Johan Asherton - Gods Clown - réédition 2017
Johan Asherton - God's Clown - réédition 2017
Johan Asherton - God's Clown |
God's Clown - 1988 / 2017
Depuis ces débuts avec les Froggies, puis le Liquid Gang dans les années 80', Johan Asherton a parcouru un chemin remarquable malgré une certaine absence de notre paysage médiatique français qui le boude un peu trop à mon goût. En 1988, il débute une aventure solo avec un premier album quasi acoustique: God's Clown, rempli de ballades folk aux atmosphères romantiques et intimistes. Depuis, la production discographique de Johan Asherton s'est largement développée avec 18 autres albums dont le dernier Johan Asherton's Diamonds est sorti en 2015. A l'occasion de la réédition 2017 de ce premier album devenu introuvable, Johan Asherton a accepté de répondre à nos questions.
Qu'est-ce qui a motivé la réédition de ton premier album "God’s Clown"?
Cette réédition était un projet de longue date. D'abord parce que cet album est quasi introuvable depuis longtemps, parce que c'est mon premier album solo et qu'il a donc une certaine valeur sentimentale. Aussi parce que c'était l'occasion de le remasteriser et de lui donner un relief qui n'était pas franchement présent sur le premier pressage, qui remonte donc à 1988. Patrick Chevalot, ingénieur du son et producteur de l'album, y tenait particulièrement. Et puis dans la mesure du possible, cela me parait normal de faire en sorte que ce qu'on fait reste à peu près disponible.
Peux-tu nous parler des 9 bonus tracks de la réédition de God's Clown? Ce sont de vrais titres inédits?
En ce qui concerne les "bonus tracks", il s'agit de The Visit - une chanson de Marc Bolan enregistrée lors des sessions pour l'album mais parue début 1988 sur un EP anglais. Il y a aussi une session acoustique de trois titres, enregistrée pour Radio Fréquence Nord, à Lille, fin 1987. Et cinq titres de l'album en versions work-in-progress, déjà parus sur un CD au Japon, il y a une quinzaine d'années. J'aurais aimé y ajouter les trois titres largement commencés mais restés inachevés lors des sessions d'enregistrement, et dont je n'ai jamais pu retrouver la copie de travail...
J'ajoute que la collaboration de Fabien, du label Pop The Balloon, a été déterminante. Nous travaillons ensemble depuis quelques années et lui au moins va toujours au bout des choses, contrairement à tant de gens qui ne font qu'apparaitre, proposer ceci et cela, pour disparaître aussi rapidement.
L'album God's Clown - 1988 - le premier disque de ta carrière solo nous a fait découvrir à l'époque une nouvelle facette de ton travail...
L'idée de départ était de faire un véritable album de singer-songwriter solo acoustique. Les choses ont rapidement pris une tournure plus orchestrée, avec l'utilisation d'un sampler Akai, de différentes guitares et petites percussions, de quelques claviers. Une rythmique complète apparaît sur un titre seulement Sally Was No Angel. Après les expériences de groupes (Froggies, Liquid Gang), j'ai eu envie de me retrouver seul, écrire, enregistrer tranquillement des maquettes chez moi, et de là, le projet de God's Clown s'est dessiné peu à peu.
Pourrais-tu nous citer quelques-uns des artistes qui continuent à t’inspirer au fil des années ?
Pour ne parler que de musique, les artistes qui m'inspirent depuis toujours sont les mêmes au fil du temps, ils sont ma base: Bob Dylan, Marc Bolan, Lou Reed, Leonard Cohen, Syd Barrett, Kevin Ayers, Nick Drake... Plus tard, il y a eu Nikki Sudden et Dave Kusworth (The Jacobites), Stephen Duffy (The Lilac Time), Heidi Berry, Mike Scott (The Waterboys)... En ce moment, j'apprécie des groupes comme Timber Timbre, Beach House... Je redécouvre certains français comme Gainsbourg, Christophe, Bashung... J'ai toujours aimé autant l'acoustique que l'électrique, dans ce sens je comprends très bien Neil Young, par exemple. J'aime les Stones, Mott The Hoople, tout ce rock anglais que j'ai essayé de représenter sur l'album Diamonds il y a deux ans. C'était déjà le cas avec les Froggies dans les années 80... J'écoute des choses très différentes depuis toujours, chanson, musique classique, électronique, traditionnelle... J'ai toujours été fan de Roxy Music, de Todd Rundgren, de groupes allemands des 70s... Tout cela s'est toujours un peu bousculé dans ma tête!
Si je ne me trompe pas, 19 albums pour ta carrière solo depuis 1988. Ton style et ta musique sont magnifiquement «Out of Time». Quels sont tes secrets dans le contexte actuel pour réussir à tenir le cap?
En fait, je ne me sens pas particulièrement "Out of Time"... Plus j'avance, et plus je croise des gens, des groupes, des artistes de tous les âges, et qui ont les mêmes références que moi. Je crois que la "terre commune", ce sont les années 60, où tout était réellement en révolution. Cette influence est plus que jamais palpable aujourd'hui. Je n'ai donc pas de "secrets", je continue simplement de faire ce qui m'intéresse depuis le début! Je rencontre toujours des gens, jeunes et moins jeunes, prêts à partir à l'aventure. Évidemment, ceci ne concerne pas le "big business", et le manque constant de vrais moyens pose des problèmes. Mais le monde change sans arrêt... La technologie actuelle permet de faire exister beaucoup de projets, c'est déjà une grande chance. Il faut s'y prendre différemment, par rapport à une époque plus ancienne. Travailler encore plus, faire tout soi-même... C'est souvent très lourd, mais le sentiment d'exister n'a pas de prix.
Un grand merci à Johan Asherton
Auguste Marshal
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