Les Calamités de Beaune
Rencontre avec une Calamité :
Qui pourrait souhaiter être confronté à une Calamité? Pas grand monde à l’évidence. Sauf si cette Calamité s’appelle Isabelle Herrmani et qu’elle a sévi dans ce fameux groupe des années 80...
Les Calamités!
Les Calamités de Beaune |
De "Je suis une Calamité" à "Vélomoteur" - Retour sur le parcours des Calamités.
Les Calamités de Beaune… certes on ne refera pas une nouvelle fois la genèse de ce groupe bourguignon majoritairement féminin qui a officié au milieu des années 80, mais on se souvient avec bonheur de Vélomoteur, le 45 Tours qui les porta un temps jusqu'à la troisième place du Top50, mais également de l'album A bride Abattue produit par Lionel Herrmani, avec en Guest Dominique Laboubée des Dogs... Les paroles tissées d'humour de Supermarché nous reviennent volontiers à l'esprit: "Je vais, je vais au supermarché, glisser sur le carrelage et me défouler...". Des moments Rock à Beaune en plein milieu des années 80 dont se souvient avec beaucoup de gentillesse Isabelle Herrmani, guitariste-chanteuse des Calamités.
Te souviens-tu de la première fois où tu as rencontré Odile et Caroline, tes 2 comparses?
Cela date du primaire, en CE2 si je me souviens bien. Nous étions à la même école, puis dans le même collège et le même lycée, à Beaune, en Côte d’or.
Ce n’est donc pas la musique qui a fait que vous êtes devenues amies?
Non, cela date de bien avant, mais c’est vrai que par la suite la musique a pris une grande importance. Nous jouions toutes plus ou moins du piano, et l’idée de former un groupe est venue quand nous étions au Lycée.
Les Beatles, les Shangri-las, les Who, tous ces groupes...
Qui fut à l’origine de la création du groupe?
Personne en particulier, ce fut une décision collégiale. Caroline a pris la basse, Odile et moi avons pris les guitares, puis le batteur est arrivé.
Justement, concernant vos différents batteurs, il paraît que vous en avez fait disparaître une flopée…
Qu’en est il exactement?
Notre premier batteur Watson, arrivait transi de Dijon (il venait…en vélomoteur, ça ne s'invente pas), la maman d’Odile (guitare-chant), chez qui nous répétions à Beaune lui préparait un chocolat additionné de beaucoup de glucose et c’était parti! Il est vrai que les batteurs se sont succédés dans le groupe, environ sept, ce n’était pas facile pour eux de se faire une place, nous étions tellement copines, nous composions à trois... Ils pouvaient parfois se sentir exclus. Par contre, nous sommes toujours en contact avec Mike Stephens, le seul batteur qui est resté et avec lequel nous avons partagé toutes ces aventures. Il travaille à Beaune dans le vin et a ouvert son propre business.
Les Calamités: Toutes les nuits
Que pensaient tes parents qui ont vu leur fille devenir guitariste d’un groupe de rock?
Au départ ils étaient un peu réticents, mais ensuite mon père était très fier. Cela dit, c’était «rassurant» d’être à 3, puis à 2…On se sentait plus en confiance dans ce milieu, surtout quand il a fallu assurer la promo.
Comment est apparu Tony Truant? Est-ce bien lui qui fut à l’origine du nom du groupe?
Effectivement le «Tatane» était dans le coin, il a d’ailleurs écrit les paroles du premier morceau que nous avons enregistré sur la compil’ Snap Shot: Je suis une calamité (on aime bien ses textes), il a trouvé que ce nom nous correspondait... ensuite quand New Rose nous a proposé d’enregistrer un maxi, Patrick Mathé a demandé à Lionel Herrmani s’il voulait nous produire, il ne nous connaissait pas encore et Antoine "Tony Truant"qui était à l’époque à Rouen avec les Dogs a saoulé Lionel pour qu’il nous rencontre. Tout est parti de là...
Les Calamités : Je suis une Calamité
La création du premier album s’est-elle faite facilement, pour les débutantes que vous étiez?
