Alice Cooper

ALICE «entertain» COOPER - Groupe ou artiste?

Alice Cooper
Alice Cooper

Trucidé publiquement d’innombrables fois par des moyens spectaculaires:

Alice coupe «her» …self? Vu le nombre de fois où il s’est fait guillotiner sur scène, ce jeu de mots le corsette à merveille! Votre serviteur serial blagueur comme l’homo-khol serial killer ? Être dans ce cas m’isole?… Stop! Alice, groupe de rock érosif, parfois progressif, baptisé Cooper puis devenu pseudonyme du chanteur jouant en groupe un rock épaissi.

Ce qu’on peut par contre affirmer, c’est que de Pretties for you (1969) à nos jours, la Bête bouge toujours et de belle manière. S’il reste difficile de rattacher sa production à un genre musical, l’imagerie ou la scénographie le caractérise comme l’initiateur de l’horror rock. Initiateur? Pas forcément, des artistes solos l’ont précédé dans ce domaine, des gens comme l’afro-américain Screamin Jay Hawkins ou Screaming Lord Sutch, son pendant anglais.
«Primo-infection» ou pas, Alice, l’homme, est certainement le seul à avoir été trucidé publiquement d’innombrables fois par des moyens spectaculaires: pendaison, guillotinage ou électrocution, sans compter ses résurrections via un écran magique. Alice Cooper, l’artiste dont on peut dire qu’il interprète véritablement sa musique. Non content de livrer des spectacles grandguignolesques en Diable, le croque mitaine a également soigné les pochettes de ses disques.

Alice Cooper : Under my wheels


Dès 1971, et l’album Killer, il gadgétise ses enregistrements. Pour celui-là, un calendrier le représente pendu. Pour School’s out (1972), la pochette se transforme en bureau d’écolier et le disque est emballé dans une petite culotte. Pour Billion dollars babies (1973), la pochette prend la forme d’un portefeuille qui contient un méga billet d’un billion de dollars ainsi qu’une planche de vignettes détachables à l’effigie du groupe. Pour Muscle of love, le contenant est une boîte en carton. Pour From the inside (1978), la photo de l’affreux s’ouvre en deux sur un service psychiatrique. Au dos, une issue à double battants laisse s’échapper notre client. Pour The last temptation (1994), un tirage limité inclus carrément une BD qui retrace l’histoire de Steven, enfant/personnage récurrent chez le Coop depuis Welcome to mynightmare (1975). Enfin, et pour être exhaustif (autre chose ?), un pressage vinyle de Brutal planet (2000) sort en 2011 où le 33 est contentionnée dans une camisole de force. Ouf!

Alice Cooper - BD
Alice Cooper - BD
Très proche (voire carrément) du Hard Rock, le groupe ou l’artiste ont toujours présenté des talentueux six-cordistes et autres âmes pensantes au service de mélodies addictives. Ainsi, les deux premiers Lp sont signés sur le Label Straight Records, propriété d’un autre savant fou: Frank Zappa. Si les 6 premières galettes raisonnent des Gibson SG de Glen Buxton & Michael Bruce, dès la 7ème Wagner & Hunter, tout droit sortis d’une tournée avec Lou Reed, prêtent leurs talents. Ils servent de concert jusqu’à Lace and whiskey (1977) puis Hunter quitte l’antre infernal. Wagner reste en poste jusqu’en 1983 et Dada, épaulé par un certain Steve Lukather sur From the inside (1978), guitariste de studio qui formera sous peu Toto, et par John Nitzinger sur Zipper catches skin (1982) ex leader du groupe à son nom qui sortit trois fabuleux Lp: Nitzinger (1972), One foot in history (1973) et Live betterelectrically (1976). Après une pause de trois années consacrées à un sevrage alcoolique, le début des 80’s le voyait blanc comme un linceul et épais comme un sandwich SNCF - dixit Renaud Séchant -  Alice Cooper reprend la route avec une bande de musiciens bodybuildés, dont Kane Roberts à la planche, pour une sorte de Heavy Metal mal goupillé et dépourvu de l’étincelle initiale. Sortent Constrictor (1986) et Raiseyourfist and yell (1987).


Alice Cooper
Alice Cooper
Enfin, sous la férule de Desmond Child «tout ce que je produis devient de l’or», Cooper sort du purgatoire avec Trash  (1989) et plus particulièrement Poison, son titre multiplatiné. Deux ans plus tard, sur Hey stoopid, Joe Satriani vient prêter main forte et ça le fait! J’en profite d’ailleurs en me rendant pour ma première fois à la grande messe. Souvenir impérissable! Plus moyen de lui échapper live par la suite. En 1994, le défunt chanteur de Soundgarden, Chris Cornell, vient lâcher son organe de stentor. Une seconde pose discographique se fait. Le retour, au tournant du siècle, sonne métalliquement Trash. Brutal planet (2000) signe le début d’une nouvelle collaboration musicale avec un guitariste nommé Ryan Roxy. En 2003, avec The eyes of Alice Cooper, la musique renoue avec les 70’s pour un dirty rock inventif et mélodique. Enfin, dernière production jusqu’à ce jour, Welcome 2 mynightmare (2011) donne une suite au 1er Lp solo (1975) de l’artiste crayonné. Deux vieilles connaissances y triturent des cordes: Hunter et Bruce, de retour à la maison pour soigner leur vieux camarade.

Alice Cooper : Hey Stoopid


Question: Alice Cooper a-t-il procréé? Son succès et sa longévité ont-ils généré des clones? Dès 1974, deux postulant frappent à la porte: Brian de Palma avec Phantom of Paradise, son remake très Coop’s du Fantôme de l’opéra et … Kiss! Il y a fort à parier que leur Psycho circus (titre du Lp sorti en 1998) ait trouvé ses racines au pays d’Alice et de ses merveilles. En 1975, une autre pellicule braque sa caméra sur le groupe, il en ressortira The Rocky Horrorpicture show, anecdotique à l’époque, cultissime aujourd’hui. Par la suite, que dire de Marilyn Manson qui vient provoquer la ménagère avec Antichrist superstar (1996)? Maquillage, outrances scéniques, musique musculo-barrée: nous y sommes, et ça fait du bien! Encore plus récemment, et pour ne citer que le plus bruyant: Rammstein, les adeptes de la Ruhr, sauveteur à eux seuls de la sidérurgie allemande. A mon sens, la filiation reste ouverte et le double diabolique de Vincent Furnier, son véritable nom, enfantera encore…
Alice Cooper
Alice Cooper

Alors, pour ou contre, icône kitsch, pantomime déplorable, innov’inventeur d’un style musico-visuel?

En matière de hit, Sir Cauchemar assure royalement. Voici quelques gribouillis délicieux à écouter en priorité: I’m eighteen + Under my wheel (1971), School’s out (1972), No more Mr nice guy + Elected + Billion dollar babies (1973), Welcome to my nightmare + The black widow + Only women bleed (1975), Go to hell + I never cry (1976),  It’s hot tonight (1977),  Poison (1989), Hey stoopid + Feed my Frankenstein (1991), It’s me (1994). Pour terminer: Brutal planet + Wickedyoung man (2000). 
Si vous prenez le temps d’aller assister à un show d’Alice Cooper, vous pourrez déguster un boisseau de ceux-là. Ne tient plus qu’à vous de faire la démarche… Vous souhaitez qu’on en discute? Rendez-vous le 7 décembre 2017 à l’Olympia!

Thierry Dauge

Wayne's World avec Alice Cooper


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