40 ans de Punk? Volet I

40 ans de Punk? 

40 ans de punk?
40 ans de punk?

 (1ère partie)


« Punk » ! A lui seul, ce mot regroupe bien des choses, musique, look, fanzines, labels, clubs, attitude, mouvement social et culturel. 1976 est vue par certains comme la «naissance» du punk, naissance discographique, vestimentaire et culturelle, et en même temps son apogée qui ne durera finalement que jusqu'à la fin de l'année suivante, tout au plus. Ensuite, le Punk mutera, sera récupéré, travesti, marketé, avant de redevenir underground, ce qu'il est encore aujourd'hui, malgré les célébrations pompeuses et autres ridicules musées parisiens. Pour en arriver là, il y eut le Proto-Punk (Stooges, MC5, Death, etc) le Glam (Bowie, Roxy Music, Sweet, T-Rex...) et bien sûr les 50's et 60's avec leurs lots de Rockers, Mods, Garage Bands et artistes de Rhythm N'Blues. Pour les Punks, Chuck Berry, Trashmen, Sonics, Velvet Underground, Who, Small Faces, Creation, Ike & Tina Turner et d'autres encore, comptent autant qu'Iggy et ses Stooges, David Bowie ou les New York Dolls.

The Trashmen : Surfin Bird



Début des années 70

Revenons donc au début des années 70. Des gosses veulent imiter leurs idoles et décident de former des groupes. Malheureusement, à cette époque, si on ne sait pas jouer comme Eric Clapton ou Jimmy Page, c'est plutôt mal engagé pour monter sur scène. Et même lorsque la formation tient la route, si on n'a pas une flotte de camions, des tonnes de matériel et un tas «d'amis» dans l'industrie pour réussir, les choses semblent impossibles. Sans oublier que la mode est aux concerts en stades et que le «cirque» musical est devenu à la fois pompeux, méprisant et terriblement ennuyeux. Où est la magie des 60's et ses groupes qui jouaient dans des clubs? Où sont passés les musiciens que l'on pouvait approcher, avec qui on pouvait discuter après les concerts? Ces 70's naissantes ne sont décidément pas du goût de tous. Vont alors se former des groupes qui ont envie de changer les choses et se moquent de savoir jouer comme Yes ou Pink Floyd. Fini les stades, fini les stars et leurs shows démesurés. Les solos de dix minutes et les chansons d'un quart d'heure sont bons pour la poubelle.
I hate Pink Floyd
Perfecto, jean's déchirés et baskets usés jusqu'à la corde, avec les Ramones c'est droit devant, pendant 2 minutes maximum et sur trois accords. C'est là toute leur génie, avec une recette hyper simple, ils écrivent des titres fabuleux. Blitzkrieg Bop, Loudmouth ou Beat On The Brat sont intemporels, magiques et d'une efficacité redoutable. Formé à New-York, dans le Queens (Forest Hill), le groupe donne un concert le 30 mars 1974 avec une structure différente de celle qu'on connaîtra plus tard. Dee Dee est guitariste et chanteur, Johnny guitariste et Joey batteur, mais la formule ne convient pas. Dee Dee devient alors bassiste et Joey passe au micro. Reste à trouver un batteur, ce sera Tommy qui fait son premier concert en tant que Ramone le 16 août 1974, soit deux ans avant «l'explosion» punk, si on peut appeler ça ainsi. Bien évidemment, les Ramones ne sont pas le seul groupe US du genre, il y a Johnny Thunders & the Heartbreakers formés en 1975 comme The Weirdos, Nuns, ou encore Frankenstein de Cleveland (avec d'anciens Rocket From The Tombs) qui deviennent les Dead Boys et s'exilent à New-York. L'année suivante apparaîtront Dils, Crime, Randoms, puis Avengers, et beaucoup d'autres.

The Ramones (Musikladen 1978)


Dans cette première partie des seventies se forment également deux gangs en Australie, les Saints et Radio Birdman. Ces derniers n'ont jamais vraiment été considérés comme un groupe punk par la presse de l'époque, influencés à la fois par les Stooges, les groupes Garage et les Doors, Radio Birdman est encore aujourd'hui considéré comme une formation Proto-Punk plutôt que Punk. Les Saints, en revanche, y sont associés, au moins le temps des deux premiers albums.

The Saints
The Saints
Musicalement proche des Ramones sur certains titres comme « I'm Stranded », le style est toutefois un peu plus élaboré avec riff, solo et parfois même des cuivres, ce qu'on ne trouve pas chez les faux frères New-yorkais. Formés à Brisbane Australie en 1974, les Saints donnent leur premier concert la même année. Au début, leur set-list comprend des reprises de Ike & Tina Turner (River Deep Mountain High) et Del Shannon. Ils sortent leur premier single de façon totalement autonome (on dira plus tard «Do It Yourself») en 1976 sur leur propre label, Fatal Records, ce qui leur permet de signer un contrat avec Harvest, une division d'EMI, en 1977. Côté «look», on n'est pas chez les Ramones ou les Sex Pistols, les Saints semblent totalement éloignés du sujet, c'est aussi cela, le punk, une attitude, une affirmation de soi, un choix. Même si le groupe a été largement ignoré, pour ne pas dire méprisé par les médias à ses débuts, il n'en demeure pas moins que ses deux premiers Lp sont des incontournables du genre (au même titre que Radio Birdman) et que les Saints ont tout à fait leur place dans l'histoire du Punk. Enfin, comme les USA, l'Australie va connaître son lot de jeunes groupes excités à l'idée de prendre la place des dinosaures du Rock: X, formé par Ian Rilen qui deviendra bassiste de Rose Tattoo, Cheap Nasties, Scientists (dans lequel officie l'ex-Cheap Nasties Kim Salmon), The Victims, Manikins (ex-Cheap Nasties), The Boys Next Door (futur Birthday Party avec Nick Cave), etc...

The Saints : This Perfect day


Et l'Angleterre, me demanderez-vous? J'y viens ! Enfin demain, sur ce même Blog!

Fernand Naudin

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