Muse - Origin of symmetry

Muse - Origin of symmetry

Muse
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Muse - Origin of Symmetry - 2001

Origin of symmetry du groupe Muse se présente sous la forme d’un double vinyle. A quelques exceptions près, il s’agit de la forme sous laquelle sortent actuellement tous les vinyles. Le but est-il d’obtenir un meilleur son en élargissant le sillon ? Ou alors est-ce dû à la longueur des enregistrements?  La durée de ces derniers a presque doublé depuis l’avènement du CD. Trente minutes de musique supplémentaire… que la plupart comble à la va vite, avec des chansons inutiles pleines de rien. Dans le cas de Muse en général et de ce disque en particulier, on accepterait volontiers que les garçons rajoutent quelques titres. En l’état, l’album tutoie déjà l’excellence. Toutes les chansons relèvent de la haute voltige. Intégralement ou par passages, elles combinent arabesques, ciselures et agressivité obtenant, au final, un équilibre idéal. La minutie est à l’œuvre. Si l’on sélectionne le critère du nombre de passages en radio pour gage de qualité, l’album contient au moins quatre morceaux qui les cumulent: New born, Bliss, Plug in baby et Feeling good. Il existe un CD bootleg du groupe, enregistré lors d’un concert de promotion pour Radio One, où ces titres repoussent les murs et décapsulent les tympans !

Muse : Feeling Good - Lp Origin of The Symmetry



La voix de Bellamy est extraordinaire. Non content d’exceller sur disque, contrairement à nombre de ses collègues dans ce registre: la voix de tête, il reproduit à l’identique ses parties vocales en live. Un extraterrestre! Les autres instruments agencent un ouragan progressif autour duquel cette voix tournoie, montant crescendo vers un paroxysme au lyrisme turgescent. Non content de manier ses cordes vocales à la perfection, le garçon triture sa guitare avec emphase, à la frontière entre musique classique et hard rock. Sur ce disque, il n’est pas encore question de Rachmaninov ou de Saint-Saëns, ou encore de rapprochement avec ce que Queen a fait de pire à mon sens. Le cœur du projet penche vers un rock progressif musclé, le coté ennuyeux en moins. Les mélodies insufflent des envies de batailles épiques saupoudrées de gloire, d’héroïsme et d’épopées fantastiques à la recherche d’un absolu magnifiant. Mieux vaut éviter d’écouter cette musique sur autoroute. Le cas échéant, vous prenez le risque d’alléger votre permis de conduire de plusieurs points, pied droit énervé traversant le plancher. Par contre, en compagnie galante, pour une écoute ou en cadeau, vous y gagnez l’assurance de séduire.

Muse - Plug In Baby - Live At Rome Olympic Stadium


Armé de ma guitare acoustique, à force d’acharnement, je parviens d’oreille à singer Plug in baby, un des plaisirs de mon entourage. Par expérience, ce titre et ses collègues rythment idéalement les foulées d’entrainements vers l’Everest d’un joggeur: courir le marathon. En fidèle ami, dépassant par là-même le statut d’excellent 33 tours, Origin of symmetry s’immisce naturellement dans la vie de celles et ceux qui y souscrivent.

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Devenu président, et seul membre, de la ligue des «Vomisseurs de CD», je me procure dès que disponible les versions vinyle de Drones (2015), The resistance (2009), Black holes and revelations (2006), Absolution (2003), Showbiz (1999) et Origin of symmetry. Avant la sortie de ce dernier, j’ai la chance d’assister à la Cigale – Paris au concert où le groupe, en avant-première, l’interprète en intégralité. Une fois « défloré » live, le pouvoir de séduction de ses titres rend l’acquisition de l’album incontournable. On ne sait pas de quelle symétrie il est question mais on sait déjà qu’elle va provoquer un engouement profond.

Muse : Bliss Live 2011



En passant … j’ai vu Muse cinq fois. La plus époustouflante, celle qui m’a sidéré, a eu lieu à Rock en Seine le 28 août 2004, alors qu’Absolution garnissait les bacs à disques. Ce soir-là, malgré les samplers, discutables artifices scéniques à mes yeux, le spectacle fut grandiose. Beauté et virtuosité. Pour du plein air, le son bétonna l’atmosphère. Rien à voir avec l’écho exécrable d’un stade (et qu’il soit «de France» n’y change rien), ou les méfaits structurels de l’ex POPB. Il surgit avec puissance et clarté, sans échos ni tournoiements. Même le vent n’y put rien, pas plus que le type de deux mètres avec crinière et chapeau qui s’installe devant vous dans ce contexte, aléa indissociable de la musique vécue live. Une acoustique royale! De plus, si mes tympans se gondolèrent de plaisir, mes yeux se régalèrent aussi. Le Domaine de Saint-Cloud vécu à nouveau les heures fastes du roi Soleil. Des fontaines jusqu’aux cieux, l’illumination imposée par le groupe noya l’atmosphère d’or et de safran. Les chênes centenaires n’en revinrent pas, ils tendirent leurs feuilles vers cet essentiel. Muse, ce soir-là, arrêta le temps. Suspendu dans l’espace, l’«entertain-aMuse-ment» accrocha au velours de la nuit sa nouvelle étoile.

Thierry Dauge 
Muse - Concerts
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