi bon? Les Sex Pistols, j’aurais voulu les vivre dans une salle comme le Divan du Monde, dans la sueur, la fumée et les mollards, avec le post ado au collier chaine/cadenas au volant de sa basse. Par expérience: Johnny Winter, Chuck Berry… la légende vit d’avantage en nous. Après tout, ils sont nombreux ces jeunes groupes dithyrambiques qui méritent qu’on rejoigne leur following. Et puis, il y a ces disques, tous ces disques au sommet desquels siègent les indispensables des meilleurs, les récipiendaires de la fameuse île déserte. Never mind the bollocks trône tout en haut de la pile. Alors, pensez, sur l’île déserte...
Thierry Dauge
1977, Never Mind the Bollocks... l'album incontournables des Sex Pistols. On ne peut parler des Sex Pistols sans parler du punk et on ne peut parler du punk sans parler des Sex Pistols. En matière de chansons, cet album renferme des canons. Les titres sont
exemplaires de hargne, de mélodie et de perfection. Ces petits bijoux
tournent comme des horloges atomiques. Chaque élément trouve
miraculeusement sa place au moment opportun, générant un tout
indissociable. Le rôle joué par le producteur dans l’atteinte de cette
excellence n’a pas fini de faire couler de l’encre. Mais peu importe,
seul le résultat compte et le reste: «Never mind...». Commentaire passionné et admiratif signé Thierry Dauge.
"Nous ne faisons pas du heavy metal. Nous étions un groupe de rock'n'roll. Nous le sommes toujours. Tout le monde nous décrit comme faisant du heavy metal alors que je leur dis que c'est le contraire. Pourquoi les gens n'écoutent pas?"