Point Blank
POINT BLANK : en 1976, le southern rock à bout portant.
Point Blank |
Point Blank - 1976
Il est des albums que l’on chérit pour une chanson et d’autres dont l’intégralité est un pur délice. Celui-ci, le 1er Lp éponyme de Point Blank (1976), fait partie de la deuxième catégorie bien que le titre ouvrant la Face A: Free man, puisse justifier à lui tout seul d’en être mordu. Ce 33 regorge de Southern Heavy Rock savoureux. La double décharge de chevrotine qui cueille l’auditeur au sortir du sillon, associe un chant hargneux nappé de soulerie à des guitares harmonisées versus castagne. Des chœurs magnifiquement orchestrés adoucissent à peine la morsure.
Côté compositions, les rednecks de Point Blank tricotent des couplets sur trois notes, les ressassent à l’infinie avant de les cisailler d’accélérations et de ponts « kangourous »: « tumbleweed » virevoltant. Leur but? L’inattendu! Entendons-nous bien, il ne s’agit pas d’un disque «expérimental», où tous les genres musicaux se télescopent. Ici, le fil d’Ariane reste profondément ancré dans le Sud, pays des Lynyrd Skynyrd, Blackfoot ou encore ZZ Top. Point blank singe-t-il pour autant ses illustres prédécesseurs? Pourquoi s’enticher d’une ressassée, d’un clone alors que tous les ingrédients sont déjà disponibles ailleurs, en grand nombre et de grande valeur?
Si la voix du chanteur, à quelques harmonies près, s’apparente à celle de l’inénarrable Johnny Winter, pour le reste, Point Blank apporte un autre angle d’attaque. Certes condimentée de blues et de boogie, sa musique développe pourtant un corps charnu bien plus heavy que tous ceux qui l’avaient bodybuildée jusque-là. Le son des guitares, la vélocité avec laquelle les deux solistes se le disputent, se le renvoient au visage ou le confisquent à leur profit, transpire de méchanceté. Les médiators de ces messieurs épicent les cordes de leurs Gibson comme des adeptes de la piraterie le feraient des câbles d’abordage: sans pitié et bien serré, les grappins acérés des seconds copiés/collés par les doigts déliés des premiers.
Point Blank, l’album, en soudard magnifique, fait gicler une suie étincelante sur les productions de ses rivaux.
Côté compositions, les rednecks de Point Blank tricotent des couplets sur trois notes, les ressassent à l’infinie avant de les cisailler d’accélérations et de ponts « kangourous »: « tumbleweed » virevoltant. Leur but? L’inattendu! Entendons-nous bien, il ne s’agit pas d’un disque «expérimental», où tous les genres musicaux se télescopent. Ici, le fil d’Ariane reste profondément ancré dans le Sud, pays des Lynyrd Skynyrd, Blackfoot ou encore ZZ Top. Point blank singe-t-il pour autant ses illustres prédécesseurs? Pourquoi s’enticher d’une ressassée, d’un clone alors que tous les ingrédients sont déjà disponibles ailleurs, en grand nombre et de grande valeur?
Si la voix du chanteur, à quelques harmonies près, s’apparente à celle de l’inénarrable Johnny Winter, pour le reste, Point Blank apporte un autre angle d’attaque. Certes condimentée de blues et de boogie, sa musique développe pourtant un corps charnu bien plus heavy que tous ceux qui l’avaient bodybuildée jusque-là. Le son des guitares, la vélocité avec laquelle les deux solistes se le disputent, se le renvoient au visage ou le confisquent à leur profit, transpire de méchanceté. Les médiators de ces messieurs épicent les cordes de leurs Gibson comme des adeptes de la piraterie le feraient des câbles d’abordage: sans pitié et bien serré, les grappins acérés des seconds copiés/collés par les doigts déliés des premiers.
Point Blank, l’album, en soudard magnifique, fait gicler une suie étincelante sur les productions de ses rivaux.
Point Black - Free Man
Culminants, les solos de guitares sont vitriolés, rubans de barbelés enserrant la gorge du chanteur pour mieux en extraire la sève. L’alambic fonctionne à merveille, tirant une gnôle à 100° qui vous carbonise les papilles mieux qu’une pleine cuillère de raifort. Les titres s’enchaînent comme les wagons d’un train fonçant vers l’Enfer, toutes mélodies hurlantes et gravées au couteau. L’impact des cognées sur l’écorce des tympans témoigne de la force de l’interprétation et de l’engagement des musiciens.
Point Black - Wandering
En tant que producteur/manager du groupe, on retrouve Bill Ham. Cet homme est co-responsable du son des 12 premiers albums de ZZ Top! Référence! Point Blank ne peut donc mieux commencer sa carrière, promesse d’un futur magnifique... shooté en plein vol par une incompréhensible volte-face. Deux Lps et la hargne s’en va, diluer dans la fadeur des charts FM. Même le deuxième essai: Second season (1977), présente déjà une appétence à l’égard des médias. Par chance, quelques coups d’éperons subsistent qui méritent qu’on s’y intéresse. Quant à la galette/comète Point Blank, elle tourne toujours, répandant sa traîne de poudre noire par-delà l’univers des amateurs de Southern heavy rock.
Point Blank - Uncle Ned
Quid des prestations live du groupe en 1976? Fions-nous aux affiches impressionnantes de leurs tournées, même en «guest»: du très lourd! A défaut de ne pas les avoir vécues, laissons-nous enivrer par l’étincelant fracas de ce premier éclat.
Thierry Dauge
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