40 ans de Punk? Volet II
40 ans de Punk? suite... 2ième partie.
Hier, nous abordions les Usa et l'Australie avec notamment Radio Birdman et The Saints. Aujourd'hui nous allons faire un détour inévitable du côté de l'Angleterre.
Contrairement à ce qu'on peut lire ici et là, le punk anglais n'est pas arrivé après les USA mais sensiblement au même moment (comme l'Australie, d'ailleurs). A l'instar des Ramones, les Sex Pistols donnent leur premier concert avec un line-up un peu différent de celui qu'on connaît. Steve Jones est guitariste/chanteur, Glen Matlock bassiste, Paul Cook batteur et Warwick «Wally» Nightingale, copain d'école de Cook et Jones est second guitariste. Le groupe ne s'appelle pas encore Sex Pistols mais The Swankers, leur style est toutefois déjà là. La set-list comprend «Did You No Wrong», face B du single «God Save The Queen» et «No Fun», reprise des Stooges. Selon les sources, ce concert a lieu en 1974 ou au début de l'année suivante. Après quelques mois de répétitions supplémentaires et le départ de Wally, John Lydon est recruté comme chanteur par Steve Jones et Bernie Rhodes (futur manager de Clash) au mois d'Août 1975.
J'ouvre là une parenthèse pour ceux qui se seraient fait intoxiquer par certains magazines «spécialisés» ces derniers mois : les Sex Pistols n'ont pas été «fabriqués» par leur manager mais tout simplement réunis par le guitariste Steve Jones après que «Wally» Nightingale ait proposé aux inséparables Cook et Jones de faire de la musique ensemble. En 1973, après plus d'un an de galères avec des musiciens qui ne viennent pas aux répétitions, ou très rarement, Jones recrute Glen Matlock (basse). La rencontre se fait au magasin de Malcolm McLaren où Matlock est vendeur occasionnel et Jones voleur occasionnel. Leur futur manager n'y est pas pour grand chose puisqu'il ignore que Matlock est bassiste (dixit Matlock lui-même). Steve Jones recrute ensuite John Lydon (Rotten) en 1975 avec l'aide de Bernie Rhodes qui va dans son sens face à un McLaren qui ne cesse de proposer un New-Yorkais (Richard Hell, Sylvain Sylvain etc.). La rencontre se fait également au magasin où tous ces gosses traînent depuis quelques années déjà, d'où la légende du boys band formé par McLaren dans sa boutique. Si tous les groupes qui se forment autours d'une bière dans un bistrot devenaient le boys band du patron du bar, l'histoire du rock en serait saturée... Le mythe grotesque du boys band vient entre autre, du film La Grande Escroquerie du Rock N'Roll, scénario mégalo du manager où il apparaît comme le grand chef d'orchestre et fait passer le groupe (surtout Rotten) pour de simples marionnettes. Parenthèse refermée.
Les Sex Pistols vont donc inspirer du monde, beaucoup de monde et c'est sans doute pour cela qu'ils se font tant détester, encore aujourd'hui. En effet, lorsqu'on galère dans le circuit du rock depuis des lunes, et qu'un groupe de gamins sortis de nulle part a tout à coup droit à une chronique dans le NME (Neil Spencer, février 76) après seulement 4 mois de concerts dans des universités, il y a de quoi prendre les boules. C'est grâce à cet article que vont se former Buzzcocks et la scène de Manchester. Dans le tourbillon Sex Pistols naissent également Penetration, Adverts, Chelsea, Damned dont Rat Scabies sera roadie occasionnel, Generation X de Billy Idol et Siouxsie & the Banshees issus du Bromley Contingent (groupe de fans de la première heure), Adam & the Ants dont le chanteur Stuart Goddard les fait jouer en Novembre 1975, en première partie de son groupe de l'époque, Bazooka Joe. Également très inspirés par les Sex Pistols, The Clash se forment après que Joe Strummer les ait vu en première partie de ses 101'ers. Ce soir-là, il comprend qu'il doit passer à autre chose. Fini le Pub-Rock, place au Punk-Rock
Sex Pistols - Substitute
Précisons que le Punk a touché d'autres pays que les trois précédemment cités, par exemple, le Canada (Teenage Head, The Diodes), l'Écosse (Johnny & the Self-Abusers, futurs Simple Minds), La Belgique (Razors), le Danemark (The Sods), mais aussi la Hollande, l'Allemagne, l'Irlande, la France etc. Le nombre de groupes, fanzines, disques, labels sortis de l'ombre entre 1975 et 1978 est incalculable.
Fernand Naudin
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