Freddie Mercury: le Roi de l’arène

Freddie Mercury : le Roi de l’arène

Freddie Mercury
Freddie Mercury
Comment expliquer que, le 5 septembre 1946, Dieu se pencha sur le berceau du petit Farrokh BULSARA pour lui glisser à l’oreille qu’il serait le son de sa Voix sur Terre? Et comment expliquer que, sous le pseudonyme de Freddie Mercury, il en fut ainsi?

Freddie Mercury : trois périodes distinctes caractérisées par une technique de chant différente

Freddie Mercury, c’est une perle dans son écrin en tant que chanteur, une fiesta party dans sa vie d’homme. «L’important c’est d’aimer» (Obispo sort de ce corps), en l’occurrence: le chanteur. Sur ce versant éclairé, on recense trois périodes distinctes caractérisées par une technique de chant différente. De la façon dont cet extraordinaire Narcisse fit vibrer ses cordes vocales le temps que dura la saga Queen. Situons sa voix originelle des débuts du groupe jusqu’à, disons News of the World, en 1977. Déjà sur A day at the races - 1976, les prémices d’une fêlure apparaissent, qui s’affirment sur l’enregistrement suivant. Le terme de fêlure ne correspond peut-être pas exactement à la modification en question. Le changement réside dans le passage d’un chant à gorge ouverte vers un chant à gorge fermée. Par exemple, sur It’s late, 4ème titre de la Face B de News of the World, Freddie force sur ses cordes vocales. En lieu et place d’un chant clair, identifiable sur Brightown rock - 1974 - morceau au tempo équivalent, il tend à adopter un chant rugueux. Pour préciser d’avantage mon propos, objectivable car mesurable, rendons-nous sur The Works, album de 1984. Mercury use et abuse de cette façon de chanter sur I want to break free. Retour en arrière pour écouter un morceau reprenant les mêmes accents sautillants mais, cette fois-ci, délicatement psalmodié: Who needs you. Saisissez-vous la différence? On peut situer sa progression d’une technique de chant vers l’autre entre 1978 et 1990.

Queen - It's Late


De fait, cette période couvre les années où le groupe tourne intensivement et celles et ceux qui pratiquent les salles de concert savent ce qu’il en est des voix cristallines après deux heures d’une sollicitation musclée. Elles s’éteignent, se gomment, s’enrouent, l’extinction totale ne pouvant être sauvée qu’avec l’ingestion de boissons sucrées/chaudes ou de miel. Quelle importance? Sodomie d’insecte? Si, au-delà de sa voix, on finit par adorer ce type, ce n’est pas aveuglément. Je garde en mémoire ce concert de 1978 au Pavillon de Paris où la prestation du groupe finit par me faire succomber aux trois autres musiciens et carrément in love pour lui.

Et puis sort Innuendo. Sur ce disque, notre chanteur renoue avec sa façon initiale et inimitable de chanter. La maladie qui le guette au coin du bois, avec sa sale gueule balafrée, influence-t-elle cet état? C’est possible, pas certain. Zéphyr et micro s’associent de nouveau, la jouvence lie les couplets aux refrains, le chemin originel est ré adopté. Sur l’épitaphe: The show must go on, la pureté des notes saute moutons et sillon entraînant l’auditeur vers des territoires que l’Homme semble déjà désespérément aborder. Post-mortem, Made in Heaven va même au-delà de la délicatesse initiale, le chant se fait cristal.

Queen Brighton Rock


Durant les chromes étincelants de son voyage de l’Angleterre au planétaire, Freddie Mercury a-t-il fauté, commis des fautes de goûts à défaut de fosses notes? «Hello my beauties ! We gonna play a little numberrrr call ‘Brrrrightown Rrrrock!», rouler des airs n’en est pas une. En 1979, Pavillon de Paris (sur l’emplacement de l’actuel Zénith), l'album Jazz garnit les bacs des disquaires et des sonnettes de bicyclettes drelinguent dans l’obscurité. Tout de cuir vêtu, du pantalon au couvre-chef, Rayban® au mercure sur le nez, L’ex ballerina fait chavirer la salle, embrase l’atmosphère et assène les chansons comme des feux d’artifices.

Queen en concert
Queen en concert
 En 1980, à la Rotonde du Bourget, malgré ce hangar frigorifique et le single Flash Gordon à l’affiche, titre décrié (1ère faute de goût?), Freddie n’adopte plus cette fragilité physique qu’on lui prête. Du muscle remplit son tee-shirt et une moustache fournie souligne désormais sa lèvre supérieure. A l’image, la prestation du Matamore comme du groupe repousse les murs. Et puis, il y a 1982 … et Hot space. «L’affront! Comment osent-ils? La faute à Mercury et son nouveau statut, son coming out vestimentaire! Cet album insulte le reste de la discographie! Quelle faute de goût!!!»

Queen I want to break free



Pour la tournée qui suit, je suis. Au Palais des Sports de Saint Ouen, Seine-Saint-Denis, 9-3, rien n’a pourtant changé. Cette salle permet la proximité et j’opte pour. Toutes dents en avant, le Chanteur ravage son public jusqu’au dernier rang. Avec le recul, ce Lp semble meilleur que ceux qui suivirent mais, à cet endroit, l’objectivité s’évapore... Au-delà de ces considérations partisanes, reste un chanteur magnifique, immortel dans sa voix. Témoignage? Les membres de Queen en pleurent encore.

Thierry Dauge


Freddie Mercury, c’est une perle dans son écrin en tant que chanteur, une fiesta party dans sa vie d’homme. Sur ce versant éclairé, on recense trois périodes distinctes caractérisées par une technique de chant différente. De la façon dont cet extraordinaire Narcisse fit vibrer ses cordes vocales le temps que dura la saga Queen. Une belle analyse de l’évolution vocale de Mercury par Thierry Dauge.

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