Nous avions déjà les morceaux, mais il a fallu répéter pas mal pour être au point. Nous avons enregistré en Normandie, et l’ingénieur du son était plutôt réservé. Il était debout derrière sa console, un peu perplexe quant à nos capacités, et quand nous avons commencé à chanter à capella le début de The kids are all right, il est tombé sur sa chaise, scotché!
Nous avions déjà les morceaux, mais il a fallu répéter pas mal pour être au point. Nous avons enregistré en Normandie, et l’ingénieur du son était plutôt réservé. Il était debout derrière sa console, un peu perplexe quant à nos capacités, et quand nous avons commencé à chanter à capella le début de The kids are all right, il est tombé sur sa chaise, scotché!
Les Calamités : The Kids are all rights
Peux-tu nous raconter comment est né "Vélomoteur"?
C’est Daniel Chenevez, du groupe Niagara qui est venu nous chercher. Il avait monté sa boîte de prod et il aimait bien ce que nous avions sorti chez New Rose. Il est donc venu en train, à Dijon. On avait en stock un morceau qui n’était jamais sorti, Vélomoteur en l’occurrence. On lui a joué, sans se faire trop d’illusions, dans la chambre d’étudiante d’Odile. Il nous a simplement dit : "ok, on se voit à Paris dans un mois pour les arrangements". Nous en avons parlé à Caroline, mais elle n’était plus intéressée, mais nous voulions vraiment son feu vert puisqu’elle avait co-écrit le titre: Vélomoteur.
Les Calamités : Vélomoteur
Pourquoi avez-vous arrêté en pleine période de succès. Il faut rappeler que Vélomoteur est quand même resté 16 semaines au classement du Top50 français?
Nous étions en fac, Caroline (bassiste - chanteuse) était partie vivre en Angleterre et souhaitait tourner la page… Cela devenait trop difficile de tout concilier, et nous n’en avions pas fondamentalement envie. Mais tout cela s’est passé sereinement.
C’est très à la mode de faire partir en tournée des vedettes des années 80. Si on te proposait, à toi et aux autres, une tournée «Star 80», vous feriez quoi?
Alors là non alors…Ce n’est pas du tout notre monde.
Quels souvenirs gardes tu de cette époque? Nostalgie? La page est tournée?
Non, je n’appelle pas ça de la nostalgie, nous nous rencontrons régulièrement, et il arrive bien sûr que nous évoquions certains souvenirs, il y en a toujours une qui se souvient d’une anecdote, d’une histoire sur le groupe, c’est l’occasion de fous rires et de bons moments. Cette époque a représenté quelque chose de très fort dans nos vies et continue à nous lier mais non, pas de regrets, nous sommes passées à autre chose.
Tes enfants savent-ils ce que tu as fait? Qu’en pensent-ils?
Non, ils sont fiers de ce que nous avons fait, même s’ils peuvent parfois s’amuser de nos coupes de cheveux et de nos jupes droites… En fait, ce qui était parfois drôle, c’est quand aux réunions parents-profs, l’un d’entre eux me reconnaissait…
Qu’écoutes-tu aujourd’hui? Est-ce que tu joues toujours?
J’écoute plein de trucs, avec souvent une préférence pour les groupes de filles, et j’ai composé 3 morceaux il y a 2 ans, enregistrés chez Le Kaiser (alias Lucas Trouble) dans son studio à Chagny, avec Lionel Herrmani et deux Antoine (le fils d’Odile à la batterie et Tony Truant aux guitares). J’aimerais bien les retravailler un peu, et de temps à autre je ressors ma guitare…
Tes amies de l’époque, tu les vois encore?
Oui, on se voit plusieurs fois par an, avec Marcelle, notre manager. On a instauré le week-end annuel exclusivement Calamités et il nous arrive de rejouer et de chanter, mais seulement lors de nos anniversaires! Nous habitons loin les unes des autres, Odile est en Belgique, Caroline travaille toujours en Angleterre, Marcelle à Mâcon et moi à Dijon
Une dernière anecdote pour terminer?
Nous avions joué à Talant (près de Dijon), et nous avons eu la surprise de voir Etienne Daho, qui était en concert le même soir à Dijon, nous rejoindre pour chanter avec nous Pour toutes les nuits. Amusant!
Merci à Isabelle Herrmani des Calamités, rencontrée à Dijon par Etienne Frelet.
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