Electric Light Orchestra

Electric Light Orchestra  - “Out of the blue” -

elo
Electric Light Orchestra

 Un opéra rock en pleine année Punk!

Un OVNI en pleine explosion punk! Un double 33 tours! Un Lp «classique», un Lp «concerto»! Tout ce que les punks abhorrent: la longueur du propos servi par des chansons à rallonge dans le cadre d’un pseudo classicisme… on croit rêver! Jeff Lynne, leader d’Electric Light Orchestra, concertiste en chef, se la joue progressif avec cordes et cuivres alors qu’on réclame des crachats sur trois notes de guitares désaccordées. De qui se moque-t-on?

Mr Blue Sky, à la télévision, musicalise la pub pour un forfait téléphonique. «J’ai cette chanson quelque part… ?» De toute évidence, il s’agit d’Electric Light Orchestra; la voix et le son en faveur de. Mais sur quel album? Recherche du disque dans le meuble de rangement correspondant. Voyons voir… classement alphabétique des groupes puis Lps rangés par ordre croissant de parution… voilà! C’est ça! Dans la pochette, intacte, en carton prédécoupé, à plier et coller: la soucoupe volante gadgétisée! Son titre: Out of the blue.

Electric Light Orchestra - Mr Blue Sky


A partir de la Face C, et Monsieur bleu ciel en fait partie, les chansons conceptualisent le Concerto for a rainy day. Les bonnes idées perdurant, quinze ans plus tard, Extreme, avec III sides to every story, publie un manifeste du même ordre sur la face intitulée The truth. Comme en 1977, rien n’interdit de s’y vautrer allègrement lorsque l’envie nous en prend! ELO, c’est le pays de la nostalgie, des amours passées, des photos sépia et des jeunes filles en fleur. Nonobstant, affirmer: «C’est de la musique pour midinettes ou vieilles filles ménopausées», est tellement réducteur! En 1989, Mr Lynne s’accoquine avec Messieurs Harrison, Petty, Dylan et Orbison au sein des Traveling wilburys. En matière de midinettes et de vieilles femmes ménopausées nous disposons-là d’une belle brochette!

Out of the blue, tout en maintenant une ligne directrice, déploie une myriade de styles d’écritures rock différents tant au niveau de la structure des compositions que du son. A ce titre, ELO, tels AC/DC ou Status Quo, présente une identité musicale reconnaissable entre mille. Dans son cas, cette constante s’apparente à une sorte d’universalité. De fait, la grande majorité de celles et ceux qui s’y frottent l’adoptent, quelques soient leurs goûts musicaux. Jeff Lynne endosse le costume du joueur de flûte de Hamelin et ça lui va à merveille.

Electric Light Orchestra - Handle with Care


En 1979, sur Radio One, The diary of Horace Wimp rivalise avec Is she realy going out with him, My sharona et autres popitudes: des références. Déjà, en 1976, ELO trustait les charts avec Rockaria, un titre de A new world record, mi rock’n’roll, mi opéra. Serions-nous en présence d’un clone de Queen? Niente. Des langues vipérines affirment que tout ELO sort du pont placé entre les deux premiers couplets de I want to tell you, chanson de George Harrison sur Revolver. Vilenie! La musique d’ELO est fort heureusement plus étoffée que cela. Kitschissime à souhait, elle plante tout aussi bien le décor des mille et une nuits que celui du Londres de Jack l’Éventreur. Out of the blue est un objet stellaire regroupant les musiques d’un monde moderne et ancien. Sa pluralité et les possibilités d’errances qu’il procure sont évanescentes. Installé dans l’espace, lors de l’écoute des quatre faces, retrouver la terre ferme pour retourner les galettes de vinyle noir, loin d’une activité lassante, est promesse d’apesanteur à venir.
Question existentielle: quel lien unie-t-il Melle Newton John de Grease à ELO: Xanadu, le film. De fait, la BO est signé par le gr … Jeff Lynne. Outre, cette autre activité, le boulimique personnage a également produit un certain nombre d’artistes, dont Georges Harrisson lui-même, bouclant ainsi la boucle de ses influences musicales. Ultime interrogation: ELO = rock or not?
Sans trop s’avancer, on peut répondre: pop, indéniablement, rock … parfois.

Thierry Dauge


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