Ramones pour les Nuls

Ramones pour les Nuls!

ramones
The Ramones

Happy Familly

En 1976, la Rock Music, c'était du sérieux. Du lourd. Led Zeppelin venait de sortir un double album indigeste, Mike Oldfield une suite orchestrale de quarante minutes et John McLaughlin autre virtuose de la guitare, intimidait toute une génération. Et voilà que débarquent de NYC quatre crétins fiers de l'être avec leurs gueules d'idiots et leurs chansons débiles de dessin animé. Ils criaient à l'unisson «Hey Ho, Let's Go !» ou «Gabba Gabba Hey !». 1234 ! Suivez mon regard...
Mais qui sont ces types? Quatre abrutis habillés pareil devant un grillage: vieille coupe Beatles, Perfecto, T-shirt blanc minable, jeans troués aux genoux, baskets élimées. En clair, quatre jeunes gens totalement irrécupérables qui par dépit se retrouvent ensemble avec des instruments entre leurs mains...

La première fois qu’on a tous écouté le premier album des Ramones...tous pareil. Quatorze fois la même chanson d'une minute quarante-cinq, le même accompagnement accéléré et bourdonnant, la même voix de Donald, c'était du foutage de gueule. Blitzkrieg Bop, on aurait dit une nouvelle marque de chewing-gum.

Ramones Blitzkrieg bop


Les Ramones ont fait tomber les murs: du solennel, du crédible, de l'authentique. Avec leur insolence, leur je-m'en-foutisme, leur nihilisme, ils ont ramené le rock en enfance. Ils ont fait hurler les grands: ceux qui vénéraient les grands génies de la musique, comme Santana et Pink Floyd, ceux qui ne juraient que par les Stones, parce que ça, c'était du rock, du vrai. 
Tous, ils ont dit : «Vade rétro !» La presse rock dénonçait l'arnaque: les Ramones étaient des branleurs, des tocards, un cartoon sur pattes, un boys band avant la lettre, un pois chiche à la place du cerveau. Bon, c'était vrai. Mais, désolé, Messieurs les journaleux, ce sont eux qui avaient raison. 
Qui étaient les Ramones? Jeff, dit Joey, un asocial schizophrène souffrant de toc passé par l'hôpital psychiatrique et qui squattait une galerie d'art gérée par sa mère. Doug, dit Dee Dee, le plus dangereux de la bande, un ado immature, junkie, fils de militaire à qui son enfance en Allemagne de l'Ouest avait tapé sur la tête, qui collectionnait les poignards et avait fait de la taule. Johnny, un dur à cuir violent, une petite frappe autoritaire qui travaillait sur des chantiers, qui reniflait de la colle et des produits solvants, et enfin il y avait Tommy, un asocial qui ne laissait personne entrer chez lui, celui grâce à qui l'édifice a pu tenir en place. De ce casting improbable et de ce tout merdier indescriptible: Qu’en est il sorti ? 
Certainement une catastrophe sur le plan humain et l'un des plus grands groupes de l'histoire du rock !
Sans ces quatre-là, pas de Sex Pistols, pas de Clash, et pas de punk rock. Gabba Gabba Hey!

Gilles POGGI

Commentaires

Articles les plus consultés